La transformation de Renault passe par les technologies et les logiciels. Le constructeur automobile annonce une démarche d’écosystème baptisée « Software République ». Elle doit faire émerger la prochaine génération d’équipementiers et de fournisseurs de mobilité. Cette initiative doit aussi permettre à Renault d’équiper ses véhicules avec les meilleurs systèmes d’intelligence artificielle et de cyber sécurité.
Plan Renaulution, nouvelle stratégie de Renault
C’est ce que décrit Luca de Meo, directeur général de Renault. Il a pris la parole le 14 janvier lors de la présentation de son plan « Renaulution » qui décrit la stratégie du constructeur automobile jusqu’en 2025 et au-delà. L’initiative « Software République » aidera à développer des expertises conjointes et européennes dans les interfaces utilisateur, les « Big Data », les plateformes de services, les systèmes d’exploitation, la cyber sécurité, les ordinateurs embarqués, les capteurs, les actionneurs, etc. « Parmi les membres fondateurs de Software République nous avons de grandes entreprises telles que Orange, Atos, Dassault systèmes et ST Microelectronics. Et ce n’est que le début » affirme Luca de Meo.
« Nous allons inclure notre Renault Software Factory dans ce laboratoire où nous allons localiser 1000 ingénieurs et Data Scientists »
Il faut imaginer que la « Software république » est un laboratoire à ciel ouvert géant où l’on peut faire des expériences sur des véhicules autonomes et connectés dans un environnement contrôlé en temps réel, décrit le dirigeant. Il estime que ces activités vont créer des opportunités immédiates pour le secteur automobile et d’autres secteurs tels que la défense, les infrastructures, l’aérospatiale, les télécommunications, l’électronique, la mobilité, et le secteur des données.
Un futur du véhicule sous tendu par l’intelligence artificielle
Luca de Meo présente un futur de l’automobile 4.0 sous tendu par l’intelligence artificielle. « Nos véhicules vont s’améliorer chaque jour au fur et à mesure que vous les conduisez » dit-il. « En utilisant notre expertise en interne et notre écosystème de Software République, nous allons proposer les meilleurs services connectés et de haute technologie embarqués de façon native dans nos véhicules » poursuit-il. « A l’avenir, nos voitures vont adapter leurs fonctionnalités de manière proactive pour répondre aux besoins des conducteurs » détaille-t-il. Par exemple, à l’arrivée dans un tunnel, le véhicule peut proposer de passer en mode ‘air recyclé’.
« Nos véhicules vont prendre de la valeur au fil du temps »
« En 2022, Renault va lancer Mylink. Nous serons le premier constructeur à apporter les services de Google à des véhicules sur un marché de masse. Avec Google Maps, la navigation sera personnalisée selon les destinations fréquentes des utilisateurs, y compris des fonctionnalités améliorées pour les véhicules électriques [NDLR : avec une indication des lieux où on peut trouver bornes de recharge électrique]. Les utilisateurs auront accès à leurs applications préférées sur Google Play et pourront contrôler les fonctionnalités en main libre par la voix » termine-t-il. Megane E sera le premier véhicule équipé de Mylink à partir de 2022.
Un plan stratégique en 3 phases pour Renault
Luca de Meo, CEO du Groupe Renault martèle qu’il « passe sa priorité du volume à la valeur ». Il veut vendre moins de véhicules mais faire plus de marge. Concrètement, pour y parvenir le plan stratégique « Renaulution » est structuré en 3 phases qui sont déjà en cours de réalisation en parallèle. La phase « Résurrection » s’étend jusqu’en 2023. Elle vise à réduire les coûts, à améliorer les marges et à générer du cash. « Nous sommes en plein dans cette étape. Tous nos efforts vont dans le sens de la compétitivité » souligne le CEO.
Le modèle économique de Renault doit basculer vers la technologie, l’énergie et la mobilité
« Nous allons faire de Renault une marque de la techno, de l’énergie, des services » annonce Luca de Meo. Pour le dirigeant, les constructeurs automobiles traditionnels doivent se recentrer sur la chaîne de valeur de la nouvelle mobilité. Les attentes des clients sont plus larges. Pour Renault, il s’agit de devenir un acteur dans les données, les services et l’énergie. « Nous sommes en place pour devenir un leader dans cette course en dépistant les opportunités qui feront que notre entreprise sera moins tributaire du business traditionnel » conclut-il.
« Le modèle économique de Renault doit basculer vers la technologie, l’énergie et la mobilité »
Un peu comme Tesla alors…. :-/