Le gouvernement soutient 16 expérimentations de véhicules autonomes

Elisabeth Borne, ministre en charge des transports, 24 avril

Cap sur des services de navettes autonomes dès 2020 en France dans les zones peu denses annonce Elisabeth Borne, Ministre en charge des transports, afin de palier à l’absence de transports en commun dans ces zones.

Le gouvernement veut changer d’échelle


C’est ce qu’annonce la ministre à l’occasion de la présentation du plan du gouvernement pour encourager les expérimentations en situation réelle de véhicules autonomes. Elle a présenté son plan sur France Info ce 24 avril. « Nous voulons changer d’échelle, nous allons soutenir 16 expérimentations en situation réelle de véhicules autonomes » dit-elle.

Son objectif affiché est de trouver une alternative à la voiture dans les zones où il n’existe pas de transports en commun. « Ma préoccupation c’est de mieux répondre aux transports du quotidien, d’apporter des solutions dans les territoires où il n’y en a pas. Ces navettes autonomes c’est bien ce qu’elles vont permettre » présente-t-elle.



« Mon calendrier c’est des navettes autonomes dès l’an prochain, mais dans des conditions qui seront bien définies, notamment dans les zones peu denses. En cas d’accident, c’est le responsable de l’expérimentation qui est responsable. Il y a toujours un humain pour superviser les expérimentations » précise-t-elle. « Il faut que les Français s’habituent à voir ces navettes et ces véhicules autonomes sur nos routes. Il y a forcément un petit peu d’inquiétude au départ. C’est en permettant aux Français de se familiariser avec ces véhicules que l’on va permettre leur développement » pense-t-elle.

Une navette autonome dans les zones enclavées


Il y aura ainsi dans le département de l’Indre, l’expérimentation d’une navette qui fera le tour de certains villages enclavés du département. Cela aura lieu dans la communauté de communes du cœur de Brenne, à mi chemin entre Châteauroux et Châtellerault. « C’est un territoire rural, comme il y en a beaucoup en France où on n’a pas d’autre solution que la voiture. Il ya des personnes âgées qui ne peuvent plus faire leurs courses ne peuvent pas aller chez le médecin, et là nous aurons 2 navettes qui tourneront en boucle toute la journée et qui permettront à ces personnes âgées et aussi à des jeunes qui n’ont pas de permis ou qui n’ont pas de voiture de pouvoir se déplacer » affirme-t-elle.

La priorité concerne les services de transport.  « Ma priorité ce sont les services que l’on va pouvoir proposer demain, notamment avec ces navettes autonomes » insiste la ministre. Elle cite également la zone d’activités de Sophia Antipolis, où les entreprises sont dispersées. « Evidemment, les bus ne vont pas jusqu’au pied de chacune des entreprises et donc du coup chacun est obligé de prendre sa voiture et c’est quelque chose qui coûte cher » pointe-t-elle.

Afin d’éviter que les salariés ne prennent leur voiture, une expérimentation va utiliser deux navettes qui depuis l’arrêt de bus permettront de se rendre dans chacune des entreprises. Autre cas, il y aura une autre expérimentation sur une ligne ferroviaire fermée dans la banlieue de Nantes, afin d’assurer un service avec une navette autonome, là où il n’y a plus de service, se félicite-t-elle.

Alternative aux transports en commun

Ces expérimentations doivent servir à faire progresses les solutions technologiques. « Pour que l’on puisse dès l’an prochain autoriser des services avec des navettes autonomes, nous avons besoin d’engranger de l’expérience et c’est ce que l’on va faire au moyen de ces 16 expérimentations » affirme la responsable. « En France, nous avons la chance d’avoir deux startups parmi les meilleures au monde, il faut jouer à fond cette carte pour proposer des solutions alternatives à la voiture dans des territoires, et il y en a beaucoup, où il n’y a pas aujourd’hui de transports en commun » insiste-t-elle.

Côté voitures autonomes, la ministre se montre moins intéressée pour le moment par les véhicules des particuliers. « Il y a différentes philosophies pour ces véhicules autonomes. Il y a la grande berline plus confortable, ce n’est pas ma priorité. Les voitures autonomes c’est dans les prochaines années, il y a des dates parfois un peu fantaisistes qui sont avancées par les uns et par les autres. Au début des années 2020, on aura certainement des voitures autonomes, pas forcément dans toutes les situations, ce n’est pas forcément pour traverser la place de l’Etoile » conclut-elle.

Des services diversifiés de transports alternatifs

Le gouvernement a choisi deux consortiums afin de mener les expérimentations de véhicules autonomes. Si la ministre des transports insiste sur les zones peu denses et l’alternative aux transports publics, le projet SAM (Sécurité et Acceptabilité de la conduite et de la Mobilité auto-nome), conduit par la Plate-forme automobile (PFA) propose nettement plus que des navettes autonomes en zone rurale.
Il regroupe 13 expérimentations, correspondant à des roulages de véhicules sur des voies à chaussées séparées, un service de valet de parking, des services de transport à la demande dans un quartier urbain dense, des services de ligne de bus autonomes, la desserte d’une gare RER en milieu rural, des services de transport à la demande complémentaires au réseau de transports collectifs, un rabattement entre un établissement médical et son parking déporté par des navettes sans opérateur à bord, des services de mobilité autonome sur une emprise ferroviaire péri-urbaine, et des engins de livraison autonomes.
Les deux consortiums lauréats ont présenté à l’appel à projets un budget global de 120 millions d’euros, l’État finançant 42 millions d’euros, soit à hauteur de 35 % en moyenne. A ceci s’ajoutent les contributions des collectivités locales des territoires concernés. Le coût global représente au final 200 millions d’euros entre les financements privés et publics.
Dans ces expérimentations, on trouve Renault, Peugeot, RATP, Valéo, Keolis, Transdev et TwinsWheel (qui propose actuellement l’expérimentation d’un robot de transport des courses chez Franprix à Paris).

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