Le SEO fait partir des initiatives en intelligence artificielle (IA) du groupe Seb, leader mondial du petit électroménager via des marques bien connues, telles que Tefal, Rowenta, Krups ou Moulinex.
Assurer la meilleure visibilité de ces marques sur le web est indispensable. Seb s’est tourné vers l’IA afin d’accélérer les processus SEO, réduire les coûts et améliorer les performances.
Un nouveau process de création de contenus pour les marques
Seb se montre satisfait d’un POC (Preuve de concept) mené sur huit mois avec l’outil de la société Semji. Ce test fait suite à une évaluation de 3 mois qui finalement n’avait pas délivré les résultats visés avec Vertex AI de Google. Seb annonce qu’il déploie l’outil Semji sur l’ensemble de ses marchés. Cet outil permet un nouveau process pour créer des contenus pour les différentes marques, dans les différents pays et réduire les coûts.
“Le retour sur investissement est là, c’est très performant et on a déployé cet outil“
Pour rappel, le but du SEO est d’assurer la meilleure visibilité d’une marque ou d’un produit dans le moteur de recherche de Google, et donc d’être présent dans la première page des résultats de recherche selon la requête qui a été saisie par l’internaute. « L’une des stratégies principales en SEO, est de créer du contenu de qualité, utile et à valeur ajoutée pour les consommateurs, mais aussi il faut que ce soit optimisé SEO pour Google et les autres moteurs de recherche » décrit Antoine Pourron.
La création de contenu prend du temps
Or tout cela prend du temps et coûte cher. « La problématique principale dans la création de contenu de qualité, c’est que ça peut prendre beaucoup de temps, si c’est fait en interne, ou ça peut devenir très coûteux si c’est externalisé » dit-il. Dès lors, « en SEO, on a toujours essayé de trouver des techniques qui permettent de faire toujours mieux, toujours plus vite, avec la meilleure qualité » résume-t-il.
“L’objectif était aussi de voir si nous pouvions gagner du temps dans la création de contenus”
Ce test a été mené durant trois mois. La solution du partenaire de Seb était basée sur Vertex, l’IA de Google. Cette IA a été nourrie par les informations du site de Rowenta.fr ainsi qu’avec le brand book qui résume l’ensemble des brand guidelines de Rowenta. Cette solution a été alimentée également par des prompts où des recommandations SEO ont été intégrées et qui proviennent de l’outil YourText.guru.
Un test non concluant mené avec Vertex AI de Google
Les résultats n’ont pas été concluants. « On a réussi à générer 100 contenus. En revanche, on s’est rendu compte, après relecture, que c’était non publiable parce que l’IA générait certaines fautes en français. La structure HTML était peu optimisée, donc c’était difficilement publiable en l’état. Il y avait un gros travail humain derrière. On a vu des limites aussi via l’API de Vertex AI, de Google, parce qu’on arrivait à générer les trois quarts des contenus, mais après, cela demandait trop de ressources ou trop de tokens à l’IA pour finaliser les contenus » constate-t-il.
“Au final, on était plus sur une approche assez brute et trop tournée sur la masse plus que sur la qualité”
L’objectif était similaire au test mené avec Vertex AI de Google, c’est-à-dire de voir si cela peut faire gagner du temps, et arrive à générer des contenus de qualité optimisés SEO. L’objectif demeurait de déployer l’outil à l’ensemble des filiales locales et des marchés. L’ensemble des contenus ont été générés via Semji qui a fourni les recommandations SEO. Cet outil a aussi été nourri par le brand book et le site web, pour personnaliser l’IA au maximum.
Entre 30 min et 1 heure pour générer chacun des contenus
Au final, 100 contenus ont été générés dans cinq marchés différents. « Nous avons mis 30 minutes à une heure pour générer chacun des contenus. Ces contenus ont été fournis à nos marchés pour validation et 98% des contenus ont été validés » déclare-t-il. « C’était une très bonne nouvelle » dit-il. « On a eu de bons positionnements » dit-il faisant référence à la place de ces contenus sur le moteur de recherche Google.
