Les crypto actifs, laboratoire digital risqué de l’économie en 2022


Dans la foulée du succès du Bitcoin, les crypto monnaies attirent de plus en plus d’investisseurs et d’entreprises. Ces crypto actifs ne sont pas de vraies monnaies. Encadrés en France par l’Autorité des marchés financiers (AMF), ils vont continuer de rythmer l‘actualité en 2022.

Le Bitcoin, monnaie officielle au Salvador

Il existe toujours plus de crypto monnaies dans le monde. Ces valeurs électroniques privées ne sont ni des pièces ni des billets, ni des paiements par chèque ou par carte bancaire. Elles n’ont aucun cours légal, ni de régulation étatique. On relève uniquement le Salvador, petit pays d’Amérique Centrale de 7 millions d’habitants, qui a adopté le Bitcoin comme une monnaie officielle aux côtés du dollar en septembre 2021.


Les actifs numériques servent cependant à réaliser des transactions sécurisées et enregistrées de manière publique grâce à la technologie blockchain. En novembre 2021, la capitalisation boursière  des crypto monnaies a dépassé 3 000 milliards de dollars au niveau mondial contre 500 milliards en 2020. La croissance de ce marché devrait se poursuivre en 2022 selon les experts.  


Les entreprises françaises expérimentent les crypto actifs avec prudence

Côté entreprises, la crypto monnaie peut constituer une opportunité d’investissement ou un  moyen  de se protéger de l’inflation des monnaies fiduciaires, comme le dollar ou l’euro. C’est aussi un mode de paiement rapide, anonyme, dans une seule devise, sans frais bancaire ou très peu. L’usage d’outils crypto-actifs est autorisé en France.

L’appellation crypto monnaie n’est pas légale dans l’hexagone toutefois car les crypto-actifs ne présentent pas les caractéristiques d’une monnaie. Certaines obligations de transparence sont imposées aux entreprises notamment dans le cadre de la lutte contre  le blanchiment d’argent. Des organismes, des entreprises et des magasins acceptent aujourd’hui les paiements en crypto monnaie en France. Mais cela demeure très limité et expérimental alors qu’aux Etats-Unis, l’usage est vraiment en développement.


Le Bitcoin et l’Ethereum dominent le marché mais restent volatiles

Plus de 10 000 crypto monnaies sont répertoriées dans le monde mais ce sont le Bitcoin et l’Ethereum qui représentent les deux tiers de la capitalisation boursière totale de ces crypto monnaies. Créé en 2009, le Bitcoin est la crypto monnaie la plus ancienne et la plus connue. Dans son code initial, son émission est limitée à 21 millions d’unités. Cette limite devrait être atteinte en 2 140, dans 120 ans mais selon Blockchain.com, 90% des Bitcoins ont déjà été minés et sont en circulation.

Aujourd’hui le Bitcoin représente 40% des parts de marché de la crypto monnaie dans le monde. La valeur de cet actif est particulièrement erratique. En novembre 2021, le cours du Bitcoin établissait son record à 69 000 dollars, il est tombé sous les 40 000 dollars au 10 janvier 2021. La reine des cryptos monnaies reste un placement boursier hasardeux comme tous les crypto actifs.

Des fraudes et des arnaques à la hausse

Selon le cabinet d’analyse Chainalysis, la criminalité liée aux crypto monnaies s’est élevée à 14 milliards de dollars en 2021 sur un total d’échanges de 15 800 milliards de dollars. A côté des transferts d’argent sale, les arnaques auraient totalisé 7,8 milliards de dollars dont 2,8 milliards de dollars de ‘rug pulls’, c’est-à-dire le tirage de tapis. La plus importante arnaque  a concerné le jeton SQUID prétendument lié à la série Squid Game diffusée sur Netflix. Les fondateurs du SQUID ont disparu avec les 3,4 millions de dollars des premiers investisseurs.

Mais toujours selon Chainalysis, le chiffre brut de 14 milliards de dollars d’arnaques en croissance de 80 % entre 2020 et 2021 est à relativiser. En effet, en comparaison du volume total des échanges de crypto actifs qui a été multiplié par près de 5 sur la même période, les transactions illégales ne représentent plus que 0,15 % de l’utilisation totale des crypto monnaies. Reste qu’avec la démocratisation de la crypto monnaie, les fraudeurs comme leurs victimes devraient se multiplier. En France, l’Autorité des marchés financiers avertit que «l’investissement en crypto-actifs est risqué et de nombreux escrocs opèrent sur internet».

Déjà des interdictions et des régulations à prévoir

Si depuis le 7 septembre, le Salvador utilise le Bitcoin comme monnaie officielle -au même titre que le dollar américain- cet actif n’est pas le bienvenu partout. La Chine fait le ménage afin de privilégier sa propre monnaie Yuan numérique et la chasse a été menée contre les usines de serveurs de minage de Bitcoins. Le 24 septembre 2021, la Banque centrale chinoise a décrété que toutes les transactions financières impliquant des crypto monnaies étaient désormais illégales après avoir interdit aux institutions financières chinoises de fournir des services liés aux crypto monnaies.

Selon la bibliothèque de droit du Congrès américain,  dans un rapport publié par la Law Library of Congress, publié en novembre 2021, 51 pays interdisent aujourd’hui les crypto monnaies sur leur territoire. L’Europe prépare à petite vitesse un euro numérique pour 2023 tandis que le gouverneur de la Banque de France avertit sur les dangers des crypto actifs.

Ce même rapport indique aussi que 33 pays soumettaient en 2018 les crypto monnaies à des lois fiscales ainsi qu’à des lois contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ils sont 103 en 2021 à avoir ce type de législation.



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