Les agents d’EDF qui le pouvaient ont basculé en télétravail durant le confinement. Désormais, à l’heure du retour à la normale, le temps est aux négociations afin d’établir les conditions de prolongement de ce télétravail dans la durée. La direction de l’électricien s’est rendue compte que la productivité était au rendez-vous pour les salariés devant leur PC, à domicile. En résumé, « les salariés ne sont pas partis à la pêche ».
FO ne veut plus des Open Space
Des négociations débuteront en septembre 2020. Plutôt positif sur l’expérience, le syndicat FO pour sa part souhaite l’extension du télétravail à davantage d’activités. Dans la foulée, FO remet en question les environnements de travail existant de type Open Space ou flex office. « Ces environnements n’ont jamais été adaptés aux activités des salariés et ne répondent évidemment pas aux normes sanitaires de demain » déclare FO.
Il y a du pain sur la planche pour définir les bonnes pratiques en matière de télétravail. « Les négociations devront permettre de déterminer des règles précises afin de cadrer ces modes de travail mis en œuvre en urgence » présente FO. « Ces modes de travail ont révélé des avantages mais également des inconvénients, voire des dérives » s’inquiète le syndicat.
La CGT du secteur FNME (Fédération nationale des mines et de l’énergie) est nettement sur la tendance inquiète. Pour sa part, elle félicite les salariés, qu’ils soient télétravailleurs ou non, parce qu’ils ont effectué leurs activités pendant le confinement. Elle rappelle qu’il existe depuis plusieurs années des accords de télétravail dans les industries électriques et gazières. Les salariés sont obligatoirement volontaires pour le faire et ont tous signés une convention.
Augmentation des risques psychosociaux
La CGT relève que la loi mise en place durant la pandémie a incité les entreprises à recourir largement au télétravail qui persiste même lors du dé-confinement. « Une très grande majorité des salariés se sont trouvés face à cette nouvelle expérience avec un télétravail imposé, subi et souvent en mode dégradé concernant leurs conditions de travail. Ces situations ont entraîné une augmentation dangereuse des risques psychosociaux et des troubles musculo-squelettiques » s’énerve le syndicat.
La CGT dénonce les dangers du télétravail imposé et permanent, l’isolement et la perte du lien social. Le syndicat parle de « mal être et des risques psychosociaux qui sont clairement apparus ». Parmi les facteurs aggravant, la CGT cite la situation familiale avec des enfants à garder et à qui il faut faire l’école. De même, le télétravail dépend de la qualité des connexions informatiques, de la possibilité d’aménager un poste de travail dans un espace convenable à domicile.
La CGT pointe les nombreuses heures effectuées au-delà des horaires de référence ; l’activité en horaires décalés imposée par l’entreprise et empiétant sur la vie personnelle et familiale ; le manque d’assistance aux utilisateurs devant réaliser seuls toutes les activités. Le syndicat parle enfin des coûts tels que l’aménagement d’un bureau, le prix de la connexion internet, et la perte de contribution employeur pour les repas désormais pris à domicile.
Une indemnité repas à domicile
La CGT demande une indemnité forfaitaire de 50 € mensuelle pour prendre en charge des locaux et des frais afférents, une indemnité de repas correspondant au barème de cantine, des conditions de travail égales à celles du lieux de travail, avec une dotation informatique, une connexion à distance, l’ergonomie du poste de travail, des horaires définis pendant lesquels on peut être sollicité, avec des moments de pause réguliers, et une pause méridienne d’a minima de 45 minutes, avec un droit à la déconnexion.
Il souhaite aussi une prise en compte des différenciations familiales, sociales et géographiques et le maintien d’un bureau individuel sur le site actuel du salarié. La CGT demande le report des négociations en cours sur le télétravail tant qu’un bilan sur le télétravail durant la crise sanitaire n’a pas été réalisé. « Le télétravail c’est toujours oui, mais pas n’importe comment ». Cette volonté d’encadrement du télétravail se retrouve dans un document co-signé par Sud et CGT. « Le télétravail doit être fortement encadré par des accords collectifs avec prise en charge du matériel, des frais induits et le contrôle du temps de travail » demandent les deux syndicats.
Quant à l’Alliance CFE UNSA Énergies, elle se réjouit de la prolongation possible du télétravail à l’occasion de la signature de l’accord relatif à la protection des salariés et aux mesures sociales dans le cadre de la relance d’activité à EDF.