Emmanuel Fraysse a travaillé dans des start-ups et chez Microsoft. Il est le fondateur d’une agence spécialisée en Digital Business et en Social Media. Il est enseignant à Sciences Po. Son ouvrage « Business is Digital » explique notamment les 5 règles pour réussir un business numérique.
Règle numéro 1 : de l’empathie et de l’intelligence émotionnelle, notre puissance vient des liens tissés avec les autres !
Face à la complexité du monde, un des remèdes réside dans l’empathie, définie comme la faculté de se glisser dans la peau de l’autre, de se mettre à sa place et de réagir comme lui. Pourquoi ? Parce que, désormais, pour saisir « le tout », il faut nécessairement être en interaction permanente avec les autres.
L’intelligence individuelle est insuffisante
Dans un monde de plus en plus connecté, l’intelligence individuelle est insuffisante pour s’adapter perpétuellement. L’empathie favorise le développement personnel en s’inscrivant dans un groupe. Elle nous renvoie à notre condition d’animal social que le progrès rationnel a parfois écarté par dogmatisme.
Dans ce contexte empathique, la difficulté principale est de bien établir l’équilibre entre être soi-même et être à la place de l’autre, être distinct sans être distant. On passe d’une logique de « hard power » à une logique de « soft power ». Comprenez d’une logique où l’individualité et la force prédominent à une logique où le groupe et l’influence prennent le pas. En termes de toile de connexions, nous sommes des « nœuds » reliés par des relations aux autres.
L’empathie permet de faire adhérer l’autre à nos idées
Notre puissance ne vient plus forcément de notre existence mais des liens tissés avec les autres. Notre toile relationnelle constitue notre capital social. L’empathie permet de mieux comprendre l’autre et de mieux le faire adhérer à des idées, des marques, des produits ou des services.
Cette empathie s’inscrit dans le retour paradoxal du facteur humain dans le monde digital. En fait, pas si paradoxal que cela car, tout est une question d’équilibre, de yin et de yang. Plus la société se digitalise, plus elle s’humanise sur certains aspects.
Nous sommes programmés pour rechercher la connexion
Le Web « 1 » était centré sur la technologie, le Web « 2 » est centré sur l’humain. En fait, nous sommes programmés pour rechercher la connexion. Notre cerveau n’est pas fait pour agir seul, il a besoin de stimulations humaines externes. Dans un contexte d’infobésité et de connexion plus ou moins permanente, la connexion avec nos liens forts et nos liens faibles nous permet de mieux faire le tri entre le bon grain et l’ivraie.
Ceci dit, il est fascinant de constater que cette société de l’empathie à la mode actuellement puise ses racines dans les temps anciens : elle renvoie à la vie de nos grands-parents, à un temps où le voisin n’était pas un inconnu, où les petits commerçants animaient la vie de quartier. En fait, c’est un retour aux sources des relations humaines. Et, dans ce cas, ne cherchez pas à être parfait, soyez honnête.
A venir, les 4 autres règles :
Règle numéro 2 : agir en temps réel
Règle numéro 3 : Data crunching et Big Data
Règle numéro 4 : collaboration, partage et ouverture
Règle numéro 5 : innovation fluide et prise de risque
Emmanuel Fraysse est l’auteur de « Business is digital » » qui vient d’être traduit en anglais et en russe.
Son empreinte digitale :
– Twitter : @manufraysse
– Site : www.emmanuelfraysse.com