Le travail de demain s’équilibrera entre le bureau et le télétravail selon les salariés franciliens

Le futur : l'IA générera les documents et les employés les corrigeront

Le bureau n’est pas mort et le télétravail non plus, en tout cas c’est ce qu’imaginent les salariés d’île de France interrogés sur le futur du bureau dans dix ans. Ils souhaitent pouvoir équilibrer leur temps au bureau et leur temps en télétravail à leur guise. La possibilité de télétravail est un critère clé pour 79% des salariés mais ils ne veulent pas que cela leur soit imposé (60% des salariés). C’est ce que montre le baromètre établi par Ifop pour SFL, investisseur dans l’immobilier de bureau. L’enquête a été menée auprès de 1300 salariés franciliens.

Une demande pour 2,3 jours de télétravail par semaine

La répartition idéale se situe à 2,3 jours de télétravail par semaine selon les salariés.  « Le bureau serait accessible, dans un quartier mixte, green, il serait connecté à la technologie, à l’intelligence artificielle, et il serait flexible, la flexibilité est le maître mot » décrit Aude Grant, DG délégué de SFL, s’exprimant sur les ondes de France Bleu.

« On veut que le bureau soit ouvert 7 jours sur 7 car on veut pouvoir travailler à la carte »

Que signifie flexible ? « Les salariés sont en demande de liberté, D’un côté, ils disent à 80% qu’ils veulent des politiques de télétravail dans leur entreprise, et d’un autre côté, ils disent à 60% qu’ils ne veulent pas qu’on le leur impose plusieurs jours [de télétravail] par semaine » précise-t-elle. Il y a un désir de liberté de s’organiser. « Donc on veut que le bureau s’adapte à ce désir de liberté. On veut qu’il soit ouvert 7 jours sur 7 car on veut pouvoir travailler à la carte. On veut qu’il soit dans un quartier vivant si on veut faire une course dans la journée, avoir un rendez-vous médical, etc. C’est un désir de flexibilité » poursuit-elle.

L’étude est réalisée depuis 10 ans et montre que le Covid a transformé la vision de la présence au bureau. « Avant le Covid, les salariés disaient vouloir télé-travailler 1 jour et demi par semaine. Ils demandent maintenant de télé-travailler 2,3 jours par semaine. Ils disent qu’il préfèrent passer un peu plus de temps au bureau qu’à la maison. C’est une donnée clé qui montre que les salariés sont attachés à leur bureau » souligne la DG déléguée.

Socialiser avec ses collègues, raison principale de la présence au bureau

Les raisons de la présence au bureau tiennent principalement à la socialisation avec ses collègues (48% des réponses), avant la facilité de travailler ensemble sur des projets (38%) et de faire pleinement partie d’une équipe (36%). Pour autant, il existe clairement deux populations égales, avec 50% des salariés qui considèrent le bureau comme un lieu où ils viennent juste pour travailler et y rester le moins longtemps possible, et 50% qui considèrent que le bureau est aussi un lieu de vie où ils aiment passer du temps. Les jeunes ont même tendance à considérer leurs collègues comme étant également des amis.

« Les salariés veulent maintenant organiser leur temps professionnel avec la même flexibilité, que leur vie privée »

Dans le même temps, la présence au bureau doit devenir plus flexible. « Avec le Covid, on a vu la fin de la frontière entre vie professionnelle et vie privée. Les salariés veulent maintenant organiser leur temps professionnel avec la même flexibilité, que leur vie privée et du coup, potentiellement avoir des horaires de travail qui s’adaptent à leurs propres contraintes, et donc pourquoi pas arriver tôt ou finir tard » présente Aude Grant. Autre enjeu, le bureau dans dix ans sera connecté à la technologie et en particulier sous l’influence de l’intelligence artificielle, qui est perçue à la fois comme bénéfique et inquiétante.

«  Les salariés [à 44% selon l’étude] pensent que l’intelligence artificielle générera les documents et qu’ils n’auront plus qu’à les corriger » cite la DG déléguée. Mais l’inquiétude est présente. « Une crainte pour une majorité des salariés notamment chez les jeunes est que l’intelligence artificielle va remplacer les emplois de bureau et également que cela va renforcer le contrôle que l’on a sur les salariés » dit-elle. Les salariés pensent notamment que s’ils sont en télétravail, l’intelligence artificielle pourra contrôler le temps qu’ils passent devant leur ordinateur. « Il y a du positif et un petit peu de la crainte par rapport à ces mutations technologiques. Ils pensent que dans 10 ans des hologrammes remplacement certains salariés en télétravail dans les réunions » ajoute-t-elle.

Vers une interdiction des voyages professionnels en avion ?

Enfin, le bureau dans dix ans sera écolo. « 75% des gens disent que leur entreprise les aide à trier les déchets [et à limiter la consommation d’énergie]. Les salariés se projettent sur des choses beaucoup plus fortes à 10 ans, transformantes et structurantes. Près de la moitié disent que l’on va interdire les voyages en avion pour des raisons professionnelles, un tiers des salariés dit qu’il n’y aura plus de climatisation dans les bureaux. Certains disent que les parkings seront peut être interdits aux voitures et seront réservés aux mobilités douces et aux vélos  » liste-t-elle.

Au final, « avec le Covid, toutes les entreprises ont du se reposer la question du bureau parce que l’on a cherché la manière de travailler, le temps de présence au bureau, cela va vers des évolutions importantes » conclut-elle.

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