Le site coco.gg fermé grâce à une coopération européenne, son créateur arrêté

Depuis 2021, il y a eu 23 051 procédures judiciaires ouvertes en lien avec coco.gg

Le site de chat en ligne coco.gg a été fermé. Ce site était le lieu de trafics, de prostitution et de pédocriminalité ainsi qu’un outil utilisé afin de tendre des traquenards. Cette fermeture a nécessité une coopération européenne. Quatre personnes ont été arrêtées, dont le créateur de la plateforme Isaac Steidel, un ingénieur informaticien d’origine française et sa femme, selon l’AFP.

Coopération européenne indispensable

En France, il y a eu l’intervention de la direction générale des Douanes et de la gendarmerie nationale,  sous l’autorité de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du Parquet de Paris. Le site coco.gg a été fermé le 25 juin 2024 dans le cadre d’une enquête judiciaire menée sous la direction de la Junalco du parquet de Paris.


L’enquête a été menée par l’unité nationale cyber de la Gendarmerie nationale (UNCyber) et l’office national anti-fraude (ONAF), avec l’appui du commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI), en France, en Bulgarie (pays où est située la société dont dépend le site coco.gg), en Allemagne, en Lituanie, aux Pays-Bas et en Hongrie. Les opérations ont été coordonnées avec Eurojust.

Le Junalco rappelle que le site coco.gg est connu depuis de nombreuses années comme étant un facilitateur pour commettre diverses infractions, telles que des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d’homicides.

480 victimes recensées en France

Entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024, il ressort de l’exploitation des fichiers de police que 23 051 procédures judiciaires en lien avec la plateforme coco ont été ouvertes. 70 parquets sur l’ensemble du territoire français ont transmis des procédures dont ils ont eu à connaître impliquant la plateforme coco.fr, au préjudice de 480 victimes.

Dans l’ensemble des procédures recensées, la plateforme coco a été utilisée spécifiquement pour sa notoire absence de modération et l’absence de vérification des contenus. Il était possible d’utiliser la plateforme de chat sans créer de compte.

L’enquête a été ouverte en décembre 2023 par la Junalco, et confiée à l’unité nationale cyber en co-saisine avec l’ONAF. Elle porte notamment sur les infractions de fourniture d’une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée (faisant encourir 10 ans d’emprisonnement en 500 000 euros d’amende), d’intermédiation ou séquestre, au moyen d’une plateforme en ligne, ayant pour objet de mettre en œuvre, dissimuler ou faciliter une transaction illicite en bande organisée (idem) et les infractions relatives à la pédocriminalité, au proxénétisme aggravé, au blanchiment aggravé, et à l’association de malfaiteurs en vue de commettre ces infractions.

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