Nabilla devra régler une amende de 20 000 € pour des pratiques commerciales trompeuses sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’un montant transactionnel accepté par l’influenceuse après une enquête menée par la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).
Promotion d’un site de bourse et d’achat de bitcoins
La pratique en cause concerne la promotion sur le réseau social Snapchat d’un site de formation au « trading », boursicotage, en ligne. Le Service national des enquêtes de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené des investigations sur une promotion commerciale effectuée, en janvier 2018, par l’influenceuse Nabilla Benattia-Vergara sur le réseau social Snapchat. Elle y faisait la promotion de services de formation au trading proposés par un site internet spécialisé dans la vente et l’achat de bitcoins.
Dans sa« story », l’influenceuse, suivie par plusieurs millions de personnes sur les réseaux sociaux, a omis de mentionner qu’elle était rémunérée par les sociétés exploitant ce site pour en faire la promotion. Le défaut d’indication du caractère publicitaire d’une publication par un logo ou une mention orale ou écrite par exemple constitue une pratique commerciale trompeuse à l’encontre de ses abonnés, souligne la DGCCRF. Ils peuvent croire à tort que la promotion de l’influenceuse résulte d’une expérience personnelle positive et désintéressée.
Des promesses de gains élevées
Par ailleurs, dans cette « story », Nabilla a allégué de la gratuité du service proposé par le site de trading, de la récupération systématique des sommes investies et de rendements pouvant aller jusqu’à 80 % grâce à leurs conseils. Ces propos sont de nature à induire le consommateur en erreur sur les caractéristiques du service et les résultats attendus de son utilisation. En cela, ils relèvent, eux aussi, de la qualification de pratiques commerciales trompeuses.
Le montant de l’amende fixé à 20 000 € a été proposé avec l’accord du Procureur de la République du tribunal judiciaire de Paris prenant en compte le bénéfice tiré de l’opération de promotion. Ce montant a été accepté par Nabilla. Le recours aux services des influenceurs est devenu un vecteur important de promotion des marques. Les influenceurs se professionnalisent et sont rémunérés en produits gratuits ou, le plus souvent, par le biais de contrats commerciaux, analyse la DGCCRF.
Transparence et loyauté des allégations sur les médias sociaux
A ce titre, les influenceurs doivent se conformer aux règles prévues par le code de la consommation. Quant à la DGCCRF, elle contrôle les pratiques mises en œuvre dans ce nouveau secteur publicitaire de l’influence sur les médias sociaux afin de veiller à la transparence et à la loyauté des allégations véhiculées.
Les publications des influenceurs sur les réseaux sociaux sont susceptibles d’avoir une incidence significative sur le comportement économique des personnes qui les suivent et ne doivent donc pas tromper les consommateurs. A ce titre, la DGCCRF informe que d’autres enquêtes sont en cours. Les publicités réalisées par des influenceurs sont en forte croissance. Elles concernent de nombreux secteurs et modes de vente, dont le « dropshipping ».
Nabilla souhaite un entretien avec le ministre de l’Economie et des finances
Les consommateurs suspectant des comportements trompeurs d’influenceurs à l’occasion de publicité déguisée sont invités à les signaler sur SignalConso. Via Twitter, l’influenceuse Nabilla a demandé à parler avec Bruno Lemaire, ministre de l’Economie qui sur Twitter avait lui-même réagi à l’annonce de la sanction. « Les influenceurs doivent informer leur communauté quand ils sont rémunérés pour faire la promotion de produits. Luttons ensemble contre les publicités déguisées » écrit le ministre qui demande de signaler les comportements trompeurs sur http://signal.conso.gouv.fr
Le ministre n’ayant pas répondu directement à la demande de Nabilla, celle-ci fait amende honorable sur twitter. « Je ne suis pas au-dessus des lois et j’assume les conséquences de mes actes. Ce métier est nouveau et nous n’avons toujours pas de règlementation stricte. J’espère que cet accord permettra d’éveiller les consciences et la nécessite d’encadrer notre activité » conclut-elle.