L’IA peut être personnalisée en fonction de la « brand voice »
Il s’agissait d’un POC sur différents marchés et marques. « Nous avons créé dix contenus sur Moulinex France, 11 contenus sur Moulinex Espagne. Sur les six derniers mois, nous avons généré sur Moulinex France 27 000 clics provenant du SEO, donc de l’organique sur Google, et 18 000 clics sur Moulinex Espagne, juste avec 10 contenus et 11 contenus » décrit-il.
Seb obtient de très beaux positionnements avec ces contenus
Il faut rappeler que cela a pris une heure à générer un contenu en moyenne à chaque fois. Seb a réussi à se positionner premier sur « Qu’est-ce que je peux cuire dans une friteuse sans huile ? » après trois mois environ de publications. Autres thématiques traitées : « Quelle est la meilleure friteuse sans huile XXL en Espagne », ou « Aspirateur balai Black Friday ». « Par exemple, en novembre 2024, pour le Black Friday, nous avons réussi à nous positionner troisième. Donc ce sont des très beaux positionnements et nous étions très satisfaits à l’issue de ce POC » souligne-t-il.
Seb a pu créer un modèle hybride qui associe une centralisation des consignes et l’optimisation SEO locale
À l’inverse, il est possible de faire une approche contenu master où l’on crée un contenu en anglais qui va être traduit dans toutes les langues pour les fournir au marché. Là, à l’inverse, il y a une forte uniformité, mais il y a peu d’optimisation très locale et donc peu d’‘optimisation SEO. « Grâce au process et au test que l’on a pu réaliser, nous avons défini un process où l’on crée des guidelines assez précises en central, donc au niveau du siège, pour essayer d’uniformiser un maximum les contenus qui vont sortir » présente-t-il. Ces guidelines ont été fournies aux différents marchés de Seb qui, derrière, vont utiliser l’IA de l’outil Semji pour générer des contenus optimisés pour le SEO.
L’IA permet de vraiment accélérer
« Et l’IA va suivre au maximum ces guidelines. Certes, il y aura peut-être du retravail un petit peu humain, qui est toujours important, mais l’IA va permettre de vraiment accélérer » affirme-t-il. Seb arrive ainsi à allier un petit peu l’optimisation locale, optimisation forte d’un point de vue SEO et l’uniformisation du message que le groupe veut fournir.
“C’est 80% de réduction du budget de création de contenu par rapport à passer par une agence”
Côté trafic généré et chiffre d’affaires associé, le ROI est également présent. « En déployant cette approche, on est sur un ROI de fois deux à fois huit » dit-il. C’est « x 2 » si tout est fait en interne avec l’outil Semji, ou c’est « x 8 », si Seb passe par une agence externe pour générer du contenu. « Donc, le ROI est là, c’est très performant et on a déployé cet outil et ce process à partir de cette année à l’ensemble de nos marchés » annonce-t-il.
Focalisation sur le haut et le milieu du tunnel de conversion
A noter que l’équipe SEO n’optimise pas tous les contenus sur la partie SEO et ne crée pas tous les types de contenus. Elle se focalise sur les contenus de milieu et haut du tunnel de conversion. Cela concerne les guides d’achat (buying guides), des publications web (blogs posts), des contenus éditoriaux, des pages catégories et des pages de listing produits.
“On ne génère pas un contenu IA que l’on ne retravaille pas derrière humainement”
Ces contenus générés par l’IA sont-ils pénalisés par Google ? La réponse est clairement non pour Antoine Pourron. « Les règles de Google sont claires. Si un contenu est utile au consommateur, apporte de la valeur ajoutée, crée de l’engagement, qu’il soit créé par l’IA ou par un humain, c’est exactement la même chose » affirme-t-il.
Mêmes règles SEO pour les LLM et Google
Enfin, si on souhaite créer des contenus qui vont être bien positionnés dans les LLM (grands modèles de langages) ou les chatbots par rapport au moteur de recherche Google, il estime que les stratégies SEO sont exactement les mêmes que ce soit pour Google ou pour un LLM. « Il faut créer du contenu de qualité, il faut apporter de la valeur ajoutée au consommateur. C’est cela qui fait que l’on sera reconnu comme légitime à se positionner sur une thématique » conclut-il.