Par exemple, un patron opérant dans la mode peut avoir intérêt à être actif sur Instagram ou Pinterest. Dans le sport, un dirigeant peut éventuellement poster des mini-vidéos sur Vine. Dans l’enseignement et la recherche, une personnalité trouvera sans doute du sens à participer sur Slideshare et Quora. L’essentiel est que le canal élu soit pertinent avec la personnalité et les enjeux de l’individu en question.
Et on gagne quoi au final ?
Selon les enjeux, les bénéfices peuvent différer d’une personne à l’autre. En revanche, une chose est indubitable : établir (vraiment et pas comme un artefact) sa présence sur le digital modifie très substantiellement la perception que les parties prenantes de votre écosystème vont nourrir à votre encontre et l’organisation que vous incarnez.
En soi, être actif sur les réseaux sociaux devrait même être envisagé comme l’extension naturelle des activités publiques que tout dirigeant est régulièrement amené à honorer tels que les réunion des managers, la convention annuelle pour l’interne, les colloques, les conférences, les interviews ou un livre pour l’externe. Un profil numérique n’est absolument pas antinomique de la vie publique classique. Il peut même constituer une utile extension permettant de préciser des points de vue, prolonger une discussion.
Plus communément, voici en tout cas une petite liste (non exhaustive) des dividendes réputationnels qu’un dirigeant peut légitimement escompter en acceptant de consacrer une partie de son temps à l’expression numérique :
- Sortir de l’entre soi. Un piège récurrent guette un dirigeant : celui de perdre de vue certaines réalités du terrain. En cela, les réseaux sociaux sont un formidable capteur d’ambiance pour saisir en temps réel les humeurs et les centres d’intérêt de son écosystème. Cela permet in fine de ne plus simplement se restreindre aux rapports d’analystes ou aux comptes rendus de conseils d’administration et d’instances patronales. Dans cet univers, vous êtes en prise directe avec vos clients, vos prospects, vos concurrents. Comme dans la vraie vie mais à portée de main en permanence !
- Humaniser le leadership. N’en déplaise aux adeptes du management à la trique ou aux KPIs, la capacité à entraîner une organisation passe de moins en moins par le galon statutaire et de plus en plus par la capacité à inspirer. A cet égard, de nombreuses études américaines ont montré qu’un patron étiqueté « social CEO » (dans l’acception digitale du terme !) était source de motivation pour les salariés et d’un sentiment de plus grande proximité. L’équation fonctionne également avec l’externe où les clients se disent plus enclins à faire confiance à une marque ou un service dont les dirigeants sont accessibles. Même si les échanges sont virtuels, l’humain demeure la clé d’une présence digitale efficace. A chacun ensuite de définir la ligne éditoriale qui lui convient le mieux et en cohérence avec sa personnalité.
- Anticiper avec agilité. Loin d’être un gadget cosmétique, l’implication numérique d’un dirigeant est un incomparable canal pour glaner des idées, repérer des innovations, contacter des interlocuteurs impossibles à rencontrer aisément dans le monde réel, identifier des prospects, etc. De même, cela représente la possibilité de remarquer des signaux faibles, voire de couper court à des rumeurs en formation. Paradoxalement, l’expression d’un message est plus facilement « contrôlable » que lors d’une interview en direct à la télévision où il est impossible de revenir sur ses propos. A condition de ne pas céder à l’impulsivité, le patron twittos a tout loisir de cadrer comme il l’entend ses 140 caractères.