L’intelligence artificielle est encore peu employée en France. Près de 2 entreprises sur 3 (57%) n’envisagent pas son usage. A l’inverse, un tiers (35 %) utilise l’intelligence artificielle ou sont en train de la déployer et les entreprises utilisatrices se montrent globalement plutôt satisfaites. C’est le résultat de l’enquête menée par l’institut BVA pour Pôle Emploi. L’enquête a été réalisée en mai 2023 par téléphone auprès de 3000 établissements de 10 salariés et plus en France métropolitaine au sujet de leurs usages de l’intelligence artificielle.
L’agriculture et l’industrie en tête
Le recours à l’intelligence artificielle est plus particulièrement important dans l’agriculture (58% des établissements interrogés), l’industrie (50%), dans le secteur de la finance (44%) et le commerce (40%). En revanche, moins de 3 établissements sur 10 dans la construction et dans les services aux particuliers utilisent l’intelligence artificielle. Plus l’entreprise est grande, plus l’usage de l’intelligence artificielle est important, puisque l’usage de l’intelligence artificielle concerne 45% des établissements de 200 salariés ou plus.
Les applications d’aide à la décision, capables de répondre à des questions ou d’effectuer des diagnostics, sont les plus utilisées
Les impacts de l’intelligence artificielle sur l’organisation du travail sont jugés globalement positifs. Le premier effet déclaré par les employeurs qui recourent à l’intelligence artificielle concerne l’activité des salariés. Trois employeurs sur quatre mentionnent un impact positif sur l’évolution des compétences. C’est particulièrement vrai dans l’industrie (80% d’avis positifs dans ce secteur), et 66% citent un effet positif sur la santé et la sécurité des salariés (77% dans l’industrie). Pour 63% des répondants, l’intelligence artificielle réduit les tâches fastidieuses et améliore ainsi les conditions de travail.
Les personnels en place formés à l’usage de l’intelligence artificielle
Par ailleurs, les deux tiers des employeurs privilégient la formation du personnel déjà présent dans l’entreprise pour l’utilisation de l’intelligence artificielle. Un tiers (32%) des employeurs ont recouru à des prestataires ou à des partenaires extérieurs. Quant à 22% des entreprises, elles ont recruté ou prévoient de le faire dans les métiers de l’intelligence artificielle. C’est 38% dans le secteur de la finance. Les employeurs citent des besoins en protection des données, en Chefs de projets Big Data et en ingénieurs en intelligence artificielle.
Une grande majorité des établissements utilisateurs de l’intelligence artificielle pense qu’elle améliore la performance des salariés
Seule une minorité (4 sur 10) déclare avoir réduit leurs coûts de main d’œuvre grâce à l’intelligence artificielle. C’est toutefois 52% dans le secteur du transport et 50% dans l’industrie. Et un très faible nombre (9%) ont vu plutôt ces leurs coûts de main d’œuvre augmenter. Enfin, plus de la moitié (58%) ont vu leur relation client progresser (80% dans la finance et 65% dans le commerce).
Le coût du déploiement principal obstacle à l’intelligence artificielle
Pour les utilisateurs de l’intelligence artificielle, le principal frein au déploiement de cette technologie reste le coût d’investissement. C’est mentionné par 45% des établissements (51% dans l’industrie). 38% déclarent un manque d’expertise en interne, et une proportion équivalente évoquent des problèmes de compatibilité avec les outils existants. On relève également le fort niveau des réticences du personnel (31% des réponses des entreprises utilisatrices). Celles des clients sont nettement plus faibles (15%).
Les établissements non utilisateurs de l’intelligence artificielle estiment que leur activité est incompatible avec ce type de technologie
Au final, les entreprises utilisatrices de l’intelligence artificielle se montrent satisfaites. Elles mettent en avant que les salariés sont plus rapides en facilitant certains gestes métiers (87%), le salarié peut se concentrer sur d’autres tâches en automatisant ce qui est possible (83%) et qu’il peut réaliser des tâches qu’il n’était pas capable de réaliser auparavant (64%).