Ce sont l’Open Banking et l’Open Data qui vont générer les innovations de rupture dans les investissements immobiliers, plus que l’intelligence artificielle, C’est l’opinion de Christophe Duprat, CEO de Qlower. Sa startup créée en 2021 délivre ses services en misant sur ces leviers technologiques. Dans cette tribune, le dirigeant décrit les automatisations à venir dans la gestion immobilière.
Simplifier les tâches administratives grâce à l’Open Banking et l’Open Data
Les technologies de l’Open Banking et de l’Open Data simplifient les nombreuses tâches administratives qu’engendrent la constitution et la gestion d’un parc locatif pour les gestionnaires de biens et les particuliers investisseurs. Ce sont des leviers d’action nécessaires à l’heure où l’investissement immobilier reste le placement plébiscité en France comme en Europe, pour 68% des personnes interrogées en décembre 2022 par l’institut Ipsos pour Qlower dans le contexte inflationniste actuel à 6%.
Les investissements immobiliers sont facilités par des services basés sur les données accessibles en Open Data
La première analyse d’un bien immobilier à des fins d’investissement est immédiate. On associe à chaque annonce du marché un rendement théorique, et aussi une projection des travaux à réaliser à moyen terme. Les investissements immobiliers séduisent les jeunes actifs. 38% des 18-35 ans interrogés sont déjà propriétaires d’un logement qu’ils proposent à la location. 43% ont même un projet précis d’investissement locatif à 12 mois, contre 26% pour l’échantillon tout âge confondu. Des sociétés innovantes construisent des nouveaux outils proactifs et pertinents afin de fluidifier les investissements. Ces sociétés attirent les fonds de capital-risque.
Les Proptech et les Fintech se rejoignent
Il y a une porosité croissante entre les Proptech (désigne les startups qui innovent dans l’immobilier, contraction de « property » et « technology ») et les Fintech (les startups qui innovent dans les services financiers), retient le fonds d’investissement TechMind. Cette porosité est exacerbée par l’émergence des solutions d’Open Finance, de la Blockchain et des concepts de l’investissement immobilier, poursuit Techmind.
Les données de l’Open Banking simplifient l’octroi de crédit ou la sélection des candidats à la location
Une fois le compte bancaire connecté, chaque transaction partagée via l’Open Banking est lue et interprétée par des moteurs exploitant l’analyse sémantique. Chaque transaction devient alors une information liée à la gestion d’actifs immobiliers. Les loyers reçus et les charges débitées sont immédiatement notifiés. L’administrateur peut dériver de cette information un indicateur de retard de paiement ou un thermomètre mesurant l’inflation réelle des charges locatives sans avoir à attendre de régularisation des charges en fin d’année, optimisant ainsi la gestion.
De nouvelles automatisations deviennent possibles
L’absence d’une transaction attendue traduit un manque de couverture assurantielle à corriger, alors qu’un niveau inattendu – de consommation d’eau par exemple – peut signifier une fuite ou la vacance d’un logement. De telles automatisations apportent des gains tant pour les gestionnaires d’actifs que pour les particuliers investisseurs. L’Open Banking et l’Open data permettent d’aller plus loin que la gestion.
Les opérations de gestion locative s’appuient sur l’analyse des transactions bancaires
Ainsi, dès le mois de mars, le gestionnaire connaît précisément sa situation comptable et fiscale. Une projection intelligemment construite permet de prévoir la fiscalité attendue avec 9 mois d’avance. Il devient alors possible de piloter la fiscalité d’un patrimoine immobilier avec une agilité jusque-là impossible.
Un outil de gestion hybride devenu un véritable couteau suisse
Les gestionnaires disposent alors d’un outil hybride intégrant la gestion opérationnelle, la gestion locative, la comptabilité, et les conseils d’optimisation alimentés par le pouls de l’activité locative que sont les paiements.
Qlower est une startup lancée en 2021. Elle est spécialisée en gestion, comptabilité et fiscalité des investissements immobiliers afin de simplifier le pilotage de son patrimoine immobilier.
Qlower assure la gestion et la comptabilité au quotidien de 4000 propriétaires
Pour rappel, l’Open Banking est une directive européenne imposant aux banques le partage des données bancaires vers des services tiers souhaités par leurs clients. Les partages des données bancaires ou immobilières ont amené l’émergence de nouveaux services portés par des Fintech. On citera les agrégateurs bancaires, les coachs financiers, les outils de comptabilité automatisée et les calculateurs de rentabilité théoriques.
Six ans pour mettre en ligne une base de données immobilières
Quant à l’Open Data, il s’agit d’une démarche par laquelle les collectivités publiques ou les sociétés privées permettent l’accès et l’usage de leurs données. En 2011, la loi de modernisation des professions réglementées obligeait les notaires à alimenter une base de données immobilière. Sa première mise en ligne aura nécessité 6 ans mais lancera le principe de l’Open Data sur le marché de l’immobilier.
En 2023, l’accès à ces données s’enrichit en continu de nouvelles informations. Dernièrement, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) a apporté sa pierre à l’édifice en publiant une base de données agrégeant et organisant 30 bases publiques. L’enjeu est de cartographier précisément le parc immobilier existant. Chaque adresse propose jusqu’à 250 informations allant du mode de chauffage au score DPE.