L’opérateur télécoms ATT attaque Broadcom en justice sur ses contrats VMware

L'opérateur ATT est à quelques jours de voir l'interruption abrupte de ses contrats VMware

La virtualisation des serveurs est un sujet crucial dans les services informatiques des entreprises et la colère monte face aux nouvelles conditions tarifaires de la virtualisation VMware depuis son rachat par Broadcom. Le géant américain des télécoms ATT n’entend pas se laisser faire et refuse les nouvelles options de services et d’offres groupées et les augmentations de prix associées que Broadcom demande pour la virtualisation VMWare.

L’opérateur télécoms a déposé plainte contre Broadcom fin août auprès de la Cour suprême de l’État de New York. ATT affirme que Broadcom refuse d’honorer le contrat qui avait été passé avec VMWare avant son rachat. Les surcoûts estimés par ATT s’élèvent à des millions de dollars. ATT gère 8 600 serveurs sous la virtualisation VMware pour 75 000 machines virtuelles.


Refus d’un changement rétroactif d’un contrat existant

ATT ne veut pas de changement rétroactif de ses contrats en cours. « Broadcom a le droit de changer le modèle économique de VMware prospectivement. Ce qu’il ne peut pas faire, cependant, est de changer rétroactivement des contrats VMware existants pour s’adapter à sa nouvelle stratégie d’entreprise. Mais c’est exactement ce que Broadcom cherche à faire ici » reproche ATT à Broadcom.


« Broadcom menace de suspendre les services de support essentiels pour VMware à moins qu’ATT ne capitule »

ATT estime que la demande de Broadcom vise à lui faire acheter des logiciels et des services qu’il ne veut pas. « Plus précisément, Broadcom menace de suspendre les services de support essentiels pour le logiciel VMware précédemment acheté sous licence perpétuelle à moins qu’ATT ne capitule devant la demande de Broadcom qu’ATT achète des centaines de millions de dollars de services groupés des logiciels et des services d’abonnement, dont ATT ne veut pas » indique la plainte.

C’est la continuité d’activité de milliers de serveurs qui est en question. « Broadcom est non seulement contractuellement obligé de continuer à fournir les services de support du logiciel, mais sans eux, ATT n’a aucun moyen de garantir que le logiciel VMware installé sur environ 8 600 serveurs ATT [pour faire fonctionner 75 000 machines virtuelles] qui fournissent des services à des millions de clients ATT dans le monde entier continueront de fonctionner » s’inquiète ATT.

Une assistance essentielle pour que VMware reste fonctionnel

Ces services d’assistance logicielle comprennent la maintenance quotidienne, les correctifs de sécurité, les mises à niveau et le dépannage. Ils « sont essentiels pour garantir que le logiciel VMware reste fonctionnel et donc essentiel à la capacité d’ATT à fournir des services à des millions de ses clients du monde entier ». La plainte pointe que ces services concernent les communications des forces de l’ordre et médicales et les pompiers.


ATT affirme avoir le droit de renouveler les services de support « jusqu’à  deux ans supplémentaires à sa seule discrétion »

« Broadcom est contractuellement obligé de fournir des services de support pour le logiciel VMware jusqu’au 8 septembre 2024 » rappelle ATT. De plus, l’opérateur télécoms souligne qu’il dispose d’une option signée en août 2022, et qu’il a obtenu le droit de renouveler les services de support « jusqu’à  deux ans supplémentaires à sa seule discrétion », à condition qu’il le fasse avant la fin du mandat en cours.

L’opérateur indique que bien qu’il ait informé Broadcom qu’il exerçait son option de renouveler les services de support pour au moins une année supplémentaire, Broadcom refuse d’honorer le renouvellement d’ATT. Au lieu de cela, Broadcom aurait déclaré qu’il ne continuera à fournir des services d’assistance que si ATT s’engage à acheter des dizaines de services d’abonnement et de logiciels.

Des surcoûts de dizaines de millions de dollars

Or ATT déclare qu’il n’en veut pas ou n’en a pas besoin. Cela lui imposerait des obligations contractuelles et technologiques supplémentaires importantes. Cela l’obligerait à investir potentiellement des millions pour développer son réseau afin d’accueillir le nouveau logiciel. De plus, cela pourrait violer certains droits de premier refus dont ATT dispose accordés à des tiers ; et ils coûteraient à ATT des dizaines de millions de plus que le prix du service de support seul.

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