Face à la difficulté de redonner du pouvoir d’achat aux employés et face à ceux qui proposent une TVA sociale, Michel-Edouard Leclerc, dirigeant emblématique des centres Leclerc, préconise de taxer plutôt le digital et la robotique que les salaires. Il a pris la parole le 18 novembre sur BFM TV.
Taxer les « concurrents du travail »
« Je suis pour qu’on transfère une partie des charges sociales qui pèsent sur le coût du travail, sur les concurrents du travail » affirme-t-il. « Il faut détaxer le travail et taxer plus le digital, taxer plus la robotique, parce que c’est eux qui menacent le travail » poursuit-il.
Il estime que ce sont uniquement les entreprises qui embauchent des personnes qui portent le poids des charges. « Ce ne sont que ceux qui créent des emplois qui payent les charges patronales et les charges sociales » souligne-t-il. Il estime qu’il faut transférer les charges à masse constante. « Ce n’est pas inflationniste. Et je suis pour rapprocher le salaire brut du salaire direct. Cela permettrait de sortir de la trappe à bas salaire, ça permettrait de redonner de l’ascenseur social » déclare-t-il.
Il faut taxer les applications mobiles
Michel-Edouard Leclerc donne l’exemple de son application mobile bancaire. « Mon appli de téléphone aujourd’hui, elle remplace mon banquier. Mon appli ne paye pas de charges patronales et elle ne paye pas de cotisations sociales. Moi, je trouve qu’il faut que l’appli paye sa part pour que cela allège celui qui travaille chez le banquier » lance-t-il.
« L’idée, c’est qu’aujourd’hui, il faut donner plus de salaire. Et pour donner plus de salaire sans que ça coûte autant en charges patronales, en charges sociales, il faut transférer ces charges sur autre chose. Que l’emploi soit moins cher et que donc, il y ait plus d’embauche» revendique-t-il. Le dirigeant demande qu’il n’y ait pas de taxes punitives, pas de taxes moralisatrices, pas d’impôts nouveaux. « Il faut aujourd’hui rassurer les consommateurs » conclut-il.