On peut désormais réaliser des Apps mobiles portables entre iOS et Android. En revanche, l’usage de html5 ne permettra jamais d’atteindre le niveau d’ergonomie que l’on obtient avec du code natif. C’est le constat de Jean-Marc Durand, co-dirigeant de IsiApps, qui interviendra sur ce thème lors du salon Mobility for Business, des 15 et 16 octobre.
Question : à quels points critiques un développeur d’App mobile doit-il s’attacher?
Jean-Marc Durand : l’utilisateur doit être le point central. C’est lui qui va décider de l’avenir de votre application, en particulier dans le cas d’applications grand public. Un développeur mobile doit absolument s’attacher à l’expérience utilisateur. Pour cela, il devra proposer le meilleur design possible, la meilleure fluidité possible, la meilleure ergonomie et bien évidemment une stabilité parfaite.
Cette expérience utilisateur, il pourra l’améliorer au fil des versions grâce aux retours obtenus idéalement via des outils dédiés qui lui permettront de connaître à la fois le comportement en temps réel de son application – la performance, les crashs éventuels – mais aussi le comportement des utilisateurs – les fonctionnalités utilisées ou ignorées, la durée d’usage, la rétention -.
Question : est-il possible de développer des Apps réellement multiplateformes désormais ?
Jean-Marc Durand : il existe aujourd’hui de très bonnes solutions qui vous permettront de créer des applications pour iOS et Android, ce qui représente 89% du marché. En revanche, Windows Phone, est de manière générale assez mal adressé par les solutions multiplateformes alors qu’il s’agit du troisième système d’exploitation mobile en France actuellement.
Il faut savoir que l’offre de solutions permettant le développement d’Apps cross-platform est pléthorique. Le cabinet Research2Guidance en dénombrait plus de 150 dans son étude sur le sujet en ce début d’année. Plus la solution accepte un nombre élevé de plateformes (iOS, Android, Windows, Blackberry, Linux, Java, …), moins son adaptabilité à chaque plateforme sera effective.
L’offre est segmentée en de nombreuses sous-catégories. On va ainsi des « Web App Toolkits » aux « web to natives » – avec Titanium par exemple – en passant par les « web wrapper » du type PhoneGap ou encore les plateformes intégrées pour les entreprises comme Appcelerator Platform ou Worklight. N’oublions pas d’ailleurs que nous disposons aussi d’une solution française intéressante avec WINDEV Mobile. L’appartenance à l’une ou l’autre de ces catégories prédétermine généralement le positionnement de ces solutions.
Question : à quels critères doit-on être attentif vis-à-vis de ces solutions ?
Jean-Marc Durand : outre le nombre d’accès aux APIs natives qui peuvent différer, la performance sera également un élément sur lequel il faudra être vigilant pour les outils multiplateformes ne générant pas du natif, c’est-à-dire les outils hybrides.
Question : HTML5 et est-il une solution viable ?
Jean-Marc Durand : nous avons assisté à un enrichissement constant de HTML5 au cours de ces dernières années. Cependant, l’implémentation de ce « standard » ne s’est pas effectuée de manière homogène entre les différents navigateurs Web. Pour cette raison, la promesse du développement hybride « Write once, run everywhere » devient plutôt dans les faits « write once, optimize everywhere ! »
Question : quel est la limite principale de html5?
Jean-Marc Durand : la performance est le point généralement relevé comme le plus en retrait par les développeurs, dans 46% des cas selon une étude de Vision mobile de septembre 2013. La performance pourrait néanmoins progresser à l’avenir dans la mesure où la technologie a progressé, voir asm.js, mais n’est pas encore implémentée dans les navigateurs.
Question : quelles sont les autres limites ?
Jean-Marc Durand : les autres limites généralement mentionnées par les « pro-natifs » concernent le manque d’accès aux APIs natives d’iOS ou d’Android et l’impossibilité d’obtenir une ergonomie de même niveau que celle d’une solution développée de manière native.
Ce dernier point ne devrait pas évoluer à l’avenir. Il a fallu cinq ans au W3C pour ratifier ce standard là où Apple et Google proposent plusieurs mises à jour de leurs systèmes d’exploitation mobiles chaque année.
Question : et enfin ?
