Depuis lundi 22 septembre à 23 heures, la version 6 du site web du gouvernement français répond aux clics des internautes. C’est un nouvel espace digital où l’accent est mis sur une explication multimédia structurée de l’action gouvernementale et sur l’interaction avec les publics en ligne sur les réseaux sociaux. Tour d’horizon des évolutions notables.
Christian Gravel, directeur du Service d’Information du Gouvernement (SIG) qui dépend du Premier Ministre et Romain Pigenel, récemment nommé directeur adjoint du SIG en charge du numérique ont convié lundi 22 septembre une vingtaine de blogueurs et communicants professionnels, dont votre serviteur.
Des innovations numériques
Ils ont dévoilé la nouvelle mouture du site Internet du gouvernement et les innovations numériques de la version 6 d’un site né en 1996 sous l’impulsion du premier ministre de l’époque, Alain Juppé. Objectif : régler la communication gouvernementale sur le pouls digital du 21ème siècle et dépoussiérer les institutions républicaines dans leur approche du numérique.
Plus de clarté
C’est la simplicité qui frappe dès la page d’accueil. Design épuré et moderne, ergonomie fluide, arborescence simplifiée pour l’accès aux contenus et recours à des visuels esthétiques donnent le ton qu’entend dérouler la nouvelle version du site Internet du gouvernement.
Responsive Design
« Techniquement, le site précédent n’était plus adapté aux exigences et aux usages du Web actuel et ne nous permettait plus de capitaliser sur l’essor des réseaux sociaux et de la connectivité mobile » reconnaît Philippe Goavec, responsable du département digital du SIG.
L’intégralité du site a été conçue en Responsive Design pour favoriser une navigation optimale depuis n’importe terminal mobile ou fixe. Autre point notable : le traitement des contenus. Les textes sont séquencés de manière synthétique avec des codes de lecture proches des formats des blogs et des livres électroniques.
Le recours au visuel sous formes de vidéos, d’infographies et de data visualisation introduit des rythmes de lecture adaptés au Web, le tout étant structuré par une ergonomie plutôt intuitive même si çà et là, la navigation devient moins évidente comme par exemple le carrousel qui présente la composition du gouvernement.
Plus de structuration
S’il est un mot que les responsables du SIG ont martelé à plusieurs reprises durant leur présentation, c’est celui de structuration. Plutôt que de multiplier les rubriques et les mots-clés à l’infini qui finissent par égarer l’internaute, ils ont attaché une importance toute particulière à organiser les contenus autour de thématiques pertinentes.
Pour cela, l’équipe digitale du SIG a analysé les requêtes formulées par les internautes sur le moteur de recherche du site précédent ainsi que les contenus qui étaient alors plébiscités. Les résultats ont permis d’identifier neuf rubriques majeures répondant prioritairement aux recherches des visiteurs du site.
9 rubriques majeures
A chacune des rubriques, correspondent des enjeux spécifiques qui font l’objet chacun d’une page respective. Exemple : la rubrique « Emploi et travail » se décline en deux enjeux : « gagner la bataille de l’emploi » et « accompagner l’évolution du marché du travail ».
Ces enjeux sont ensuite illustrés par les actions concrètes que mène le gouvernement. Au global, l’idée est de souligner la cohérence et l’emboîtement logique des 74 actions actuellement disponibles sur le site du gouvernement.
Retrouver les contenus
Autre amélioration revendiquée : chaque action bénéficie d’une adresse URL permanente qui permet de retrouver rapidement les contenus recherchés. Enfin celle-ci est systématiquement développée selon une trame récurrente : le contexte, le point sur la situation actuelle via une curation de contenus issus des sites gouvernementaux et une timeline qui retrace l’avancement des projets.
Plus d’ouverture
De toutes les évolutions introduites par l’équipe digitale du SIG, l’ouverture est sans conteste celle qui a fait l’objet d’une attention redoublée. En naviguant sur le site, on perçoit nettement l’intention de créer du lien avec les publics.
