« Les banques françaises visitent les Fintechs comme si elles allaient au zoo »

Olivier Goy, président de Lendix

A l’heure de la transformation rapide des services financiers sous l’impulsion du digital, le président fondateur de Lendix, une Fintech, pointe le retard du système bancaire français face à ce mouvement.

Les services de l’innovation


« On est sollicités en permanence par les états majors des banques notamment par les services de l’innovation, on a l’impression qu’ils viennent au zoo. Voilà ils se promènent, ils viennent voir ces girafes bizarres, » reproche Olivier Goy, président de Lendix, société de prêt aux PME via l’investissement des particuliers.

Il a pris la parole à l’occasion d’une table ronde organisée par notre confrère La Tribune qui fêtait ses 30 ans, le 11 décembre à l’hôtel de la monnaie à Paris.

Second reproche du président de Lendix : « ce qu’ils cherchent dans bien des cas c’est le communiqué de presse sympa qui leur donnera la  ‘coolitude’. » Selon lui, il n’y a pas une vraie mise en place de partenariats.


Air cool 

« Je vois beaucoup de partenariats s’annoncer entre Fintechs et banques, qui ne sont que des effets d’annonce, » poursuit-il. Et de citer un exemple. « Quand je vois un grand assureur français annoncer qu’il déverse un montant à 3 chiffres sur une plateforme de prêt, la réalité c’est qu’il a dépensé en tout 500 000 € quelques mois après cette annonce, mais il s’est donné un air cool, » ironise-t-il.

Pour Olivier Goy, les banques françaises aujourd’hui n’ont pas encore compris, dans le prêt la complémentarité qui existe entre une plateforme et une banque à l’inverse de ce qui se passe aux Etats Unis. « Les banques américaines ont tout à fait intégré cela. JPMorgan annonce un partenariat avec Ondeck Capital [NDLR : en date du 1 décembre 2015] qui est massif, vous voyez un Goldman Sachs lancer sa propre plateforme en allant débaucher d’ailleurs chez Ondeck. Je pense qu’ils sont passés un cran plus loin, » conclut-il.

Lendix propose des prêts aux PME en faisant appel au financement des particuliers et sans demander de garanties aux emprunteurs. Pour les prêteurs, Olivier Goy annonce un rendement avec un taux global moyen de 6,55% tout en reconnaissant que c’est plus risqué que le livret A. « Mais il faut savoir prendre des risques si on veut un rendement sur son économie, » reconnaît-il.

Nos clients réalisent toutes leurs opérations de prêt en ligne via leur smartphone, remplissent leur KYC (Know You Customer) en ligne, reçoivent un SMS de confirmation, alors que dans l’assurance vie on ne peut toujours pas signer ses contrats de manière électronique, on doit passer par le papier,” décrit Olivier Goy.

Pas de dépenses marketing

Il termine : ”nos clients nous font confiance. Nous prélevons tous les mois l’argent sur le compte des PME, ils nous font confiance pour prendre les prélèvements sociaux. Il y a une révolution des mentalités fantastique et on ne dépense pas un euro de marketing pour faire venir les prêteurs, ils viennent naturellement.”

Une réaction sur “« Les banques françaises visitent les Fintechs comme si elles allaient au zoo »” :

  1. Patrick Hannedouche

    J’adore la citation “Je vois beaucoup de partenariats s’annoncer entre Fintechs et banques, qui ne sont que des effets d’annonce,”
    Sur le sujet des rapports entre les banques et le crowdfunding, voici mon avis sur blog.investbook.fr/banque-et-crowdfunding-amis-ou-ennemis/

    Répondre

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