Le secteur des fintechs est particulièrement vivace en France. Il est toutefois émietté avec des jeunes pousses qui misent sur leurs spécificités dans un environnement économique qui est devenu nettement plus difficile pour lever des fonds.
Le secteur a toutefois vu l’émergence de 10 champions, ce que l’on appelle des licornes, c’est à dire des fintechs valorisées plus de 1 milliard de dollars au fil de leurs levées de fonds. Les vedettes dans le secteur des fintechs sont Alan, Ivalua, Ledger, Lydia, Payfit, Qonto, Shift, spendesk, Swile, Younited, Dataiku et Kyriba.
C’est ce que montre le nouveau panorama 2023 établi par France Fintech et la banque d’investissement BPI France. Le panorama est publié à l’occasion de l’événement FinTech R:Evolution, qui se déroule le jeudi 19 octobre 2023 à la Maison de la Mutualité, intitule « Riders on the Storm ». Le détail du panorama est consultable sur internet.
Multiplication des plateformes d’investissement
L’étude observe en particulier la multiplication des plateformes d’investissement de plus en plus diversifiées et accessibles au grand public dans les domaines de l’immobilier, du non coté, des actifs de luxe, des terrains agricoles. Le panorama montre également la progression des offres à destination des TPE et des PME et des fonds d’investissement, ainsi qu’une tendance qui semble se dessiner à la plate-formisation des services inter entreprises en « B to B » avec l’élargissement significatif de l’offre aux entreprises, et l’intégration d’offres de partenaires.
On constate le fort développement de segments tels que le web3 (blockchain, …), l’assurtech, ou la finance à impact
Les rédacteurs du panorama des fintechs veulent afficher leur optimisme et retiennent que l’écosystème des fintechs françaises se montre globalement résilient face à une conjoncture difficile. L’étude souligne que ces fintechs poursuivent le développement de leur activité. La moitié (53%) réalisent plus de 1 million d’euros de chiffre d’affaires. Ce n’était que 36 % en 2022. Ce que l’on peut aussi traduire par le fait que la moitié fait moins de 1 million d’euros de chiffre d’affaires, ce qui est faible. Ces entreprises demeurent jeunes. La moitié d’entre elles a moins de 5 ans. Seulement 1 sur 3 ont atteint leur seuil de rentabilité en 2023. Une proportion sensible de ces fintechs tentent l’étranger, plus de 30 % sont désormais implantées à l’international.
Une crise du financement des fintechs
L’étude de France Fintech et de BPI France reconnaît toutefois une crise du financement, qui a entrainé l’abandon de certains projets. Les recrutements sont en phase de décélération avec une augmentation du nombre de postes de seulement +28% en 2023, contre +48% en 2022, et +59% en 2021. Le secteur fintech a désormais créé 50 000 emplois en France. Dans le même temps, le marché se consolide, les fusions-acquisitions, en 2023, concernent dans 56 % des cas, des opérations entre fintechs. L’étude se réjouit cependant que les fintechs françaises achètent davantage leurs homologues étrangères que l’inverse.
L’écosystème subit une très forte réduction de -66% des financements au 30 septembre 2023
Dans le même temps, ces fintechs valent moins. Il y a eu une baisse des valorisations de 25% entre 2022 et 2021. Le secteur des fintechs est le 3ème secteur d’activité le plus valorisé, derrière le logiciel et la santé. La valorisation vaut 4 fois le chiffre d’affaires. L’étude souligne toutefois que la fintech reste le premier écosystème de l’Union européenne en termes de levées de fonds. Elle est le secteur le plus représenté au sein des licornes françaises avec 10 fintech parmi 27 licornes et du Next 40 (35 % sont des fintechs).
Un panorama de 950 entreprises innovantes dans les services financiers
Au total, près de 950 entreprises innovantes des services financiers opérant sur les métiers bancaires, assurantiels, du risque et de la gestion d’actifs sont référencées dans cette nouvelle édition.
Le panorama recense les fintech à différents stades de développement : jeunes pousses, startups, scale-up et licornes. Devant la diversité des activités, des métiers, des clientèles et des champs d’application, le référencement est organisé en 8 catégories (Financement, Assurtech, services bancaires, Regtech, gestion d’actifs, services fonctionnels, paiement et gestion du risque) et 23 sous-catégories.