La société VMware, leader mondial de la virtualisation de serveurs informatiques, est rachetée par l’américain Broadcom, et cela suscite de fortes inquiétudes tant en termes d’augmentation des tarifs que de clauses juridiques léonines chez les DSI des grandes entreprises françaises, réunis au sein du Cigref.
Les produits de VMware sont essentiels pour la transformation numérique
Il y a péril en la demeure pour les DSI. Les solutions de VMware sont partout dans leurs systèmes d’information et elles sont indispensables. « Les produits de virtualisation de VMware sont absolument essentiels pour les stratégies de transformation numérique et dans la maîtrise des coûts d’infrastructures informatiques » insiste le Cigref. La virtualisation permet de mieux utiliser la puissance des serveurs informatiques et de gagner en flexibilité.
Le Cigref pointe que les clients de Broadcom critiquent ses pratiques contractuelles et commerciales
Le Cigref retient que la société Broadcom est considérée par la plupart de ses clients comme un acteur agressif qui multiplie les pratiques qui pourraient être qualifiées d’abusives et de déloyales. « Les rachats antérieurs de CA Technologies [NDLR : géant de l’administration de systèmes informatiques] en 2018 et de Symantec [NDLR : poids lourd de la sécurité informatique] en 2020 ont provoqué des changements de pratiques commerciales et contractuelles que les clients de ces sociétés jugent très sévèrement » affirme le Cigref.
Hausse des prix sur les produits Mainframe et des clauses inacceptables
Le Cigref rappelle qu’il avait déjà dénoncé les difficultés et l’irritation croissante exprimées par ses membres au vu de la politique tarifaire et contractuelle de Broadcom. Le Cigref avait envoyé un courrier à ce sujet en décembre 2020 et regrette que les dirigeants de Broadcom n’y ait pas donné une suite formelle. Ce courrier dénonçait la hausse des prix sur les solutions pour mainframe, jugée arbitraire et indécente par les clients. Ce même courrier critiquait aussi le recours par Broadcom à un contrat standard aux clauses juridiques jugées inacceptables par les clients et qui n’étaient négociables que sans un ‘effort’ commercial de leur part.
« Les dirigeants de Broadcom ont indiqué qu’ils envisageaient un doublement des marges générées par VMware »
Le Cigref relève que dans le même temps, plusieurs clients de VMware font état, depuis l’annonce de ce projet d’acquisition, de comportements qui pourraient caractériser une ‘réalisation anticipée’ de la concentration. Cela concerne notamment un contrôle par Broadcom des opérations commerciales en cours de VMware et la limitation de certaines clauses contractuelles.
Les autorités de contrôle des concentrations doivent réagir
Le Cigref appelle les autorités de contrôle des concentrations à prendre les mesures nécessaires. « Selon les informations récurrentes qui nous sont transmises par nos membres clients de Broadcom, il est clair que les pratiques de ce dernier contreviennent aux 11 principes d’équité que nous venons de publier avec nos partenaires européens, Voice en Allemagne, Beltug en Belgique et CIO Platform Nederland » alerte le Cigref.
« Les 155 grandes entreprises et administrations publiques françaises membres du Cigref sont clientes de VMware »
Le Cigref salue la politique commerciale suivie jusqu’alors par VMware. « Bien qu’il soit en position dominante sur le marché de la virtualisation, VMware ne semble pas s’adonner à des pratiques pouvant être qualifiées d’abusives, et les membres du Cigref clients de VMware n’ont pas manifesté de difficultés quant aux relations commerciales et contractuelles qu’ils entretiennent avec cet éditeur » conclut le Cigref.