Qu’est-ce qui peut arrêter la marche irrésistible d’Amazon dans les services de Cloud ? En comparaison, les offres des prestataires français paraissent bien pâles.
La conférence du 31 mars à Paris a permis de détailler l’ensemble des services disponibles dans le Cloud du fournisseur américain, ainsi que leurs usages et leurs dernières évolutions. De nouveaux services au très gros potentiel ont été présentés.
Plus de 500 nouveautés en 2014
Le catalogue de services du Cloud Amazon AWS (Amazon Web Services) ne cesse de s’agrandir et leurs fonctions de s’étoffer. En 2014, plus d’une nouveauté a été annoncée par jour. Ce sont avant tout les services de haut niveau, des « managed services » dans la terminologie Amazon, qui tiennent le haut du pavé. Amazon se propose de promouvoir l’innovation chez ses clients, en la motorisant par ses technologies.
Le 31 mars, Amazon s’est attaché à démontrer que la valeur de ses services est démultipliée lorsqu’on les utilise en conjonction les uns des autres. La construction d’une infrastructure devient alors un jeu de lego, où il suffit d’ajouter et de configurer des blocs réutilisables. Pour motoriser l’innovation, Amazon met même à disposition de tous des architectures prédéfinies, sur étagères.
Déployer des applications
Deux services sont proposés aux développeurs pour les aider à déployer leurs applications. Le premier est AWS Elastic Beanstalk, qui est un service gratuit. Il permet de déployer son application sur un serveur qui fonctionne dans le Cloud en quelques clics.
On peut alors déployer et mettre à l’échelle des applications et des services Web développés avec Java, .NET, PHP, Node.js, Python, Ruby, et Go sur des serveurs d’applications tels qu’Apache, Nginx, Passenger et IIS. Comme toujours, on ne paye que l’utilisation des ressources disques (S3) et de calcul (EC2) qui sont impliquées.
Le second est AWS CodeDeploy. C’est un service récent centré sur le cycle de vie de l’application, et constitue une plateforme de déploiement continu dans le Cloud. Il propose aussi le déploiement différentiel de code et le rollback d’applications à chaud.
Le paradis des Devops
Certains utilisateurs désirent aller plus loin que le simple déploiement d’applications et souhaitent configurer et mettre en œuvre l’infrastructure, en plus de l’application. La motorisation de la création d’infrastructure se fait alors avec AWS OpsWorks ou AWS CloudFormation.
AWS OpsWorks, propose une excellente gestion des configurations, en particulier via Chef, le langage très répandu auprès des devops. De son côté, AWS CloudFormation, est un service beaucoup plus complet, qui pousse l’automatisation à l’extrême. Qualifié de magique par Julien Simon CTO de Viadeo, c’est un service qui est promis à un grand avenir, car il permet de gérer en configuration l’ensemble de l’architecture d’une application via des fichiers de type texte. On peut ainsi faire un retour arrière, pour une application, ou une infrastructure donnée.
Redshift, le datawarehouse dans le Cloud
Le service dont la croissance est la plus importante en France est Redshift, le dataware house dans le Cloud d’Amazon pointe Stéphane Hadinger, Senior Manager Solutions Architecture d’Amazon. « Ce service démocratise une technologie que seules de grandes entreprises pouvaient s’offrir, avec un coût qui commence à 25 cents de l’heure » annonce-t-il.
Les coûts présentés sont impressionnants. Photobox – un service de développement photo via internet sur tout support – a divisé par 7 le coût total de possession (TCO) de son dataware house. Le site de presse du Financial Times a divisé par deux ses temps d’exécution et réduit de 60% le TCO par rapport à la solution précédente basée sur un produit de Microsoft. Enfin, l’opérateur télécoms NTT Docomo gère d’ores et déjà plusieurs Péta octets de données avec Redshift.
AWS Lambda, un service révolutionnaire
En travaillant avec des sociétés qui poussent ses services au maximum, Amazon occupe une place de choix pour observer les nouvelles tendances et les évolutions des architectures. Il propose Amazon Lambda qui est un service révolutionnaire, et qui préfigure déjà la prochaine révolution au niveau des architectures applicatives : les applications sans serveur (« serverless »).
Bien entendu, on aura toujours besoin du Cloud et de ses capacités de calcul, mais, le développeur lui n’aura plus à se préoccuper de l’infrastructure. Les services seront déployés dans le Cloud, et en fonction des interactions ou des évènements, les services seront exécutés.
AWS Lambda offre aussi un autre avantage, le coût. AWS Lambda lance l’exécution du code dans les quelques millisecondes suivant le déclenchement d’un événement et s’arrête après l’exécution ! La facturation est alors réalisée par tranche de centaine de milliseconde. Une révolution, pour l’instant uniquement en version Béta.
William El Kaim
William El Kaim est expert reconnu de la transformation digitale. Consultant indépendant, et auteur pour la Revue du Digital, il a exercé les responsabilités de "Marketing Technology Director" dans le domaine du voyage d'affaires. Il a contribué à l'invention de multiples concepts et produits digitaux, ainsi qu'au déploiement réussi d'un réseau social d'entreprise.