L’Europe lance la réalisation pour 2022 d’une base de données biométriques réunissant les informations sur 400 millions de personnes afin de contrôler les entrées et les sorties des frontières européennes des pays membres de l’espace Schengen.
Sécuriser les frontières de l’espace Schengen
Pour cela, un contrat-cadre de livraison d’un nouveau système partagé de correspondances biométriques (sBMS ou shared Biometric Matching Service) a été attribué. L’utilisation des technologies biométriques doit sécuriser les frontières de l’espace Schengen, zone de déplacement au sein de laquelle 26 pays européens ont aboli leurs frontières intérieures. Ce système de correspondance biométrique partagé, est présenté comme visant à lutter contre l’immigration clandestine et la criminalité transfrontalière. Il doit intégrer toutes les bases de données biométriques existantes et futures de l’Union européenne.
D’ici 2022, le sBMS sera un grand système biométrique, intégrant une base de données comprenant les empreintes digitales et les photos de plus de 400 millions de ressortissants de pays tiers. Le système emploiera des technologies biométriques européennes. Il doit répondre d’abord aux besoins d’identification du nouveau système européen d’entrée/sortie (EES), afin de gérer les frontières européennes. Le contrat a été attribué à la suite d’un appel d’offres concurrentiel (LISA/2019/RP/05 EES BMS et sBMS) lancé par l’agence européenne eu-LISA. D’une durée de quatre ans, le contrat peut être prolongé pour une durée totale de six ans.
Attribution à Idemia et Sopra Steria
Le contrat a été attribué au consortium mené par Idemia – un acteur historique de la biométrie, issu de la fusion de Morpho, ancienne filiale de Safran, et d’Oberthur Technologies – et l’entreprise de services Sopra Steria. Le rôle de l’agence eu-LISA est de soutenir la mise en œuvre des politiques de l’UE dans les domaines de la justice et des affaires intérieures par la gestion de systèmes d’information à grande échelle. Cette agence emploie 137 personnes.
Outre sa contribution à l’initiative « Smart Borders » et au cadre pour l’interopérabilité des systèmes d’information de l’UE, le système biométrique sBMS sera employé dans le cadre du futur système d’entrée/sortie (EES) ainsi qu’avec d’autres systèmes européens déjà en service, dont le système d’information Schengen (SIS), le système d’information des visas (VIS), Eurodac (base de données européenne des empreintes digitales des demandeurs d’asile) et le futur ECRIS-TCN (système européen d’information sur les casiers judiciaires pour les ressortissants de pays tiers).