Signe d’agilité et de facilité de mise en place pour les entreprises, la consommation de logiciels en mode Saas (Software as a service) progresse parmi l’offre du Top 250 des éditeurs de logiciels français établi par Numeum et EY. On évalue à 43% le chiffre d’affaires total de ces 250 éditeurs de logiciels qui est réalisé en mode Saas, en croissance de +3 points par rapport à 2019.
L’abonnement et le Saas ont minimisé l’impact de la crise selon EY
Côté éditeurs, le Saas est une voie pour bâtir un nouveau modèle économique qui fonctionne à partir d’abonnés. « On rappellera encore une fois le rôle clé joué par le SaaS et plus généralement la notion d’abonnement pour minimiser l’impact de la crise [NDLR : due à la Covid-19] » souligne Jean-Christophe Pernet, associé EY en charge de l’étude. Lors de la première étude du Top 250 des éditeurs de logiciels en 2010, le chiffre d’affaires SaaS représentait 10% de l’activité.
Les éditeurs sont de plus en plus nombreux à intégrer les KPIs du SaaS, comme le revenu mensuel récurrent ou le taux de non-renouvellement des contrats
Les 250 entreprises classées font partie de l’écosystème numérique et informatique français. Le classement est établi par Numeum, né de la fusion de Syntec Numérique et de TECH IN France. Cette organisation représente les entreprises de services du numérique (ESN), les éditeurs de logiciels, les plateformes et les sociétés d’Ingénierie et de Conseil en Technologies (ICT). En tout, l’organisation regroupe 2300 entreprises qui emploient 538 000 personnes pour un chiffre d’affaires global de 55 milliards d’euros.
Dassault Systèmes et Criteo, poids lourds des logiciels sectoriels
Les éditeurs de logiciels sectoriels constituent un domaine important. Ils continuent de dominer le panel du Top 250 à la fois en termes de chiffre d’affaires généré qu’en nombre de sociétés. Comme les années précédentes, Dassault Systèmes et Criteo, à eux-seuls, contribuent à hauteur de 53% à cette catégorie. Du côté des éditeurs horizontaux, Talend, récemment racheté par un fonds américain, a généré un chiffre d’affaires en croissance de 20% en 2020.
Les levées de fonds s’élèvent 3,7 milliards d’euros calculés sur un Top 20. Ce n’était que 1,5 milliard d’euros un an avant
Cette explosion des financements en capital investissement est principalement due à la progression des tours de financement supérieurs à 100 millions d’euros. Il y en a eu 12 en 2020/2021 contre seulement 4 en 2019/2020. Frein à cette croissance, il y a les difficultés de recrutement. 73% des éditeurs précisent que leur développement est freiné par ces difficultés de recrutement. Les profils de développeurs restent les plus recherchés.
Des champions du mode Saas tels que Botify et Contentsquare
La publication du Top 250 a été l’occasion de mettre en avant cinq éditeurs. Pour sa croissance en SaaS, Botify a été distingué. Cet éditeur de logiciels SaaS sert aux marques pour augmenter leur trafic et chiffre d’affaires réalisés en ligne depuis les résultats des moteurs de recherche. Pour son développement international, c’est Contentsquare qui est valorisé. Là encore, il s’agit d’une plateforme Saas qui permet de collecter et mesurer les performances des sites e-commerce des marques pour qu’elles améliorent les expériences digitales en web et dans les apps mobiles.
Côté innovation, un trophée est décerné à Ateme, qui propose des solutions de traitement, de diffusion et de streaming de flux vidéo. Le prix du jury est remis à Kili Technology, une plateforme de création et de gestion des données d’apprentissage afin d’accélérer les projets d’intelligence artificielle au sein des entreprises. Au final le secteur est plutôt tourné vers l’optimisme. « Les autres indicateurs laissent entrevoir un rebond voire même une accélération du secteur en 2021. Plus de 56% des éditeurs tablent sur une croissance supérieure à 10%. Et 85% des éditeurs prévoient d’embaucher pour l’année en cours » conclut Jean-Christophe Pernet.