Transition digitale réussie pour le secteur de la musique enregistrée. En 2019, le numérique pèse 63% des recettes du marché. Le streaming représente à lui seul 59% du marché en France et affiche toujours une forte croissance de +23%.
L’arrivée du numérique avait totalement bouleversé le marché de la musique et les usages. Des années plus tard, les industriels du secteur peuvent visiblement souffler un peu. En France, au global, le marché a enregistré une croissance 5,4% et atteint 772,5 millions d’euros selon les chiffres rendus publics par le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique).
Cette tendance de « croissance soutenue » ne s’était plus présentée depuis plusieurs années. Le moteur de ce développement, c’est essentiellement le digital. Le numérique représente déjà depuis 2 ans la première source de chiffre d’affaires de l’industrie musicale.
Les recettes numériques en hausse de +18%
Sa croissance demeure soutenue. En 2019, l’augmentation des recettes numériques a atteint +18%, contre -10% pour les ventes physiques. Ces dernières conservent néanmoins une part significative en pesant 37% du marché à 230 millions d’euros. Toutefois, c’est bien le digital qui tire le marché avec 394,5 millions d’euros.
« En 10 ans, les revenus générés par les exploitations numériques de la musique sont passées de 1/4 à près des 2/3 du chiffre d’affaires. Le streaming à lui seul représente 59% du marché », soit 363,8 millions d’euros. C’est une augmentation de +23,2% à 93% du chiffre d’affaires numérique.
Le téléchargement payant de musique appartient pour sa part désormais au passé, ou presque. En 2016, il pesait encore 17% des ventes numériques. Trois ans plus tard, cette part n’est plus que de 5%. Cette tendance explique d’ailleurs le basculement d’Apple du téléchargement vers le streaming payant via son service Apple Music.
Le streaming à la conquête des plus de 55 ans
Par ailleurs, le streaming n’est plus une question de génération, souligne le Snep, même si les moins de 25 ans en restent les principaux consommateurs. « 70% des Français âgés de plus de 10 ans streament. Et, si 96% des 16-24 ans écoutent de la musique en streaming, 1 quart des utilisateurs a plus de 55 ans. »
Les professionnels du secteur considèrent que « le marché français des abonnements payants n’est pas encore parvenu à maturité. » Un gisement de croissance existe encore, en particulier parmi les plus de 55 ans « qui ne représentent que 11% des titulaires de comptes. »
Le paiement à l’usage se standardise dans le domaine des contenus et les offres se multiplient. Or les consommateurs ne souscriront pas pour toutes ces offres et feront des arbitrages. « Le challenge à remporter pour la musique sera aussi de gagner la bataille de l’arbitrage des consommateurs, de plus en plus sollicités par des abonnements à des contenus toujours plus divers, avec des contenus sportifs, audiovisuels, etc. » annonce le Snep.