L’IA positionnée pour un usage croissant dans l’univers du luxe

Mathilde Haemmerlé, associée en charge du pôle Luxe chez Bain, 10 septembre © LRDD/10092024

Les Maisons du luxe cultivent la discrétion quand il s’agit de leur stratégie, de leurs méthodes de vente et de création. Cela concerne également leur usage de l’intelligence artificielle.

Des tests de l’IA analytique et l’IA générative


Pour autant, ces Maisons mettent en œuvre ou testent actuellement de nombreux algorithmes. Cela concerne l’IA traditionnelle dite « analytique » employée par exemple pour la connaissance et le scoring des clients ou la prévision des ventes ainsi que de l’IA générative telle que ChatGPT d’OpenAI  récemment arrivée sur le marché.

C’est ce que montre l’étude très détaillée réalisée par le cabinet d’études Bain & Company. Si l’IA est faiblement diffusée actuellement dans le luxe, Bain prévoit une accélération significative dans les 12 à 24 mois. L’étude a été réalisée avec l’aide du comité Colbert qui réunit les grandes Maisons du luxe françaises et présentée le 10 septembre par Mathilde Haemmerlé, associée en charge du pôle Luxe chez Bain & Company et Joëlle de Montgolfier, Vice-Présidente exécutive des pôles Distribution, Luxe et Grande Consommation chez Bain & Company.

Une vision optimiste sur le nombre de déploiements d’IA

L’étude affiche des résultats plutôt optimistes en ce qui concerne les cas d’usage qui seront déployés dans le luxe. L’étude anticipe 7 cas d’usage de l’IA par Maison sur les 12 à 24 mois à venir car la situation progresse rapidement dans l’IA, alors qu’actuellement les usages en production sont très faibles tandis que les tests sont plus nombreux.

Quatre grands domaines d’usage de l’IA sont étudiés par la société de conseil Bain. Il s’agit de l’efficacité opérationnelle, de l’intimité accrue avec le client (la segmentation client), du travail augmenté et de l’enrichissement des fonctions créatives. A noter que Bain souligne que le thème de l’IA créatrice qui remplacerait le directeur artistique fait figure de tabou dans l’univers du luxe. De plus, les Maisons ne souhaitent pas mettre ces outils d’IA directement entre les mains de leurs clients. Le conseiller de vente doit demeurer un point de passage obligé.

Le niveau d’adoption (couleur pleine) et de test (couleur grisée) des cas d’usage de l’IA dans le luxe dans les 12 à 24 mois (Source Bain, Cliquez pour agrandir)

Les différentes IA utilisées seront plus ou moins diffusées selon l’étude de Bain. En tête des usages, on trouve les IA de prédiction des volumes de vente, ce qui est un sujet clé dans cette période où les ventes sont à la baisse dans le secteur du luxe. Il s’agit d’éviter de fabriquer alors que l’on ne pourra pas commercialiser les produits. De même, on constate une forte appétence des Maisons pour les IA d’allocation des stocks car il s’agit de prévoir les magasins et les pays où les ventes vont avoir lieu à l’heure où les ventes sont plus faibles en Chine.

Consulter l’étude complète de Bain & Company en cliquant ici.

La présentation de l’étude a été l’occasion de rencontrer plusieurs startups qui interviennent dans l’univers du luxe. On citera Aive, cofondée par un ancien de Teads, qui permet d’accélérer et de démocratiser la production de vidéos publicitaires ainsi que The Ordre Group, qui délivre une application capable d’authentifier et de tracer un produit à partir d’une simple photo, plutôt que d’utiliser un QR Code ou une puce radio NFC.


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