Le futur de nos interactions sociales dans les univers virtuels, autrement dit le métavers, réclame un recours à haute dose à l’intelligence artificielle et de disposer d’une puissance de calcul informatique massive. C’est ce qu’a expliqué Mark Zuckerberg, patron de Meta, à l’occasion de la présentation des résultats financiers de son groupe, le 2 février. Afin de répondre à cette demande en intelligence artificielle, il a affirmé que l’ordinateur ‘IA Research Cluster’ conçu par sa société devrait arriver cette année et qu’il serait le calculateur le plus rapide au monde.
Le supercalculateur le plus rapide au monde
« L’intelligence artificielle va jouer un grand rôle dans notre travail pour aider à construire le métavers. Nous venons d’annoncer notre AI Research SuperCluster, qui, selon nous, sera le supercalculateur le plus rapide au monde une fois qu’il sera terminé plus tard cette année » explique Mark Zuckerberg. Ce supercalculateur est prévu pour accélérer les calculs informatiques. « Cela va permettre de nouveaux modèles d’intelligence artificielle capables d’apprendre à partir de milliards d’exemples et de comprendre des centaines de langues, ce qui sera essentiel pour les types d’expériences que nous construisons » poursuit le dirigeant.
Un supercalculateur à la mise en route progressive et qui sera entièrement construit à la mi-2022
Meta travaille sur ce superordinateur depuis deux ans. Sa puissance de calcul est de 5 exaflops avec une capacité de stockage de 231 pétaoctets. Il devrait être pleinement opérationnel cet été, et le RSC devrait être l’ordinateur le plus puissant du monde. Il détrônerait ainsi le japonais Fugaku et ses 0,4 exaflops de puissance actuellement à la première place du TOP500, le classement des plus grands supercalculateurs du monde.
Des technologies nécessaires pour le métavers
Cette machine prodigieuse est prévue pour être bientôt capable d’intégrer jusqu’à 1 000 milliards de paramètres différents dans ses modèles d’intelligence artificielle. Cette puissance de calcul permettra de créer des technologies nécessaires pour le métavers « où les applications et les produits basés sur l’intelligence artificielle joueront un rôle important » précise Kevin Lee et Shubho Sengupta, cosignataires du billet de blog.
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Meta précise que l’ordinateur RSC est isolé de l’internet public, sans connexions entrantes ou sortantes directes. Quant au sujet ultra sensible des données employées, Meta indique que les données chiffrées générées par les utilisateurs et utilisées par les chercheurs de Meta pour former des modèles subissent un processus d’examen de confidentialité. Ce processus permet de confirmer que les données ont été correctement anonymisées. De plus ces données sont cryptées et utilisent des clés de déchiffrement supprimées régulièrement, ceci afin de garantir que les données plus anciennes ne sont plus accessibles.
Des brevets pour définir les moyens d’accéder au métavers
Le Financial Times s’est pour sa part intéressé aux brevets récemment accordés à Méta pour comprendre comment la firme rentabilisera son métavers. Presque tous les brevets concernent des technologies en lien direct avec des applications destinées au virtuel. On y trouve des casques, lunettes ou bandeau pour accéder à un environnement virtuel en 3D. On y trouve aussi des systèmes pour traquer le regard, la dilatation des pupilles ou le froncement du nez. Un autre brevet décrit la production d’un avatar en trois dimensions inspiré de la photo d’un humain. Enfin, des brevets ont été déposés pour personnaliser la publicité en réalité augmentée en fonction du profil type de l’utilisateur.
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« Vous pouvez utiliser votre avatar sur Quest [NDLR : casque de réalité virtuelle de Meta], Facebook, Instagram et Messenger. L’avatar sert donc de pont supplémentaire entre nos applications sociales 2D et les expériences de réalité virtuelle immersives 3D » explique Mark Zuckerberg. « Nous avons beaucoup de travail à faire pour rendre les avatars aussi expressifs et fidèles qu’ils doivent l’être pour nous représenter pleinement et nous aider à nous sentir présents les uns avec les autres. Mais je suis enthousiasmé par les progrès que nous réalisons ici » conclut le dirigeant.