Le secteur des cosmétiques riposte à Yuka avec une app qui décrypte la composition de ses produits

L'app mobile reconnaît 25 000 ingrédients

Aura-t-on enfin la vérité sur les ingrédients employés en cosmétique ? La Fédération des Entreprises de la Beauté (Febea) lance une application servant à décrypter les ingrédients employés dans les produits cosmétiques. L’app mobile doit informer les vendeuses et les clientes. Elle est positionnée comme une réponse à une application de type Yuka, qui n’est pas citée, mais critiquée implicitement. En particulier, l’usage du code barre et d’algorithmes simplistes est tancé par la Febea.  

Des informations sur 25 000 ingrédients

L’application est destinée à fournir des réponses vérifiées aux questions sur les ingrédients cosmétiques. L’application a été développée avec la Société Française de Cosmétologie (SFC). Baptisé Claire, l’application délivre des informations sur 25 000 ingrédients présents dans les produits cosmétiques. Destinée en priorité aux professionnels comme les vendeuses, elle est également proposée aux consommateurs, pour leur permettre d’effectuer un choix libre et éclairé, affirme la Febea.

On scanne, non le code-barres du produit, mais la liste « Ingrédients » sur l’emballage

L’app permet la recherche d’un ingrédient par son nom ou le scan de la liste des ingrédients. Un moteur de recherche donne accès à une fiche sur 25 000 ingrédients cosmétiques. On entre les premières lettres du nom de l’ingrédient pour accéder à une fiche sur l’ingrédient, que celui-ci soit controversé ou non : son nom commun, sa fonction, son origine, et éventuellement des données toxicologiques. L’autre possibilité est le scan, non pas du code-barres du produit, mais de la liste commençant par « Ingrédients » présente sur l’emballage, la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients).


L’app fonctionne par scan des ingrédients et non par le code barre

« Ce système permet de connaître la composition de chaque produit, ce qui n’est pas le cas du code-barres car lorsque la composition d’un produit évolue, son code barre ne change pas » prévient la Febea. Il n’est donc pas pertinent de l’utiliser pour connaître la liste des ingrédients présents dans un produit. « En proposant cette reconnaissance de la liste des ingrédients, Claire est l’application qui fournit l’information la plus fiable, la plus précise et la plus actualisée » affirme la fédération professionnelle.

Un algorithme signifie des partis pris

L’app Claire ne donne pas de « note » mais la nature des ingrédients utilisés. L’application n’a pas pour objectif de classer le produit dans une catégorie « bonne » ou « mauvaise ». « Une telle classification n’a pas de base scientifique. Elle suppose un algorithme et donc des partis pris. En outre, ce système peut induire en erreur. Par exemple, un produit contenant un ingrédient classé comme allergène sera classé mauvais alors qu’il n’est déconseillé qu’aux rares personnes qui y sont effectivement allergiques » illustre la fédération.


« Un produit de protection solaire est classé comme  mauvais pour la simple raison qu’il existe des polémiques »

« De même, un produit de protection solaire est souvent classé comme  mauvais ou risqué pour la simple raison qu’il existe des polémiques sur certains filtres solaires, sans avis scientifique tranché » s’irrite la Febea. L’organisation souligne que les informations fournies dans l’app Claire ont été élaborées par des experts scientifiques spécialistes des ingrédients cosmétiques, qui suivent chaque jour les évolutions de la réglementation et les données scientifiques disponibles.

« Le secteur des cosmétiques est l’un des plus encadrés au monde », commente Patrick O’Quin, président de la Febea. « Aujourd’hui, nous nous engageons davantage dans l’information objective et transparente du consommateur avec cette application. Cela représente pour nous un énorme travail, puisque la liste des 25 000 ingrédients décryptés sera constamment enrichie et remise à jour. Il s’agit d’un signe fort de toute la filière cosmétique, qui place la transparence au centre de sa relation avec le consommateur » termine-t-il.

L’app a été testée par un panel de vendeuses


L’app a été testée par un panel de vendeuses en parfumerie, parapharmacies et salons de coiffure dans toute la France. Elle est disponible sous le nom CLAIRE App sur l’App Store et Google Play. L’app complète le lancement depuis la rentrée sur Instagram de @leLabdeClaire, un outil d’information pour ceux qui recherchent des informations fiables sur les produits cosmétiques. Sur @LeLabdeClaire, les experts de la Febea répondent aux questions que se posent les consommateurs sur la composition des produits cosmétiques, leur réglementation, leur efficacité, ou encore leurs liens avec la santé et l’environnement.

« Instagram fourmille d’informations parfois erronées sur les produits cosmétiques »

Ces informations, sont formulées de manière pédagogique, tout en empruntant les codes propres à Instagram : quizz, paroles d’experts, infographies, vidéos etc. « Instagram fourmille d’informations parfois erronées sur les produits cosmétiques. Avec cette initiative, nous proposons un dialogue direct aux consommateurs et influenceurs, pour mener, là encore, une démarche de transparence et d’information objective » conclut la fédération.

Patrick O-Quin dirige la Febea. « Nos adhérents représentent 95% du chiffre d’affaires réalisé sur le marché cosmétique en France. Nos entreprises génèrent plus de 14,5 milliards d’euros d’exportation » exprime-t-il. La filière représente 164  000 emplois directs et 82 000 emplois indirects. La Febea regroupe 6 syndicats qui correspondent chacun à un circuit de distribution : Syndicat Français de la Parfumerie (SFP), Syndicat Français des Produits de Beauté (SFPB), Syndicat Français des Produits de Parfumerie et de Beauté en Vente Directe (SFVD), Syndicat Français des Fournisseurs pour Coiffeurs (SFFC), Syndicat Français des Produits Cosmétiques et de Toilette (SFCT) et Syndicat Français des Produits Cosmétiques de Conseil Pharmaceutique (SFCP).

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