Jean-Marc Durand : enfin, au-delà de ces aspects performances ou limitations d’accès aux APIs, la limite du développement en HTML5 est qu’il n’existe pas de solution globale permettant également de gérer la performance ou l’optimisation par exemple. Les outils sont restreints au seul processus de production du code. Cependant, malgré ces quelques points en retrait, il existe des domaines d’applications où HTML5 peut être une solution intéressante d’un point de vue technique, telles que les applications de type news par exemple.
Question : la traçabilité cross canal des utilisateurs par Fingerprinting est-elle un sujet désormais résolu ?
Jean-Marc Durand : cette technologie, qui devrait probablement remplacer progressivement les cookies consiste à créer la signature digitale de l’utilisateur en respectant son anonymat. Pour cela, à chaque visite de site ou d’application mobile, par l’internaute, jusqu’à 80 informations sont recueillies tels que les plugs-in installés sur son navigateur, le nombre et l’ordre des polices installées, le fuseau horaire, la taille de l’écran, etc. La combinaison de ces données forme une signature unique permettant de reconnaître un utilisateur. L’efficacité est encore difficilement mesurable même si le taux d’exactitude communément admis est compris entre 70 et 90%.
Question : cette technologie est-elle très diffusée ?
Jean-Marc Durand : cette nouvelle technologie est déjà déployée sur 5% des 100 000 principaux sites web. La reconnaissance de l’utilisateur « anonyme » sur différents terminaux est effectuée par le rapprochement de données similaires telles que l’accès régulier au même réseau Wifi ou de manière plus efficace des identifiants identiques – Login et password – à des réseaux sociaux par exemple. Elle permet de reconnaître un utilisateur quel que soit le terminal utilisé – PC, smartphone ou tablette -, en respectant l’anonymat avec néanmoins une fiabilité de reconnaissance encore perfectible sur l’aspect cross-canal.
Question : est-il possible d’automatiser totalement les tests de non régression dans le cas d’un développement mobile ?
Jean-Marc Durand : il s’agit ici d’un thème essentiel tant le nombre de terminaux et de versions de systèmes d’exploitation potentiels est désormais important. Ces terminaux possèdent des caractéristiques différentes en termes de mémoire, d’autonomie, de résolutions d’écrans, de versions de systèmes d’exploitation.
Cela nécessite de dérouler les tests sur de nombreux environnements. De plus, par essence, les applications mobiles sont développées en cycles courts, généralement via une méthode agile, démultipliant ainsi le nombre de phases de tests.
Pour toutes ces raisons, il est primordial d’automatiser les tests, idéalement avec des outils gérant les spécificités du mobile – gesture par exemple, simulation de pertes de connexion, espace mémoire limité, etc. -. Ces outils existent désormais. Nous utilisons par exemple l’Appcelerator Platform qui dispose d’une telle fonctionnalité.
Photo : Jean-Marc Durand, co-dirigeant d’IsiApps.
« L’ergonomie d’une App mobile en html5 ne sera jamais à la hauteur d’une App native »
Sans doute et les arguments sont exposés dans cet article.
Mais utiliser html5, un code à la portée d’un non spécialiste, permet de séparer le contenu éditorial du media.
Les deux valeurs ajoutées étant séparée, on peut optimiser l’emploi des compétences.
Très juste… Concernant les sites de création d’applications multiplateformes, on pourrait rajouter que le HTML5 permet de couvrir les utilisateurs non-Android et non-iOS mais également les nombreux utilisateurs qui ne souhaitent pas forcement télécharger une application. En tout cas, le HTML5 peut être vu comme un complément indispensable si l’on souhaite diffuser son contenu sur 100% des smartphones.
Comme si l’avis sur la question du dirigeant d’une SSII Windev centric avait un quelconque intérêt….
Nous sommes en phase. Les solutions cross-platform qui génèrent par exemple des applications natives ne couvrent pas toutes les plateformes. La solution HTML5 est une solution qui permet effectivement de couvrir les cas particuliers (1,3% du marché si nous excluons IOS, ANDROID et WINDOWS PHONE et 11,2% du marché si nous conservons uniquement IOS et ANDROID).
Je partage également votre avis sur l’intérêt dans certain cas d’HTML5 (les utilisateurs ne veulent pas télécharger d’applications, le contenu statique ou la mise en forme sont constamment mis à jour ou tout simplement vous ne souhaitez pas avoir de liens avec Google et Apple ce qui devient difficile aujourd’hui…).
Mois je pense que c’est la solution de demain, qu’est ce qui unis les smartphones qui ont différentes plateforme os,bain le WEB. en GROS, HTML5 et JS.