Suresnes dans les starting-blocks pour tester une IA de vidéo protection de la ville

L'IA doit détecter les infractions routières

La ville de Suresnes (92) veut passer à l’étape suivante en matière de vidéo surveillance. La municipalité souhaite greffer une intelligence artificielle à ses caméras afin d’automatiser informatiquement la détection de certaines situations. La ville attend l’autorisation de la Cnil afin de mener cette expérimentation avec la société Agence XXII, elle-même implantée à Suresnes. Le projet est encouragé par le maire Guillaume Boudy, LR proche d’Edouard Philippe. Guillaume Boudy est également secrétaire général pour l’investissement auprès du premier ministre Jean Castex. 

Détecter en temps réel des dépôts sauvages d’ordures

L’IA doit permettre la détection en temps réel d’événements tels que les dépôts sauvages de déchets, les infractions routières, les stationnements irréguliers, le rassemblement de personnes ou les tentatives d’intrusion dans une propriété privée. L’IA doit assister les opérateurs du centre de supervision urbain dans leur veille afin d’améliorer la rapidité d’intervention de la police nationale ou municipale. C’est ce que défend le maire, Guillaume Boudy. Les agents peuvent en effet rater certaines images importantes que l’IA saura détecter. L’expérimentation est également destinée à aider agence XXII à améliorer ses algorithmes en conditions d’usage réel. La ville a été sollicitée par l’agence XXII et l’expérimentation est gratuite pour la ville. Le projet est suivi par Yoann Lamarque, adjoint au maire délégué à la Sécurité et à la Prévention.

William Eldin, dirigeant et fondateur de XXII

Si l’accord de la Cnil est donné, l’efficacité de la solution sera évaluée au bout de 18 mois. Actuellement, la vidéo protection de Suresnes utilise un réseau de 89 caméras filmant la voie publique. Les images sont ramenées au centre de surveillance urbaine, piloté par la Police municipale 24 heures sur 24.  Dans le cadre de l’expérimentation, l’IA ne sera activée que sur 10 caméras à la fois. C’est l’opérateur en salle de contrôle qui décidera ce que la caméra doit détecter. Il s’agira par exemple d’un dépôt sauvage de déchets, d’une circulation en sens interdit, de scooters sur les trottoirs, le stationnement irrégulier, l’abandon d’un véhicule devant une école, une tentative d’intrusion, etc. indique la ville. C’est l’agent qui décidera s’il faut intervenir ou pas.

Pas de reconnaissance faciale

William Eldin, dirigeant et fondateur d’Agence XXII, entend rassurer. « On ne détecte pas les comportements suspects » insiste-t-il, réagissant à un article du Parisien décrivant l’expérimentation. La ville de Suresnes a posé comme condition à Agence XXII que l’expérimentation ne comporte pas de reconnaissance faciale ni biométrique. Les algorithmes de XXII analysent les images mais ne tiennent pas compte des caractéristiques personnelles. Les visages, les vêtements, le sexe, les plaques d’immatriculation ainsi que la marque d’un véhicule ne sont pas identifiés, assure-t-on du côté de la ville.


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