Usages multiples pour Almia, la plateforme d’IA générative de l’assureur AG2R

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La plateforme d’IA générative de l’assureur AG2R poursuit sa montée en puissance. Sa couverture fonctionnelle s’étend désormais bien au-delà du simple ChatGPT interne. Sa plateforme de bots a été complétée par des applications d’IA et une plateforme d’API pour les développeurs.

Les champions IA en première ligne chez AG2R



En novembre 2024, AG2R La Mondiale dévoilait Almia, l’IA générative initialement destinée aux collaborateurs du groupe a été un succès. Almia Bot, le volet Chatbot a été dévoilé en interne en avril 2024. Dans un premier temps, il n’était disponible qu’auprès de « champions IA », qui sont des collaborateurs du groupe issus des métiers et qui ont répondu à l’appel de Ludovic Letort, Directeur Data & IA Factory d’AG2R.



La condition d’accès à Almia est d’avoir suivi 3 formations : une acculturation à l’IA, la sécurité et l’éthique”

Ces champions sont clés dans la diffusion de l’IA. « Ils étaient une centaine au début et chacun d’eux a formé et accompagné un certain nombre de collaborateurs sur cet outil de bot, sur le prompting et les premiers cas d’usage » précise-t-il. En fin d’année 2024, la barre des 2 000 utilisateurs est franchie. Almia est alors ouvert à tous, le 20 janvier 2025. « La condition d’accès est d’avoir suivi 3 formations : une acculturation à l’IA, la sécurité et l’éthique. En peu de temps nous avons doublé le nombre d’utilisateurs et nous sommes aujourd’hui 4 500 sur les 15 000 collaborateurs de l’entreprise. Cela montre l’attrait pour cet outil. »

Ainsi, plus de 15 000 formations ont été dispensées. 1 collaborateur sur 3 a été formé en 2 mois, preuve de l’intérêt suscité par l’IA générative dans le groupe. En parallèle, une  communauté IA est mise en place sur SharePoint. « Nous réalisons deux événements Live Events chaque semaine de 13h30 à 14h00 lors desquels nous répondons à toutes les questions. Nous avons des invités » poursuit-il. « Ces événements sont animés par l’équipe et on peut compter jusqu’à 180 personnes connectées, ce qui veut dire que les gens s’intéressent au sujet, créent des assistants qui viennent alimenter notre backlog [fichier d’historiques] des usages et, à terme, développer des Almia Apps. Nous cherchons à installer une boucle vertueuse » résume-t-il.

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Almia, une ligne de produits d’IA générative complète

Si Almia Bot, le Chatbot d’AG2R est le produit d’appel pour l’IA générative, Almia est avant tout une plateforme sur laquelle d’autres services IA viennent se greffer. Les bots créés par les utilisateurs et déployés au travers de l’assistant « BOT by Almia » vont rejoindre une marketplace où ils sont disponibles à tous.

“Quand les assistants qui ont été créés par des collaborateurs sont extrêmement utilisés, nous nous posons la question de les reprendre”

Ces bots sont décrits dans cette place de marché, commentés et notés avec des pouces hauts et des pouces bas selon l’avis des utilisateurs. « Nous suivons tout cela de très près » déclare Ludovic Letort. « Car à un moment donné, quand les assistants qui ont été créés par des collaborateurs répondent à un besoin précis et qu’ils sont extrêmement utilisés, nous nous posons la question de les reprendre à notre compte et de les exposer de manière plus industrialisée, voire de les exposer sous forme d’API pour être exploités directement dans les applicatifs » explique-t-il.

Ces IA industrialisées constituent le second pan d’Almia, les Almia Apps. « L’approche chatbot a ses limites en termes d’architecture. Almia Apps vient répondre à des problématiques métier précise sous la forme d’applications Web qui sont mises à disposition des métiers » explique le responsable.

Une création de campagne marketing grâce à l’IA

Ludovic Letort prend l’exemple d’un outil qui vient d’être déployé pour les équipes du marketing et de la communication. Cette application a pour vocation de créer des assets pour la communication. L’utilisateur indique à l’IA qu’il souhaite créer une campagne marketing sur LinkedIn, en email ou en radio. Il précise le ou les personas visés par sa campagne marketing, par exemple les boulangers entre 30 et 50 ans ayant au moins 20 collaborateurs afin de leur vendre des PRI (Plan de Retraite Individuel).

