Un concours pour trouver des algorithmes contre le cancer organisé par l’île de France, 1 million d’€ de prix


La région île de France, l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP HP) et l’Institut Curie lancent un concours pour produire des algorithmes pour lutter contre les cancers du foie et des poumons. Le concours s’intitule « AI for Health Challenge 2020 ».

1 million d’euros à répartir entre les deux projets

Le concours est récompensé par un prix de 1 million d’euros à répartir sur chacun des deux défis proposés. La difficulté en médecine est l’accès aux données, c’est pour cela que la région île de France soutient cette démarche afin de faciliter l’usage des données de santé. Lors de l’édition 2019, le concours a été gagné par la société Owkin.

Trouver les facteurs intervenant dans le cancer du foie et aider à la décision face au cancer du poumon

Dans l’édition 2020, l’AP-HP souhaite identifier avec des outils d’IA (Intelligence Arficielle) des facteurs intervenant dans le cancer du foie qu’ils soient diagnostiques, pronostiques et prédictifs.  Pour l’Institut Curie, cela concerne le développement d’algorithmes d’aide à la décision thérapeutique dans le cancer du poumon.

Les entreprises candidates auront accès à deux échantillons de données de recherche clinique fournis par l’AP-HP et l’Institut Curie, ainsi qu’à une plateforme de calcul et d’analyse de données délivrées par OVH, en vue de démontrer leur capacité à travailler sur ces thématiques. Le concours s’adresse aux startups et PME françaises et européennes, associées entre elles ou avec des laboratoires de recherche, déjà implantées ou ayant un projet d’implantation à court terme en Île-de-France. Les candidatures peuvent être déposées en ligne jusqu’au 14 février à l’adresse suivante : https://www.iledefrance.fr/challenge-ai-health-2020

Un cancer du foie silencieux


Dans le détail, le défi proposé par l’AP-HP concerne le cholangiocarcinome intra-hépathique, un cancer du foie rare dont l’incidence augmente, avec un taux de survie à 5 ans de seulement 10%. La chirurgie, unique option curative, n’est réalisée que dans un tiers des cas, en raison d’un diagnostic généralement posé trop tard. Le développement tumoral demeure en effet silencieux et ce, jusqu’à un stade évolué.

Réaliser des biopsies « virtuelles » à partir de scanners afin de mieux prédire l’agressivité des tumeurs

En s’appuyant sur l’expertise en cancer des hôpitaux Paul Brousse, Beaujon et Henri Mondor, l’AP-HP propose de développer un modèle d’IA pour réaliser des biopsies « virtuelles » à partir de scanners afin de mieux prédire l’agressivité des tumeurs. L’objectif du partenariat qui sera développé avec la startup sera de développer des outils d’IA pour l’analyse d’imagerie (scanner et lames d’anatomopathologie), pour prédire les facteurs liés au pronostic, comme la fibrose et l’infiltrat immunitaire. Plusieurs objectifs seront proposés aux startups : déduire du scanner la localisation et la taille des tumeurs, et prédire certaines caractéristiques habituellement obtenues à l’aide de biopsie (caractéristiques de la fibrose tumorale).

Pour l’Institut Curie, l’algorithme concerne la classification des  cancers broncho-pulmonaires à partir de données issues d’une large cohorte de patients. Les cancers broncho-pulmonaires sont la première cause de mortalité par cancer en France avec plus de 46 000 cas de cancer du poumon diagnostiqués en 2018. Pour prendre en charge correctement un patient, il faut mobiliser l’expertise d’un pneumologue, d’un radiologue et d’un pathologiste.

Déterminer le meilleur traitement à appliquer

Face à ce cancer hétérogène, se pose la question de l’intégration de toutes ces spécialités pour un grand nombre de patients. Il est attendu des outils d’IA d’appréhender ces grandes « cohortes » et de reclasser ces cancers du poumon pour évaluer le pronostic des patients et ainsi, suggérer le meilleur traitement à appliquer.

L’objectif du projet est de développer et valider un algorithme permettant de classifier les patients atteints d’un cancer broncho-pulmonaire à partir de données multimodales, c’est-à-dire des données cliniques, radiologiques, anatomopathologiques et génétiques, pour orienter les décisions thérapeutiques.



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