Le transport de colis à La Poste veut s’uberiser lui-même

Paul-Marie Chavanne, président de Geopost

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Face à la menace de l’uberisation du transport de colis, Geopost la filiale de La Poste en charge de cette activité se prépare à acheter une startup qui exploite le principe popularisé par Uber : faire réaliser le travail par la multitude.

Intervention vidéo


C’est ce qu’annonce Paul-Marie Chavanne, président de Geopost. Il a pris la parole – sous la forme d’une intervention vidéo – le 7 octobre lors d’une conférence de presse du groupe La Poste, dense en informations.


« Est ce qu’un phénomème de type Uber est envisageable dans un métier du colis ? » questionne-t-il et de répondre par l’affirmative. « Uber a annoncé aux  Etats Unis le lancement d’un service qui s’appelle Uber Rush, destiné à livrer des colis avec des méthodes de type Uber. D’autres sociétés travaillent sur le même concept, ce sont autant de startups qui cherchent à mettre en relation au travers d’une plateforme informatique extrêmement sophistiquée, des gens qui ont besoin d’un service de transport, avec une offre provenant de la multitude, » décrit-il.

Adhérent au système 


Dans ce service de « crowd shipping », des gens sont prêts à livrer un colis, à la demande, et sont adhérents au système au moment où ils le décident. « De nouvelles entreprises vont approcher notre métier de manière complètement différente. Ils vont rétablir la compétitivité de la ‘course’, le point à point,  » affirme le président.

Lorsque quelqu’un a besoin d’un service de transport particulier, quelqu’un d’autre lui propose de le faire, la demande rejoint l’offre et le service est exécuté. Ce type de service est à l’opposé de la massification du transport de colis mise au point par les entreprises postales et les « express-istes », pointe Paul-Marie Chavanne.

Selon lui, l’uberisation va rétablir pour partie la compétitivité du mode singulier, c’est à dire le traitement d’une demande de transport pour un colis par rapport au traitement de masse. « Nous allons voir apparaître de nouveaux concurrents.  Des marchés nouveaux vont créer de nouvelles sources de revenus, » pronostique-t-il.

Nouveaux marchés

Il poursuit : « nous sommes décidés à aller à la conquête de ces marchés nouveaux. Nous sommes en train d’explorer la possibilité d’investir dans une startup qui nous paraît extrêmement prometteuse, de type Uber. J’espère que nous pourrons vous faire des annonces d’ici quelques semaines.  »

Il imagine également des services combinés entre ces nouvelles sociétés de type Uber et ses propres services traditionnels commercialisés par Coliposte, Chronopost ou DPD France.

Il aura conclu en rappelant que le transport de colis à la Poste a un recours plus intelligent au digital, au Big Data – qu’il appelle traitement de masse de l’information – et aux Apps mobiles. Le nouveau service Predict par exemple, permet de suivre pas à pas le livreur de son colis et de savoir dans quelle tranche horaire on va être livré.

« C’est un service que nous avons créé, » dit-il. Le client est prévenu du délai dans lequel il va recevoir son colis, du créneau horaire, entre 10 h et 11 h du matin par exemple.

A partir de 10 heures, il a sur son application une série d’indications qui lui montrent où est le livreur et comment il progresse jusqu’à son domicile. « Le client peut même interagir avec le livreur, pour aller intercepter le colis si cela l’arrange, lui envoyer un message pour le délivrer à un autre endroit, » termine-t-il.

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