A l’heure où certains ne jurent plus que par les MOOCs (Massive Open Online Courses), Thierry Debarnot, PDG de Digischool, a tenu à relativiser leur importance dans les processus de formation et les voit plutôt être utilisés dans le cadre de la formation continue. Il s’est exprimé lors de l’événement La Journée de la Femme Digitale, le 7 mars, à la Bourse.
Un outil génial parmi d’autres
Ne voulant sans doute pas apparaître comme trop partisan – il propose des outils concurrents aux MOOCs – ou trop critique après l’intervention de Gilles Babinet – représentant de la France pour le numérique – en ouverture de l’événement qui avait vanté l’intérêt des MOOCs, Thierry Debarnot a résumé la situation : « les MOOCs sont un outil absolument génial parmi tant d’autres, tels que les vidéos, les Apps, les fiches, etc. »
Car pour lui, la nouvelle tendance est indéniablement le mobile. « Nous avons eu une explosion sur les mobiles en 2013, toutes disciplines confondues pour notre application gratuite sur le Bac. Il y a eu 300 000 téléchargements » déclare-t-il étonné lui-même du succès. « Alors qu’il n’y a que 700 000 smartphones en France et qu’il n’y avait eu que 10 000 téléchargements de l’application en 2012. »
Apprendre dans le bus
L’application de formation sur mobile ou sur tablette répond mieux aux besoins de la vie moderne, où l’on passe beaucoup de temps dans les transports. « Le temps passé sur tablette ou mobile est de 8 mn en moyenne, preuve que les gens révisent dans le bus ou le train, contre 2 minute par session sur PC » indique le PDG.
Selon lui, « les jeunes ne savent pas ce qu’est un MOOC. Nous avons fait un micro-trottoir à Lyon, à la sortie des universités, ils ignoraient ce que c’était. » Sa vision est que les MOOCs sont utilisés par les professionnels, en formation continue.
Digischool délivre des applications de formation gratuites sur PC, mobile et tablettes. « Nous payons les professeurs, mieux qu’Acadomia, pour ne pas les citer, afin qu’ils réalisent des supports de cours que l’on distribue gratuitement. Notre financement vient de la publicité, notamment payée par les écoles telles que l’Epitech [NDLR : également présente à la table ronde] » décrit-il. Il conclut : « Le digital va révolutionner la formation, comme le digital a révolutionné la musique. »
Photo, à gauche lors de la table ronde, Thierry Debarnot de DigiSchool.
Tout à fait d’accord avec M. Debarnot:
1) La clientèle actuelle des CLOM (Cours en Ligne Ouverts et Massifs), celle des précurseurs, est pour la plus grande part une clientèle de formation professionnelle ou continue.
2) La clientèle des natifs du numérique (18 – 24 ans) n’est pas encore très présente (moins de 20 %) mais est susceptible, à cause de ses usages du numérique, de s’approprier à moyen terme les CLOM.