L’IA générative vient doper la banque conversationnelle chez Crédit Mutuel Arkéa

Maxime Havez, Chief Data Officer, Crédit Mutuel Arkéa

Créé en 2022, le Data Office du Crédit Mutuel Arkéa est dédié à l’innovation et à l’identification et au déploiement de cas d’usage de valorisation de la donnée, l’IA représentant une grande majorité des sujets. Modèles, données et démarche responsable : explications avec Maxime Havez, Chief Data Officer de Crédit Mutuel Arkéa. Il interviendra lors de l’événement IN BANQUE 2024 le 20 juin prochain à Paris dans le cadre de la session « Data & IA : maîtriser l’accélération ».


Question : comment évoluent les projets IA et Data chez Arkéa depuis le boum de l’IA générative ?
Maxime Havez : il y a un véritable changement de paradigme. Notre démarche a toujours été d’aller vers les métiers en étant force de proposition, mais aujourd’hui ce sont les métiers qui viennent à nous avec plein de nouvelles idées à explorer ! Il est d’ailleurs extrêmement important d’avoir non seulement une expertise technique, mais aussi une expertise métier. Notre « roadmap » est axée en particulier sur une plateforme Data alignée avec les priorités métiers, où ceux-ci peuvent venir expérimenter avec une certaine autonomie encadrée, dans une logique de « Citizen Developper ». J’ajouterai aussi que notre plan stratégique accorde aussi une large place à notre capacité à garantir un usage responsable et transparent de la Data.



Quels types de cas d’usage se dégagent ?
Maxime Havez :
il faut distinguer les cas qui relèvent directement de l’expérience client de ceux des services comme la gestion financière, etc. À ce titre, la banque conversationnelle bénéficie clairement d’un dopage à l’IA générative. Ensuite il y a tout ce qui a trait aux opérations, c’est le cœur de l’activité bancaire et d’assurance, où les problématiques vont par exemple être liées à la conformité et aussi à la protection des données personnelles et à la gestion documentaire, etc. D’une manière générale, tout ceci à des conséquences sur l’expérience in fine. J’aurai l’occasion d’y revenir lors de mon intervention le 20 juin dans le cadre d’IN BANQUE 2024.

Comment construisez-vous vos modèles d’IA ?
Maxime Havez :
la manière dont nous avons procédé et procédons encore pour adresser ces problématiques réside dans une logique de maîtrise de l’IA en adoptant une stratégie « make or buy ». A titre d’illustration, nous avons développé notre propre protocole d’évaluation de modèles de fondation, afin de challenger les modèles Open Source ou propriétaires. Nous avons également pris le parti de développer notre propre modèle de fondation que nous avons « Open Sourcé », avec comme principaux enjeux de viser une certaine frugalité numérique d’une part et d’agir pour le développement d’IA génératives souveraines. Comme je l’évoquais, l’Open Source est notamment intéressant car il permet une forme de transparence et de restitution aux métiers et à la communauté.



Sur le plan de la sécurité et de l’éthique, comment concilie-t-on l’enrichissement des modèles et la protection de la vie privée ?
Maxime Havez :
il existe un certain nombre de mécanismes pour réduire ces risques liés à la protection des données : le chiffrement, la désensibilisation des données d’entrainement des modèles, etc. Et encore une fois, la mise en place de ces mécanismes de manière transparente est une des conditions pour une IA de confiance. Les enjeux de sécurité, de frugalité et de responsabilité sont intimement liés.

L’événement IN BANQUE 2024  se tient le 20 juin prochain à Paris.

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