Le digital ouvre de nouvelles opportunités à la Camif. Le dernier service ingénieux en date, lancé en janvier déjà, consiste à proposer à l’internaute d’aller chez un client de l’enseigne – si possible dans le voisinage proche – pour essayer, par exemple, un canapé acheté à la Camif.
Ambassadeur de la marque
En contre partie, le voisin obligeant, devenu ambassadeur de la marque, reçoit un bon d’achat ou une invitation à une avant-première. A noter que ce type de service a par ailleurs déjà été popularisé par la startup Show roomer. Il peut s’appliquer à tous les domaines, cuisine ou voiture comprises, dans un esprit d’économie collaborative, voire d’uberisation.
Relancée uniquement sur internet en 2009, la Camif fait par ailleurs le pari des meubles fabriqués en France. Pour engager les consommateurs dans cette démarche éco-responsable, la société de vente à distance s’appuie sur toute la palette du numérique, de la géo-localisation à la 3D. C’est ce qu’a présenté Emery Jacquillat, son PDG, lors du Hubday organisé par Hub Institute, le 4 février à Paris.
Curieuse trajectoire que celle de la Camif. Fondée au lendemain de la guerre, l’enseigne réservée originellement aux enseignants, a été la troisième entreprise de vente à distance en France tout en s’appuyant sur un réseau de magasins. En liquidation judiciaire, Emery Jacquillat, décide, en 2009, de relancer la marque uniquement sur internet tout en la repositionnant sur l’équipement durable de la maison et le Made in France.
Appel au numérique
Pour réussir son pari, l’ancien fondateur de Matelsom fait abondamment appel au numérique. « L’étiquetage sur un meuble est succinct. On ne sait pas où il a été fabriqué, d’où viennent les composants. Il s’agit pourtant de produits plutôt chers et impliquants. Nous passons un tiers de notre vie dans note lit », rappelle Emery Jacquillat.
Sur Camif.fr, un outil de géo-localisation, baptisé Conso’localisation, permet de situer les fabricants à proximité de soi. « Ce qui permet d’acheter local et de réduire les émissions de CO2 liées au transport ». L’outil a été primé par l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Catalogue connecté et open innovation
Pour enrichir l’expérience client, la Camif fait appel à la 3D pour présenter ses produits en perspective. Le visiteur se balade dans le catalogue et peut cliquer sur les fiches produits, regarder des vidéos sur les usines de fabrication. Il peut même être en immersion complète avec le casque de réalité virtuelle Cardboard de Google.
Une solution proposée par la startup française Diakse. « Le consommateur veut voir, toucher le produit, avance Emery Jacquillat. Il faut rendre le durable désirable. » Le catalogue papier est, lui aussi, connecté. Il suffit de flasher avec son smartphone les produits pour avoir plus d’informations ou les acheter.
Pas d’opposition
Le numérique ne s’oppose pas au physique. Depuis deux ans, la Camif a lancé le tour du Made in France où il invite, pendant un mois, des clients et des collaborateurs à se rendre sur les lieux de fabrications. Ils visitent les usines tout en imaginant les produits de demain dans une démarche d’Open Innovation.
C’est ainsi qu’est né le premier bureau connecté, co-développé avec la société Parisot. Entre autres atouts, il permet de recharger par induction un smartphone en le posant dessus.
Xavier Biseul
Xavier Biseul est journaliste. Il est spécialisé dans la transformation numérique des entreprises et les thématiques associées : l’e-commerce, le Big data, les médias sociaux, le marketing digital, le CRM, l’écosystème des startups. Il dispose également d’une connaissance approfondie du marché de l’emploi IT.
La présentation des produits en 3D est très efficace, il y a la société dans la région parisienne qui utilise ces technologies depuis des années pour présenter des produits en 3D autant sur les ordinateurs que sur les appareils mobiles. Exemple est ici – foiredelanature.com/fr/accessoires-femme/sac-bandouliere-en-liege5.html. Cela sera bien de voir un article sur ce prestataire et ses technologies.