“Avec Almia Apps, nous avons mis en place de nombreuses applications basées sur une même plate-forme”

L’utilisateur va demander à l’IA de lui rédiger un livre blanc qui évoque tel et tel points. Avec quelques prompts, l’IA va générer la campagne avec tous les assets nécessaires, le livre blanc, des photos, etc. Le service marketing ou la communication va ensuite reprendre ces assets et les pousser dans les outils de gestion de campagne. « Il ne s’agit plus d’un simple bot, mais d’une réelle application » souligne Ludovic Letort. « Avec Almia Apps, nous avons mis en place de nombreuses applications basées sur une même plate-forme, des applications qui répondent à des problématiques beaucoup plus précises et industrielles. »

Le troisième produit Almia Dev a une approche un peu différente. Il répond au besoin de l’assureur AG2R de diffuser l’IA générative dans ses processus métier. La plateforme Almia met à disposition des API d’IA génératives prêtes à l’emploi pour les développeurs du groupe et qu’ils peuvent embarquer librement dans leurs développements. « Pour donner un exemple, dans le monde de l’assurance, nous avons le besoin fréquent d’anonymiser des documents. C’est un besoin qui peut paraître assez basique et nous avons travaillé sur un outil qui permet de faire de l’anonymisation automatique » dit-il. « Nous avions déjà des outils, mais nous les avons améliorés avec l’IA générative et les résultats sont très convaincants » s’exclame-t-il.

Pour le responsable Data & IA d’AG2R, c’est une autre manière de diffuser les IA génératives de manière industrielle dans l’organisation. Une autre API a été développée afin d’effectuer de l’analyse de documents et de l’extraction de données à partir de ceux-ci. « Cette partie de la plateforme Almia est importante car elle nous permet d’accélérer et de ne pas être un goulet d’étranglement dans l’expertise technique de l’IA. »

Une solide gouvernance de l’IA pilote la stratégie

Si la locomotive Almia est désormais lancée, Ludovic Letort pointe le besoin de s’appuyer sur une solide gouvernance IA. Imposée par la direction générale il y a 2 ans maintenant, un comité de gouvernance IA a pour mission est de passer systématiquement en revue toutes les expérimentations de l’IA qui sont lancées dans le groupe, qu’il s’agisse d’IA internes ou externes, d’un logiciel faisant appel à l’IA.

Nous avons l’obligation de cartographier et vérifier que tous nos usages de l’IA sont conformes avec l’AI Act”

« Cartographier des cas d’usage de l’IA dans une entreprise de notre taille n’a rien d’évident. Nous avons l’obligation de cartographier et vérifier que tous nos usages de l’IA sont conformes avec l’AI Act » explique le Directeur Data & IA Factory. Ce comité est composé Ludovic Letort, du DPO (Data Protection Officer), d’un RSSI (Responsable de la sécurité des systèmes d’information), de représentants de la DRH, et des personnes en charge de la conformité RSE. « Cela peut paraître assez lourd, mais c’est un dispositif qui fonctionne assez bien. Nous avons notre cartographie et nous balayons une dizaine de nouveaux cas d’usage tous les mois. »

Ce contrôle sert à amener de la cohérence, de la visibilité, et aussi de l’acculturation. Chacun connait l’ensemble des projets en cours. Les équipes qui viennent avec une idée et qui veulent lancer une expérimentation obtiennent une validation stratégique, technique et éthique de leur projet. Cela permet aussi au comité de suivre toutes les IA qui seront mis en production demain. « La gouvernance reste un point essentiel en phase d’accélération sur l’IA » insiste Ludovic Letort.

Accompagner les collaborateurs de l’entreprise

Au final, « l’acculturation est un point important dans le succès d’un tel déploiement. Une telle initiative ne peut marcher que si les collaborateurs sont accompagnés dans son adoption. Il y a énormément de craintes liées à l’IA, il est donc nécessaire d’aller vers les collaborateurs » préconise-t-il.  

Ludovic Letort a pris la parole le 19 mars à l’occasion de l’événement DIMS qui s’est déroulé à Station F, à Paris et organisé par Innovation Makers Alliance.

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