La Cour des comptes pointe de nombreuses lacunes dans les systèmes d’information RH du ministère du travail. Cette administration clé dans le paysage politique français se caractérise par une grande fragmentation de ses structures. Le ministère comprend notamment l’inspection du travail, qui regroupe 42 % de ses effectifs.
Des tableaux de bord nécessaires
La Cour demande des évolutions rapides liées à l’informatisation des processus et des tableaux de bord. Le ministère du travail emploie environ 8300 ETP. La ministre du Travail est Catherine Vautrin, depuis le 11 janvier 2024. Elle est également ministre de la santé et des solidarités.
La DRH du ministère du travail doit mettre en place une feuille de route numérique
Au passage, on apprend que le ministère est incapable de répondre quels personnels sont mis à disposition gratuitement pour d’autres organisations. La Cour demande qu’il soit mis fin à ces dispositions de personnels et cela doit être stoppé dès maintenant pour les mises à disposition qui se font sans convention à jour.
Suivre l’absentéisme et le télétravail
D’autre part, la Cour demande de développer un outil de suivi automatisé de l’absentéisme, du temps de travail et du télétravail. De même, il est demandé d’élaborer un tableau de bord de suivi de la gestion des ressources humaines, dont une extraction puisse être transmise à chaque direction d’administration centrale et service déconcentré.
Il est demandé un suivi centralisé des postes sur lesquels les agents sont affectés
La Cour lors de son enquête a constaté que le suivi des effectifs est effectué de manière artisanale, hors du système d’information, ce qui est chronophage et inefficient. Les taux de vacance de poste ou d’absentéisme et les délais de recrutement sont inconnus. L’absence de restitutions automatisées par des tableaux de bord est avant tout liée à la qualité insuffisante des données des logiciels RH. La DRH du ministère du travail prèsente en outre un retard dans la dématérialisation.
Absence de centralisation des données
De plus, l’architecture de ses systèmes informatiques de suivi du temps de travail est trop morcelée, empêchant toute utilisation centralisée des données. Face à cette situation, le ministère doit définir rapidement une feuille de route numérique et une gouvernance des systèmes d’information RH afin de combler le retard, de mettre à profit les logiciels existants pour améliorer le pilotage et l’efficience de la DRH et d’influer sur le Cisirh pour une meilleure prise en compte des besoins des utilisateurs dans la conception des logiciels qu’il met à leur disposition.
L’organisation du ministère du travail est insuffisamment tournée vers les directions utilisatrices
D’autre part, il faut souligner le recours au tableur Excel de Microsoft afin de mener à bien les missions au ministère du Travail. Plusieurs outils informatiques sont utilisés parallèlement à RenoiRH, qui est la solution mutualisée développée par le centre interministériel des systèmes d’information relatifs aux ressources humaines (Cisirh). À titre d’exemple, le module « RenoiRH Décisionnel » permet de réaliser des requêtes pour le suivi et la prise de décision. Or, presque chaque bureau privilégie ses propres outils, si bien que tous les suivis sont actuellement réalisés sur Excel, de manière artisanale, indépendamment du SIRH.
La Cour des Comptes pointe que la meilleure illustration en est le fichier de suivi des emplois et des effectifs, baptisé « fichier MSK », qui consiste en l’agrégation par la DRH, une fois tous les deux mois, de 92 fichiers remplis à la main par les services RH de proximité. Aucune comparaison n’est réalisée entre ce fichier et les données de RenoiRH7 afin de s’assurer de la qualité des données. C’est sur cette base que sont réalisées les prévisions de consommation d’équivalents temps plein et les analyses d’évolution d’effectifs.
Catherine Vautrin, une députée LR et élue de terrain
Catherine Vautrin est une ancienne membre du parti des Républicains. Pressentie pour être Première Ministre sous la présidence d’Emmanuel Macron, elle se verra finalement voler la vedette par Emmanuelle Borne (Première ministre du 16 mai 2022 au 9 janvier 2024). Elle a été élue députée de 2002 à 2004 puis de 2007 à 2017. Elle a été vice-présidente de l’Assemblée nationale de 2008 à 2017. Elle est conseillère municipale de Reims depuis 2008 et Présidente du Grand Reims d’avril 2014 à janvier 2024. Catherine Vautrin a été directrice marketing et communication de l’assureur américain Cigna en France.