Pneumologie : recours à l’intelligence artificielle pour un bon usage des inhalateurs par les patients

Le docteur Valéry Trosini-Desert, pneumologue, mise sur l'intelligence artificielle pour le bon usage des inhalateurs

Prendre correctement un médicament peut s’avérer un défi quand il ne s’agit pas d’un simple cachet à mettre dans un verre d’eau. C’est le cas des inhalateurs pour le traitement de l’asthme ou des obstructions des bronches, ce que les médecins appellent BPCO (Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive).

57 modèles différents d’inhalateurs


Afin d’effectuer les bons gestes pour inhaler le traitement, le recours à la reconnaissance des gestes par intelligence artificielle est proposé par le docteur Valéry Trosini-Desert, pneumologue et praticien hospitalier à l’APHP. Elle a pris la parole à l’occasion de l’événement Experiences18 de Microsoft à Paris, le 6 novembre.

Un premier prototype a été réalisé afin de valider l’ouverture correcte d’un inhalateur avec Microsoft et présenté lors de Vivatech en mai dernier. L’heure est désormais à étendre la reconnaissance du bon geste pour l’ensemble des inhalateurs du marché français. Le médecin prépare une levée de fonds afin de financer les bons algorithmes.

Il existe 57 modèles différents d’inhalateurs proposés aux patients en France. Tous ces inhalateurs s’utilisent de manière différente, souligne le médecin. Il se vend 51 millions de doses de médicaments inhalés par an dans l’hexagone pour 8 millions de patients. Mais trop souvent les malades utilisent mal l’inhalateur.


900 millions de coûts qui pourraient être évités

Conséquences, le médicament est inefficace et l’absence de prise correcte du traitement nécessite des interventions plus lourdes. « On chiffre à 300 millions d’euros le coût des médicaments non pris et à 600 millions d’euros, les conséquences médicales dus à cette absence de médication correcte » souligne Valéry Trosini-Desert.

Devant les difficultés de ses patients à maîtriser ces inhalateurs, elle a pensé à réaliser des vidéos montrant comment chacun des inhalateurs se manipule. Ils sont répertoriés sur un site web spécialisé, baptisé zéphyr. Un code barre est même proposé qui se colle par sticker sur la prescription médicale afin qu’une fois scanné il mène vers la vidéo de démonstration de l’usage du produit plutôt que le classique mode d’emploi indigeste rédigé par le fournisseur de l’inhalateur.

Pour l’heure, il existe deux modes pour vérifier que les gestes des patients sont corrects. On peut réaliser une téléconsultation par vidéo afin que le médecin vérifie que les gestes sont les bons. Ou bien se filmer avec son smartphone et publier la vidéo sur une plateforme gérée dans ce cadre afin que des médecins vérifient le bon usage de l’inhalateur. Cette plateforme a réuni actuellement 50 patients et 4 médecins.

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