Uber maintenu dans le doute sur le statut de ses chauffeurs, indépendants ou pas ?

Travis Kalanick, DG et fondateur de Uber

[dropcap]L[/dropcap]es chauffeurs d’Uber sont-ils ses employés ou des travailleurs indépendants ? La question est d’importance car une bonne partie de la fameuse « économie du partage » qui casse les prix et les modèles économiques, repose sur l’usage de travailleurs indépendants utilisés à la demande et payés à petit prix.

Question toujours posée


En ce qui concerne Uber, la question reste posée après le rejet d’un projet d’accord entre la société et plusieurs centaines de milliers de chauffeurs de Californie et du Massachussetts, globalement 385 000 chauffeurs, réunis dans deux class actions.


Le projet d’accord a été retoqué par le juge de la cour du district nord de Californie, Edward Chen, le 18 août. « L’accord est injuste, non raisonnable et inadapté » considère le jugement.

L’accord prévoyait une indemnisation des chauffeurs de 84 millions de dollars, à laquelle pouvait s’ajouter 16 millions supplémentaires selon le cours d’introduction en bourse de Uber. Cela ne représente au mieux que 260 $ par plaignant.

Des travailleurs indépendants selon l’accord


Uber avait tout à gagner à cet accord puisqu’il lui permettait de continuer à considérer les chauffeurs comme des travailleurs indépendants et non comme des employés dont il doit assurer les charges sociales et les divers coûts associés à leurs véhicules et à leur usage (maintenance, essence, péages, …). Les 84 millions de dollars d’indemnisation visaient à rembourser les frais associés aux véhicules.

Des chauffeurs avaient refusé l’accord et l’avaient fait savoir auprès de la cour. Ils considéraient notamment que l’indemnisation était trop faible. On avance qu’ils auraient droit entre 850 millions et 730 millions de dollars en charges diverses s’ils avaient été considérés comme des employés et non des sous traitants.

Uber avait au passage fait toutefois quelques concessions. La société ne pouvait plus mettre fin au contrat d’un chauffeur sans explication. Uber reconnaissait clairement que les pourboires n’étaient pas inclus dans les tarifs de la course et il contribuait à un organisme facilitant le dialogue entre Uber et les chauffeurs sur tout le territoire des Etats Unis.

Shannon Liss-Riordan, l’avocate des chauffeurs, estime qu’il est possible de trouver un nouvel accord qui satisfasse le juge. Sinon, elle portera l’affaire devant le tribunal pour y défendre les intérêts des chauffeurs.

Premier service de taxi par des voitures autonomes

Au vu des charges qu’il encourt avec des vrais chauffeurs au volant, on comprend qu’Uber accélère dans le domaine des véhicules autonomes. Il lance ce mois-ci le premier service de taxi délivré par des voitures autonomes. Le test a lieu à Pittsburgh.

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