Levée de fourches de l’écosystème publicitaire face au « Distraction Control » d’Apple

Le nouvel outil d'Apple sert à retirer les éléments publicitaires d'une page

La nouvelle fonctionnalité « Distraction Control » d’Apple suscite l’inquiétude dans l’écosystème publicitaire.  Cette fonctionnalité d’Apple est disponible depuis début août 2024 dans la version iOS 18 Bêta et elle est lancée au grand public le 16 septembre. « Cette fonctionnalité pourrait impacter significativement notre marché publicitaire en masquant des publicités et outils de gestion des consentements » s’inquiète Alliance Digitale, qui réunit l’écosystème digital français.

Une fonction qui fait froid dans le dos

Cette inquiétude se manifeste chez TF1. « La fonction nommée ‘Distraction Control’ donne aux utilisateurs la possibilité d’enlever les « éléments gênants » dans le navigateur Safari. Pour nous, éditeurs, cette fonctionnalité fait froid dans le dos, car elle permet de supprimer tout ou presque ce qui rémunère nos medias » réagit sur Linkedin, Julien Laurent, Chief Digital Officer chez le groupe TF1.

Il reprend à son compte la métaphore de Nicolas Rieul, Président de l’Alliance Digitale, « C’est comme si Apple dotait les utilisateurs du métro de la possibilité de supprimer le tourniquet ». La métaphore est correcte en effet si l’on considère que le fait de regarder la publicité est la manière dont l’internaute s’acquitte de sa contribution au financement du site un peu comme quand on regarde une chaîne TV gratuite de la TNT.

Et Nicolas Rieul indique qu’il est « Évidement impossible de masquer les publicités de la régie d’Apple », ce qui devrait causer des soucis à Apple. Toutefois, on pourrait aussi décrire la situation comme étant la suppression de la publicité dans les couloirs du métro, avec le fait que tous les sites devraient alors être payants pour accéder à leurs contenus, cette fois sans publicité. Mais ce modèle économique n’est pas celui retenu par de nombreux médias.


Une fonction qui marche vraiment bien

La fonctionnalité d’Apple a été testée sur le site TF1info. Julien Laurent liste les résultats obtenus. Tout d’abord, la fonction marche « vraiment bien ». L’utilisateur a vraiment la capacité de détruire de nombreux éléments de la page, le player, les emplacements publicitaires. L’utilisateur peut tout supprimer, jusqu’à la marque TF1. « Donc pour reprendre la métaphore du métro, cela permet aussi d’enlever la marque RATP comme évoqué par François Inizan » réagit Julien Laurent. Toutefois, certains éléments résistent mieux que d’autres. Dans le cas particulier de TF1, il s’agit de Outbrain, qu’il faut détruire élément par élément.

Première conclusion du CDO, la suppression des éléments publicitaires demande du travail pour l’utilisateur. « On peut douter à ce stade de l’histoire d’une adoption massive de cette fonctionnalité, d’autant qu’il faut recommencer à chaque page » pense Julien Laurent. Pour autant, il estime qu’il faut rester vigilant, surtout parce qu’à court terme, les éléments les plus simples à supprimer concernent des éléments clés des modèles publicitaires tels que le CMP ou le player.  





Et il anticipe même la possibilité qu’Apple décide à terme de supprimer lui-même ce qu’il considère de son propre chef comme étant une friction dans l’expérience dans l’utilisateur dans une page.


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