Les actions gouvernementales peuvent faire l’objet d’un abonnement spécifique par sujet. Ainsi, si vous souhaitez suivre l’actualité relative à la modernisation de l’Etat, vous pouvez souscrire une alerte email qui se déclenchera à chaque mise à jour ou ajout de contenu.
De même, le site du gouvernement joue la carte de la transparence. Il publie les données relatives à la fréquentation du site, le temps passé, les pages vues ou encore la répartition des thèmes les plus visités. Autant d’indications qui montrent en temps réel les centres d’intérêt des citoyens visiteurs du portail gouvernemental. Dans un futur proche, d’autres données devraient s’y ajouter.
Optique militante
Dernier point mais non des moindres : les réseaux sociaux. Tous les contenus du site sont systématiquement viralisables sur Twitter et Facebook sans oublier l’ouverture concomitante de la page Facebook du gouvernement.
La grande nouveauté réside dans le fait que le site a été pensé dans une optique plus militante. C’est l’objectif ouvertement assumé de la rubrique intitulée « Partagez et diffusez ». Les internautes peuvent y trouver quantité d’informations et d’argumentaires visant à défendre la politique conduite par le gouvernement de Manuel Valls.
Ces éléments sont actualisés au fur et à mesure des annonces et des faits survenant dans l’actualité. Christian Gravel explique (1) : « Nous voulons développer des éléments de communication beaucoup plus offensifs que par le passé ».
Verdict final
Au-delà des inéluctables polémiques partisanes – qui ne vont guère manquer d’aller chercher les petits détails qui clochent -, il serait malhonnête de ne pas reconnaître que la version 6 du site Web du gouvernement marque une incontestable avancée en matière de communication digitale.
Cette version du site dénote une volonté d’ancrer plus nettement le site et ses extensions sociales dans l’écosystème digital actuel. A cet égard, le fait de disposer d’une espace sur Tumblr ou de prévoir un espace ludique pour les 6-10 ans sur le fonctionnement des institutions montre que l’équipe du SIG s’efforce d’aller au-devant des publics.
Pétition en ligne
Il sera particulièrement intéressant de suivre les prochaines étapes, notamment en matière d’approche collaborative sur le Web. Même si pour le moment les sujets n’ont pas été évoqués par les responsables du SIG, on pourrait par exemple imaginer que ceux-ci proposent dans un avenir proche des sessions « Google Hangout » avec un ministre ou alors une plateforme permettant de déposer une pétition en ligne comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis sur le site de la Maison Blanche depuis 2011. Cela s’inscrirait en tout cas dans la logique de cette version 6 résolument social-digitale.
Sources
– (1) – Antoine Bayet – « Nouveau site Internet pour le gouvernement » – France Info – 23 septembre 2014
Olivier Cimelière
Littéraire dans l’âme, journaliste de formation et communicant de profession, voilà pour le tableau synoptique express d’Olivier Cimelière. Olivier a 20 ans d’expérience et un parcours plutôt original dans des secteurs d’activité très variés. Expert en stratégie de communication d’entreprise et de réputation des dirigeants, il est directeur d’Heuristik Communications et anime le blog du communicant 2.0. Depuis avril 2014, il est directeur associé de l’agence d’image et opinions Wellcom.
Bonjour,
merci pour l’info et et les liens.
« objectif communication digitale militante » : « digital » faut-il lire « numérique » et « objectif communication numérique militante » ? ;-))
Extraordinaire ! Même les services du gouvernement ne respectent pas les recommandations de la CNIL. Ce site charge les cookies de mesure d’audience, dont Google Analytics, SANS le consentement explicite et préalable de l’internaute. Voici donc un allié de choix pour faire réagir la CNIL à ses recommandations drastiques.
Ahah, Romain à raison et je n’y avais même pas fait attention.
Sinon merci pour l’article, très complet et enrichissant.