Les influenceurs cloués au pilori par un spécialiste des avis clients


Bazaarvoice, spécialiste de la gestion des avis clients sur internet, enfonce gaiement les influenceurs à l’occasion d’une enquête. L’étude souligne toute l’ambiguïté du statut d’influenceur : est-il rémunéré ou pas pour parler d’une marque, et si oui son avis est-il vraiment indépendant ?

Trouver l’équilibre entre annonceur et public


Etrangement, Bazaarvoice propose aux influenceurs de ménager la chèvre et le chou. Mais n’est-ce pas déjà ce qu’ils font ? « Les influenceurs doivent veiller à améliorer la qualité et l’authenticité des contenus qu’ils produisent. Il s’agit de trouver un équilibre entre les attentes des annonceurs et celles des publics. Et entre le contenu promotionnel et les résultats que l’on peut raisonnablement en attendre et qui peuvent être atteints » propose de manière sibylline Joe Rohrlich, Directeur Général EMEA chez Bazaarvoice.

Bazaarvoice leur propose même comme solution de s’appuyer sur les avis clients afin de regagner de la crédibilité. Bref, les enfonce encore un peu plus. La supériorité des avis clients authentiques est effectivement largement avérée, pour autant fallait-il taper autant sur les influenceurs ? D’autant que les influenceurs se distinguent en général par leur personnalité et leur expertise parfois très ciblée, plutôt que par une exhaustivité objective que l’on attendrait plutôt de la part des journalistes (qui en prennent également pour leur grade dans l’étude).



Selon cette étude, 69% des consommateurs français font davantage confiance à leurs pairs qu’à des influenceurs pour prendre des décisions d’achat. Les influenceurs sont en perte de vitesse et le contenu généré par les consommateurs est perçu comme plus authentique, selon l’étude. Elle a été menée en France, au Royaume-Uni et en Allemagne.

1000 Français interrogés


L’étude a été effectuée par l’institut Morar Research en juin et juillet 2018. Trois marchés ont été examinés, avec 2 000 personnes interrogées au Royaume-Uni, 1000 en France et 1000 en Allemagne. La composition des échantillons n’est pas précisée.

Dans le détail,  un consommateur français sur deux déclare interagir tous les jours ou plusieurs fois par jour avec des influenceurs, 25 % estiment passer moins de temps à regarder les contenus des influenceurs cette année par rapport à l’année précédente. 43 % des sondés expliquent que c’est par ce que le contenu est répétitif ou qu’il laisse à désirer en termes de qualité pour 27 % des personnes interrogées.

62 % des Français interrogés pensent que les influenceurs profitent de publics jeunes et influençables et 44 % disent que leurs blogs ne représentent pas la vie réelle. Une très grande majorité – 69 % en France et 78 % au Royaume-Uni – expliquent qu’ils font plus confiance à des avis émis par leurs pairs – d’autres consommateurs -, plutôt qu’à des influenceurs (22 %) ou des journalistes (9 %) pour prendre des décisions d’achat.

1 Allemand sur 3 ne croit pas à l’éthique des inluenceurs

Et ils sont 41 % à déclarer ne pas savoir si les influenceurs font la promotion de pratiques éthiques dans leurs activités quotidiennes. En Allemagne, le constat est plus sévère, puisque 32 % des sondés estiment que les influenceurs ne font pas la promotion d’attitudes éthiques.

40 % des Français interrogés déclarent considérer que l’action des influenceurs revient à exercer un véritable métier, avec une rémunération à la clef. Ils estiment donc que leur action est influencée par des motivations financières. Enfin, 48 % des consommateurs français disent qu’il est grand temps d’adopter des règles plus strictes pour encadrer l’action des influenceurs sur Internet. C’est tout à fait comparable au marché britannique, avec 49 % des sondés en faveur d’une meilleure régulation. Seuls 22 % des Français interrogés estiment que celle-ci n’est pas nécessaire.

Quelles solutions pour les influenceurs ? Se tourner vers les consommateurs propose BazaarVoice. 74 % des consommateurs français (et 78 % des Britanniques) pensent que les influenceurs devraient partager plus de contenu issu des clients lorsqu’ils font la promotion de produits, ceci afin de garantir plus d’impartialité. Les Millenials (18-24 ans) sont plus enthousiastes sur ce sujet (79 %) que les plus âgés de 65 ans et plus (58 %).

Utiliser le contenu des consommateurs 

Ceci signifie que le Contenu Généré par les Consommateurs (CGC) devrait être utilisé par ces derniers pour gagner en crédibilité et bâtir des relations de confiance avec les utilisateurs du Net.

« Les influenceurs doivent impérativement adopter de nouvelles méthodes de travail s’ils entendent rester une source d’information crédible aux yeux des consommateurs » conclut Benjamin Dunkel, Head of Solution Consulting & Retail Acquisition EMEA chez Bazaarvoice.

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