Valéo et la voiture autonome : « on ne sait pas où on va, mais il faut y aller »

Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo, le 24 novembre

L’automobile connaît une nouvelle ère avec l’arrivée de la voiture autonome. Reste que certains dirigeants reconnaissent avec franchise qu’ils ne savent pas vraiment ce qui va se passer. « On ne sait ni où on va, ni à quel rythme, mais il faut y aller, » annonce ainsi Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo. Il a pris la parole en ouverture de l’événement « Digital Innovation, » organisé par l’EBG le 24 novembre.

Valéo doit bouger sous la pression du secteur. Qu’il s’agisse d’électronique ou de logiciels, « nous sommes encerclés par un nombre incroyable de startups, on en compte 30 000. Il y en a autant qui meurent qui naissent. Il faut savoir si on ne loupe pas une innovation, » s’inquiète le grand patron.


Pour l’heure, la voiture électrique et la voiture autonome dopent Valeo. L’entreprise qui comptait 45 000 employés en 2009 à la fin de la crise, emploie désormais 82 000 personnes actuellement. L’équipementier automobile s’annonce même comme le numéro 1 mondial des capteurs pour voitures.


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« Nous sommes cernés par 30 000 startups »

Qu’il s’agisse de voiture partagée, d’Uber ou de voitures autonomes, on va vers une nouvelle mobilité. « On a fait des projections. Si les voitures sont partagées, on en vendra moins. Mais elles seront utilisées plus souvent donc elles vieilliront plus vite, et il faudra les changer plus rapidement. Résultat, cela ne devrait rien changer par rapport à la situation actuelle, » pointe le PDG.


« Côté mobilité, il va y avoir un changement sociétal inconnu, et dont on ne sait pas s’il va se faire, » poursuit-il. Il cite la Silicon Valley où l’arrivée des services d’Uber n’aurait que peu nuit aux services de taxis, et pas du tout aux transports de masse, mais plutôt aux service de bus locaux. « Uber annonce avoir réalisé 500 millions de dollars de chiffres d’affaires à San Francisco, tandis que les taxis restent aux alentours de 150 millions de dollars, presque au même niveau qu’avant l’arrivée d’Uber. Résultat, l’offre de mobilité par voiture a été multipliée par quatre, » dit-il.

Selon le PDG, le changement va toucher les villes. Cela va être un métier compliqué que de prévoir les investissements routiers dans des villes comme Paris sur 20 ans. Et pour Jacques Aschenbroich, il y a un vrai besoin de la voiture autonome. « Qui a envie de conduire dans un embouteillage parisien. Il faut déléguer la conduite quand ce n’est pas drôle, » relève-t-il. Reste à savoir qui achètera cette voiture autonome : les particuliers ou les fournisseurs de services tels qu’Uber ? Affaire à suivre.

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