La feuille de route digitale des DSI après leur retour du CES Las Vegas

Les DSI (Directeurs des systèmes d’information) établissent leur nouvelle feuille de route afin de répondre aux exigences du digital à leur retour du salon CES Las Vegas.

Déplacement au CES 2016


C’est ce que présente le compte rendu rédigé sous l’égide du Cigref, l’association des DSI des grandes entreprises, qui a initié le déplacement d’une trentaine de DSI et de directeurs métiers, lors du salon de l’électronique grand public qui a eu lieu en janvier dernier.


Ecouter les clients finaux, s’adapter en permanence, préparer l’internet des objets, intégrer l’omniprésence de la donnée, assurer une qualité de service 24 heures sur 24, travailler en écosystèmes, sont les messages mis en exergue par les DSI à l’écoute des speakers du salon, aux premiers rangs desquels sont cités Netflix, Samsung, IBM, Intel ou La Poste. L’excellence technique devient cruciale.

Dès lors, la transformation numérique implique une réorganisation majeure de l’informatique, pointent-ils. Cela remet également en question un écosystème de fournisseurs informatiques habituels afin de se tourner également vers des acteurs mieux immergés dans le web.


De nouveaux partenariats

Le DSI qui prépare 2020 doit piloter de nouveaux partenariats, intégrer de nouvelles disciplines techniques. Il lui faut piloter l’innovation de façon proactive et partagée. De plus, à l’heure où le DSI accepte de se remettre en question avec le mode agile et le Devops, il  souhaite que cela soit de même côté métiers.

Le DSI de l’ère du numérique intègre que la vitesse et la qualité d’exécution sont indispensables, à l’image de ce que sont capables de réaliser les géants et les startups du Web.

Cela apparaît comme un sacré défi. Difficile pour la DSI d’un grand groupe d’être aussi agile qu’une startup avec les systèmes anciens qu’elle doit gérer, et aussi performante que les équipes d’un Google qui dispose de moyens colossaux.

Revoir les architectures

Quoi qu’il en soit, en pratique, le DSI doit garantir des accès mobiles pour tous, clients et collaborateurs, moderniser les applications et les infrastructures, annonce le compte rendu du CES 2016.

Le DSI doit réviser les architectures pour délivrer un nouveau niveau de service à l’heure où le système d’information va encore se complexifier avec l’arrivée de l’internet des objets, la reconnaissance vocale telle que celle d’Alexa d’Amazon ou Siri d’Apple.

Le Cigref parle de prédictif contextuel, de reconnaissance d’images et de formes, qui sont autant d’auxiliaires du système d’information.

Les équipes internes dépassées

Autre point clé, l’excellence technique nécessaire à l’heure du monde du Web est hors de portée des seules équipes internes, énonce le comte rendu. Le remède ? Cette excellence technique doit s’appuyer sur de solides partenariats. De même, l’évolution du « B to B » vers le « B to C » des entreprises est inéluctable, tout en développant cette logique de partenariats.

Les DSI doivent préparer l’infrastructure, travailler sur la vitesse de réponse aux demandes des métiers. Ils doivent se rapprocher de nouveaux acteurs immergés dans le Web et pas seulement travailler avec leurs partenaires informatiques habituels.

Numérisation du système d’information

En conséquence, les DSI entendent présenter un schéma de numérisation de leur système d’information. Il s’agit à la fois de pérenniser les bonnes pratiques et d’intégrer les nouvelles techniques, et de prendre en compte la donnée qu’elle soit structurée ou pas, produite par des humains, des calculs ou par des capteurs. Au passage, les DSI remettent Cobit au centre du jeu comme cadre d’analyse de cette nouvelle situation.

Le compte rendu montre enfin que les DSI doivent intégrer de nouveaux langages de programmation, acquérir de nouvelles compétences, adopter le Devops et les méthodes agiles.

Des développeurs internes pourraient même désormais devenir un atout contrairement à la solution de la régie ou d’externalisation pratiquée jusqu’alors. Autres enjeux à intégrer : l’ergonomie, le design et le soin à apporter à la qualité des interfaces.

Les grands groupes français représentés

Les représentants de grands groupes français étaient présents lors de ce déplacement à Las Vegas, tels que Axa, Michelin, Veolia, Lagardère, BPCE, EDF, Dassault Aviation, RTE, Air France KLM, Monoprix et PMU.

L’édition du CES 2016 marque l’avènement de l’internet des objets

Les 50 stands consacrés aux drones ont impressionné les DSI. De jouets, les drones sont devenus incontournables. Armés de caméras infrarouges, ils mesurent l’efficacité énergétiques des bâtiments ou font des relevés topographiques.

Idem pour les imprimantes 3D dont la diversification est très large, relève le compte rendu du Cigref. Toutes les matières sont utilisables dont le métal. Les imprimantes deviennent de petits centres d’usinage et de production, permettant même de relocaliser certaines productions.

La domotique et la sécurité anti intrusion connaissent pour leur part une nouvelle jeunesse. Anciennement, fractionné, analogique et propriétaire, cet univers est de nouveau dynamique. Les DSI soulèvent toutefois la question de l’intéropérabilité entre tous ces capteurs. Ils saluent l’initiative de La Poste avec son hub numérique qui regroupe Malakoff Médéric, Legrand, Atoll, et BNP Paribas Securities ainsi qu’une quinzaine de startups.

Quant aux véhicules connectés, ils se distinguent grâce à la puissance de leurs capteurs qui permettent associés aux logiciels temps réel de reconnaître de manière fine l’environnement du véhicule.

La réalité virtuelle de l’Oculus Rift est encore perçue comme une extension du domaine du jeu. Pour autant, les DSI ont été marqués par le casque de protection intelligent Daqri, un casque de chantier qui intègre de la réalité virtuelle. Il donne un accès contextuel aux plans ou aux installations industrielles.

Enfin, les DSI notent la quasi absence du monde bancaire, déjà sous la pression de la disparition du cash, interrogent-ils ? Et ils observent que l’omni-connexion citée tout au long du salon CES 2016 par tous les speakers des grands acteurs du secteur a toujours pour but « d’améliorer le sort de l’humanité« , en mettant de côté les « bad guys » et en refusant toutes les « interventions gouvernementales« .

 

 

Une réaction sur “La feuille de route digitale des DSI après leur retour du CES Las Vegas” :

  1. Externalisation

    Bravo pour cet article ! La signature de la feuille de route digitale par les DSI permettra de préserver leur système d’information par la numérisation. Aussi, de réorienter les actions vers le partenariat, la formation, l’acquisition de nouvelles compétences techniques dans le cadre d’un développement des systèmes d’information. L’externalisation de services pourrait contribuer à la réussite de ce projet.

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