Mise à jour – 28 septembre 2017 – Des salariés d’un entrepôt de Lidl, étaient en grève mercredi au Rousset (13) pour dénoncer leurs conditions de travail et le licenciement de l’un de leurs collègues, selon Le Parisien. D’après un syndicaliste, environ 50 salariés sont en grève et réclament «un changement des pratiques de management», l’arrêt «des menaces et des grossièretés» de la part de l’encadrement, et des avancées sur la façon dont sont décidés les plannings.
Une voix omniprésente qui pilote les employés dans un entrepôt à la recherche de produits pour préparer une commande, une voix qui devient obsédante selon l’émission Cash Investigation du 26 septembre. L’émission montre les nouveaux forçats de l’économie numérique : les employés des entrepôts et ceux des centres d’appels, en l’occurrence, les centres d’appels de Free.
Des salariés durement traités
Côté entrepôts, la scène est filmée chez Lidl. D’autres parties du reportage montrent la dureté de traitement de certains salariés de la même entreprise, dont les employés qui dovent réagir à une sonnerie pour basculer entre leurs différentes tâches. L’émission a été vue par près de 4 millions de téléspectateurs.
Face aux risques pour son image, Lidl réagit par un long communiqué explicatif ce mercredi. « Sur la question de la commande vocale pour les préparateurs de commande, précisons d’abord que ce n’est pas un sujet propre à Lidl, » débute l’entreprise. La commande vocale est devenue une pratique quasi systématique dans la logistique depuis le début des années 2000, insiste Lidl.
« Nous l’avons lancée chez Lidl en 2010 et y avons apporté des améliorations en prenant en compte les remarques de nos collaborateurs, » affirme l’enseigne qui n’y voit pas un outil pour accélérer le rythme de travail mais un moyen d’améliorer la qualité de la préparation.
Pas d’impact sur la productivité
« Nous n’avons pas constaté d’amélioration de la productivité, » insiste l’entreprise. Le reportage présente une voix devenant omniprésente et perturbante même lorsqu’elle n’est plus réellement là.
Lidl décrit le métier de préparateur comme étant un travail physique nécessitant un savoir-faire et une expertise. « Nous continuerons à redoubler d’efforts pour améliorer le travail de nos préparateurs grâce à nos investissements au niveau matériels et équipements, » affirme l’entreprise qui déclare former aux gestes et aux postures, et travailler à la baisse progressive du poids des colis.
« Il n y a pas de prime de rendement, ni individuelle ni collective en terme de port de charges contrairement à la pratique de la plupart des entreprises du secteur, » ajoute Lidl. En revanche, l’entreprise fixe un objectif d’équipe commun en termes de colis par heure. Chaque préparateur doit tendre vers cet objectif d’équipe.
Baisser le poids des colis
Lidl indique agir sur la diminution du poids des colis, les actions de formation ou encore les outils adaptés, engins de levage à hauteur variable par exemple. « Il y a donc encore des progrès à réaliser mais il est inexact de dire que nous n’agissons pas sur ce terrain, » se défend le distributeur.
« La moitié des inaptitudes que nous constatons sont liées à des problèmes de santé personnels et non professionnels, » commente Lidl. Le distributeur ajoute que le nombre moyen d’inaptitudes est d’environ 1 personne par an par entrepôt et 1 personne tous les 10 ans par magasin.
Leur proportion a baissé de 25% depuis 2012. « Nous avons fait le choix à travers notre organisation et nos outils de travail de soulager du mieux possible les tâches de manutention sans pour autant choisir la voie de l’automatisation, » précise Lidl.
Un encadrement issu du terrain
L’enseigne rappelle avoir abandonné la voie du hard discount en 2012 pour devenir une enseigne de proximité et pointe que 75% de l’encadrement en magasin est composé d’anciens caissiers ou caissières.
L’isolement, l’absence d’autonomie, la perte d’identité, le repli sur soi sont des conséquences possibles de la commande vocale (ou « voice picking ») sur le préparateur de commandes : interaction constante entre le casque et le travailleur muni d’un kit mains libres pour les dialogues avec l’ordinateur, absence de communication avec son entourage, perte d’initiative ou marge de manœuvre sur son itinéraire, …Cette dépendance à la machine, si elle est ressentie comme excessive, est facteur de risque psychologique.
Source : » La prévention des risques dans les centres de distribution » : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=444