Président du Medef : il faut créer la richesse avant de la partager

Patrick Martin, Président du Medef, 26 août

Il faut créer la richesse avant de la partager, c’est le message en résumé que souhaite faire passer Patrick Martin, Président du Medef, ce lundi 26 août lors des sixièmes rencontres des entrepreneurs de France qui se tiennent les 26 et 27 août et marque usuellement la rentrée.

Refus de modification de la réforme des retraites ou du Smic


Le « patron des patrons » a pris la parole afin de regretter la suspension de la réforme de l’assurance chômage et refuser que l’on modifie la réforme des retraites ou que l’on augmente le Smic à l’heure où la France attend toujours un nouveau gouvernement.

Patrick Martin a pris la parole devant Bruno Le Maire, ministre (démissionnaire) de l’Economie et des Finances, Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale et  Gérard Larcher, Président du Sénat

Il place le bon fonctionnement de l’économie comme le socle d’une société qui va bien. « La nécessité c’est de rappeler que la prospérité économique et la création de richesse sont la pierre angulaire d’une société apaisée et durable » affirme-t-il. «  On ne peut pas distribuer du pouvoir d’achat qui n’a pas d’abord été créé ! Notre pays ne peut pas non plus éternellement vivre à crédit » insiste-t-il.

A ce titre il s’étonne que les aspects économiques n’aient pas été suffisamment détaillés lors des récentes élections législatives. « Les derniers débats électoraux n’ont pas traité d’innovation, d’industrie, de formation, de concurrence internationale, d’investissement, de prix de l’énergie, et j’en passe… Même l’emploi n’a pas été un sujet central. L’excellent économiste Xavier Jaravel a lui-même relevé que personne ne parlait de production de richesse. On marche sur la tête ! Remettons les choses dans le bon ordre » demande-t-il.


Remettre les choses dans le bon ordre

C’est un appel au bon sens que déclare passer le Président du Medef. « Remettre les choses dans le bon ordre, c’est dans l’immédiat dénoncer certaines propositions inappropriées voire dangereuses. Abroger la réforme des retraites le serait alors qu’il est déjà établi qu’elle ne suffira pas à équilibrer durablement nos régimes par répartition » pointe-t-il.

Les retraites pèsent lourd dans le déficit public de la France. « 50% du creusement de notre dette publique depuis 2017 résulte du déficit de ces régimes, public compris. Retirer cette réforme serait un signal terrible pour les marchés, donc pour les conditions de financement des ménages et des entreprises autant que de l’Etat. Ce serait condamner cotisants et pensionnés à une potion amère » affirme-t-il. « Remise en cause de la réforme des retraites, alourdissement de la fiscalité, à ces deux erreurs s’en ajouterait une troisième : répondre au sujet réel du pouvoir d’achat des salariés modestes par une revalorisation massive du SMIC à la charge des entreprises » édicte-t-il.

Ne pas prendre les patrons pour des gogos

Au passage, il repousse la proposition de prêts publics. « Prétendre compenser ces surcoûts par des prêts publics aux TPE/PME, c’est nous prendre pour des gogos. Nous, nous savons qu’une dette se rembourse, et comment le faire si nos résultats sont laminés ? » écarte-t-il.

On notera enfin que le Medef souhaite préparer la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Afin d’être au service de ses adhérents et de toutes les parties prenantes, il fera cet automne, le Tour de France de l’Intelligence Artificielle. « L’IA ne peut rester l’apanage des seuls géants du digital. L’IA sera surtout une formidable opportunité pour qui s’en saisira » dit-il.

Sur les sujets du numérique et de l’IA, il souhaite collaborer avec les syndicats. « Je confirme aux organisations syndicales ma proposition de travailler ensemble à la réconciliation de la croissance et des grandes mutations : environnement, digitalisation et Intelligence Artificielle, perspectives démographiques. Les syndicats ont marqué leur intérêt pour ces travaux, que nous, partenaires sociaux, sommes les mieux à même de mener » conclut-il.


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