Le gouvernement annonce le 18 février un plan ambitieux de développement de la cyber-sécurité en France. Ce plan sera coordonné par William Lecat, coordinateur national de la stratégie cybersécurité au Secrétariat général pour l’investissement. Il est le garant de la bonne exécution de la stratégie qui mobilise 1 milliard d’euros, dont 720 millions de financement public.
Tripler le chiffre d’affaires du secteur d’ici 2025
Parmi les objectifs clés fixés à l’horizon 2025, l’Etat souhaite tripler le chiffre d’affaires de la filière cyber sécurité en passant de 7,3 milliards à 25 milliards d’euros et doubler la part des exportations dans ce chiffre d’affaires en passant de 20% en 2019 à 40% du chiffre d’affaires en 2025.
L’Etat veut doubler les emplois de la filière cyber, passant de 37 000 à 75 000 professionnels en 2025
Côté dépenses, pour développer des solutions souveraines et innovantes, l’investissement considéré est de 515 millions d’euros, dont 290 millions d’euros de fonds publics. L’Etat cofinancera aux côtés d’acteurs privés garants des perspectives commerciales, le développement de solutions souveraines, innovantes et performantes identifiées comme clés pour l’autonomie stratégique de la France. Le budget total de ces actions sera de 400 millions d’euros dont 200 millions de l’Etat. En outre, l’Etat co-investira avec l’industrie dans la création d’un incubateur de startups de cybersécurité, pour un budget total de 50 millions d’euros. Enfin, l’Etat a mandaté le CEA, le CNRS et l’INRIA pour piloter un programme de recherche doté de 65 millions d’euros, afin de maîtriser l’ensemble des technologies clés pour prévenir les menaces.
Un soutien en fonds propre de 200 millions d’euros
Le soutien en fonds propres aux acteurs de la filière cyber-sécurité représente 200 millions d’euros de financements publics. Pour l’Etat, les startups jouent un rôle central dans la construction de l’offre de cyber-sécurité française. Au travers des outils de financement du PIA (le Programme d’investissements d’avenir), environ 200 millions d’euros devraient financer l’écosystème français dans les 5 ans à venir. Ces fonds viendront prolonger l’action d’investissement des fonds FrenchTech Souveraineté, ambition amorçage angels, ambitions numériques ou encore FrenchTech Seed de Bpifrance.
Le cyber campus de La Défense est financé à hauteur de 148 millions d’euros
A cette fin, l’Etat soutient la création d’un Campus cyber, qui favorisera les collaborations entre les acteurs de l’écosystème, les grands groupes, les startups, les PME, les organismes de recherche, l’Etat…) qui est trop fragmenté aujourd’hui. Le campus Cyber est localisé dans la tour Eria à la Défense. Il pourra accueillir 1000 experts d’ici la fin du 2eme semestre 2021 dans ses 25 900 m2. A ce jour, 60 acteurs ont indiqué leur volonté de participer au Campus. On note la volonté d’être présent de la Police judiciaire, la Gendarmerie, l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), Cybermalveillance.gouv.fr, etc. Des initiatives similaires devront voir progressivement le jour dans les territoires, constituant ainsi un réseau de Campus cyber.
Adoption des solutions de cybersécurité
Une démarche de soutien et d’adoption de solutions cyber par les individus, les entreprises, les collectivités et l’Etat, représente 176 millions d’euros, dont 156 millions d’euros de financements publics. L’objectif est de renforcer la prise de conscience de la population au risque cyber, à travers des actions de sensibilisation, de stimuler la demande et de mettre en valeur l’offre française dans le même temps, notamment en faisant du Forum International de la Cybersécurité qui se tient à Lille annuellement un événement de référence au niveau mondial.
En parallèle, la sécurité numérique de l’Etat doit être renforcée, à travers des projets de mise a niveau portés par l’ANSSI (Agence Nationale pour la sécurité des systèmes d’information pour un budget de 136 millions d’euros sur 2021-2022. Les territoires sont tout aussi concernés, un projet industriel global de démonstrateur doit répondre à leurs besoins pour un budget initial de 40 millions d’euros. Ce lieu accueillera également des formations de l’enseignement supérieur permettant ainsi des passerelles vers les entreprises.