« Vos fans sur Facebook vous les cédez à vos concurrents » avertit le PDG de Skyrock


Facebook est une mauvaise solution pour le développement commercial d’une entreprise selon Pierre Bellanger, PDG de Skyrock. Il prône des solutions plus modestes en nombre de fans mais plus efficaces selon lui, telles que les coupons sur mobile qu’il commercialise. 

Facebook en particulier, et la perte de souveraineté sur nos données personnelles en général énervent énormément Pierre Bellanger, bouillant PDG de Skyrock, la radio des « musiques urbaines » telle qu’il la décrit.  Il s’est exprimé lors d’une intervention dynamisante face à la morosité ambiante à l’occasion de la journée du marketing organisée par l’Adetem, le 26 Novembre sur la scène de l’espace Pierre Cardin (Paris).


Vos fans sont cédés à vos concurrents

Il fustige les marques qui sont fières d’avoir amassé des millions de fans sur leur page Facebook. « 1 million de fans sur votre page Facebook, mais en fait vous les cédez à vos concurrents » rappelle-t-il, faisant allusion aux mécanismes de profilage que Facebook utilise et qui aboutissent à diffuser vers les fans d’une marque les publicités de ses concurrents.



Il ajoute : « 100 000 consommateurs valent mieux que des millions de fans dans un serveur du côté de Sacramento.  » Il assure ainsi la promotion de son propre service de coupons de réduction sur mobile.  « Il y a plein de gens qui font des coupons, mais c’est ‘3 pelés 1 tondu’ SARL, parce qu’il faut de l’audience » dit-il, soulignant la force de Skryock dans ce domaine.

Plus globalement, Pierre Bellanger attaque l’impérialisme américain en matière de données des particuliers. « On ne contrôle pas nos données ni nos réseaux. Nous sommes dans une perte de souveraineté. Il va falloir affronter ça » annonce-t-il. Il illustre son propos avec un exemple hypothétique. « Google pourrait décider de s’associer à un distributeur en France afin d’accéder aux informations des tickets de caisse. Pour cela, Google financerait des machines de caisse automatiques à 20 000 € pièce qui remplaceraient des caissières à 18 000 € par an. »


Tout le monde sera content sauf les caissières

Dans ce scénario, côté consommateur, chacun serait facturé selon  ses propres coupons de réduction et ses offres promotionnelles dans le cadre d’un « marketing relatif, » c’est à dire personnalisé, comme le qualifie Pierre Bellanger. « Et tout le monde serait content, le distributeur, Google et les consommateurs, à l’exception des caissières » pointe-t-il. « Internet ne s’ajoute pas à ce qui existe. Il remplace, comme Carglass » affirme-t-il. « Internet fait subir aux classes moyennes ce que la mondialisation a fait subir aux classes populaires » prévient-il.

Dans le même temps, pour lui, on évolue vers un marketing fonctionnant à la façon des compagnies aériennes, « où personne dans l’avion n’a payé le même prix pour sa place. » Il insiste : « l’étiquette dans un supermarché va donner un prix par consommateur. C’est le marché dans lequel on entre. »

Il s’agit d’un marketing relatif, évolutif vis-à-vis du client. Comme avec les transactions financières réalisées à haute fréquence, on assiste à un réajustement en boucle, les nouveaux ordres d’achat ou de vente étant influencés par la connaissance des ordres en cours.

Une segmentation devenue obsolète … (Lire la page suivante)

Photo : Pierre Bellanger de Skyrock sur la scène de l’espace Cardin. 

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