Les marques et les commerçants doivent examiner leur entrée dans le métavers, cet univers virtuel qui est la fusion entre le jeu vidéo et le e-commerce plus traditionnel. Les barrières à l’entrée sont toutefois multiples, à la fois réglementaires, techniques, culturelles et économiques. Le NFT – cet objet numérique unique – constitue un premier pas dans cette expérience, en témoignent les démarches de Casino ou de Decathlon qui pour sa part a même nommé un Chief Metaverse Officer, un des premiers du genre.
Un crash des crypto-monnaies et une envie de métavers
Bien que les crypto-monnaies viennent de connaître un crash mémorable, les métavers ont le vent en poupe, La plateforme The Sandbox a atteint les 2 millions d’utilisateurs et a séduit par exemple la marque de sportswear Adidas. Il s’agit d’une des plateformes les plus connues avec Decentraland, dans laquelle Coca-Cola a lancé ses premiers NFT, ou Roblox, choisi par Nike. On trouve d’autres expériences ces derniers mois avec Somnium, OM, etc. Mais si les métavers proposent d’acquérir ou de louer un terrain virtuel, une marque sera plus soucieuse de se concentrer sur le développement de sa communauté sur le web3 et sur la création d’expériences virtuelles.
Un terrain virtuel coûte entre 50 000 € et 100 000 € minimum dans le métavers
En matière d’enjeux techniques, toutes les marques ne sont pas équipées en interne pour acheter des crypto-monnaies car les règles KYC (Know Your customer) sont complexes, et il s’agit de faire face à la gestion des « wallet », les portemonnaies électroniques et des « gas fees ». Les « gas fees » font référence à la quantité maximale de gaz ou d’énergie que l’on est prêt à dépenser pour effectuer une transaction sur la blockchain.
Proposer une expérience classique dans le web3 est inadapté
Pour ce qui concerne les aspects culturels, il faut choisir sa plateforme, préciser l’expérience que l’on veut proposer à ses consommateurs et connaître les limites techniques. « Offrir une expérience classique dans un univers web3 peut s’avérer désastreux, car les attentes des consommateurs y sont radicalement différentes » prévient Highco Metaland.
Avant de se lancer dans le métavers, il faut sensibiliser les équipes de la marque afin qu’elles comprennent mieux les métavers et leurs différentes opportunités.
Une marque peut louer un terrain pour des événements ou un pop-up store
Acheter un terrain dans le métavers sera-t-il aussi simple que d’acheter un nom domaine pour un site e-commerce sur internet ? C’est ce qu’annonce Highco Metaland. La route est encore longue toutefois car l’enjeu est de créer des contenus ad hoc. « Aujourd’hui, les plateformes de métavers sont encore à leurs prémices. Au-delà d’une simple présence virtuelle, les marques ont donc absolument besoin de développer des contenus dédiés et pertinents, afin de créer les usages de demain et apporter aux consommateurs une vraie valeur ajoutée » décrit Charles Fauchet, CEO d’HighCo Metaland.
Decentraland est une plateforme accessible
Pour son premier terrain, ce prestataire a fait le choix de Decentraland principalement pour son accessibilité et parce qu’il estime qu’aujourd’hui c’est la plateforme la plus décentralisée et donc la plus en phase avec la communauté web3. Metaland veut ensuite étendre sa présence à l’ensemble des plateformes car il estime que chacune a ses avantages et sa communauté. Par exemple, il vise The Sandbox pour amener ses clients à construire des expériences gamifiées, tandis que sur Decentraland il privilégie des projets autour du retail, de la mode et de l’événementiel.
Decathlon a nommé son Chief Metaverse Officer, Valentin Auvinet, en décembre 2021
Pour son tout premier NFT, Decathlon collabore avec un sportif, Séan Garnier, champion du monde et triple champion de France de football freestyle, pour concevoir des chaussures qui rendent hommage à sa carrière. Les baskets seront disponibles en 2 008 exemplaires en hommage à l’année où il a remporté le RedBull Street Style au Brésil. Decathlon souligne que ce projet est la 1ère étape de sa construction d’un avenir dans lequel les biens numériques et physiques sont connectés. En effet, chaque chaussure sera associée à un NFT sous la forme d’un « golden ticket », un ticket d’or, et donnera accès à des expériences personnalisées et exclusives avec le champion du monde. Ce ticket d’or prolonge l’expérience du client.
Choix de la blockchain de Tezos pour son éco-responsabilité
Decathlon a choisi de déployer son projet sur la blockchain développée par Tezos car il rappelle ses engagements pris en matière de biodiversité et d’ambition climatique. Le commerçant spécialiste de l’univers du sport a retenu Tezos pour sa conception « Proof-of-Stake » et le fait qu’il est économe en énergie et par ses faibles coûts d’émission et de transaction.
L’empreinte carbone de la blockchain de Tezos est équivalente à l’empreinte énergétique moyenne de 17 personnes
« Le projet Barrio par Kipsta pour Decathlon est le premier pas dans l’univers de la blockchain et des NFT. Nous souhaitions nous entourer de partenaires qui sont des références dans leurs univers. C’est-à-dire Séan Garnier pour le foot freestyle, Tezos et Nomadic Labs [NDLR : spécialiste français de la blockchain Tezos] dans la blockchain. Nous espérons que cette collaboration avec Séan Garnier en appellera de nombreuses autres et nous avons hâte que le public adopte cette nouvelle paire de sneakers » commente Valentin Auvinet, NFT Leader chez Decathlon.