L’organisme GS1, créé par les entreprises du retail et de la grande consommation afin de faciliter le partage de données produits, pousse à la migration depuis le code barres vers le QR Code.
Les entreprises ne sont pas au courant de ce qui les attend
« Les entreprises ne sont pas toujours au courant de ce qui va se passer, de ce qui les attend » explique Tiffen Ouchene-Boureau, directrice marketing et communication de GS1 France. Deux millions d’entreprises dans le monde sont adhérentes à GS1, dont 58 000 entreprises en France et 20 secteurs d’activité (produits de grande consommation, santé, …). « Le code barres est scanné 10 milliards de fois par jour dans le monde » rappelle la responsable.
« Il a été décidé au niveau international que le code barres va être remplacé par le QR Code augmenté GS1″
Le code barres arrive au bout de ses possibilités. « Il y a une petite révolution sur la donnée produit qui s’annonce et le code barres ne pouvait plus supporter l’ensemble des données produits nécessaires. » De nombreuses réglementations vont demander de plus en plus d’informations, de données standardisées sur les produits. « On parle de tsunami réglementaire » dit-elle, citant en particulier le Digital Product Passport (DPP). « Il faut absolument se préparer à cela. Il faut plus de données, qu’elle soit mieux structurée. L’information produit doit être plus granulaire » liste-t-elle.
La réglementation DPP (Digital Product Passport) va arriver en 2026, le passeport numérique des produits. Cette réglementation demande au fabriquant de partager des informations sur ses produits tout au long de leur chaîne de création et d’approvisionnement. Cela va de l’extraction des matières premières, en passant par le transport, le recyclage. L’idée est de favoriser la transparence et d’encourager la circularité des produits, la recyclabilité. C’est une réglementation assez lourde. Une startup comme Encaps développe des QR Codes augmentés afin de mettre en oeuvre cette réglementation autour du passeport numérique des produits.
Intégration d’un lien URL vers le web pour des données dynamiques
Le QR Code pour sa part doit amener à mieux structurer et standardiser la donnée afin de fluidifier l’échange d’informations entre les différents intervenants sur toute la chaîne de valeur et d’intégrer un lien URL vers le web. Le QR Code va continuer à permettre le passage en caisse comme le code barres. Autre enjeu majeur, la quantité de données à partager va augmenter, sur la traçabilité et l’origine des produits, et sur la manière de réemployer le produit. Le but est de passer d’une économie linéaire à une économie circulaire à grande échelle.
Le QR code doit permettre de s’adapter aux évolutions réglementaires et aux contraintes locales à chaque pays et en fonction des utilisateurs
Le QR Code scanné par le consommateur doit permettre un meilleur engagement de celui-ci grâce à des informations marketing beaucoup plus fournies. « En fonction du lieu également, si le consommateur scanne son paquet de farine en rayon ou chez lui, il peut avoir des idées de recettes différentes » illustre-t-elle. « A la différence du code barres, le QR Code augmenté permet au packaging de devenir un média. Cela devient un accès B to C à la donnée produit. »
Cohabitation du code barres et du QR Code
Les deux technologies du code barres et du QR code vont cohabiter au moins jusqu’en 2027 selon GS1. L’organisme recommande cependant d’adopter le QR code dès maintenant, d’autant plus que ce changement d’étiquetage des produits nécessite d’aligner les métiers et de changer la structuration et les méthodes de travail au sein des entreprises sur ce nouveau standard d’étiquette digitalisée.
« Il y a une grande disparité de maturité de nos adhérents sur ce sujet. On se doit d’alerter sur ce qui va se passer » s’inquiète la représentante de GS1. « On est en train de s’apercevoir avec le passage à l’étiquette digitalisée que les méthodes de travail vont changer au sein des entreprises. Que nos interlocuteurs avant étaient les personnes de l’IT et de la supply chain. Là de plus en plus, on parle aux services marketing, compta, RSE, innovation, etc. Cela demande une organisation très différente de ce qui était fait avec le code barres » conclut-elle.