Jean-Claude Laroche, DSI d’Enedis, la filiale d’EDF en charge du réseau de distribution de l’électricité et de l’exploitation des compteurs connectés Linky est devenu le nouveau Président du Cigref, le 13 octobre.
Lobbying et contre pouvoir au-delà du partage d’expériences
Le Cigref est le club qui réunit les grandes entreprises et administrations publiques qui partagent leurs expériences en matière d’informatisation et de transformation numérique. Face à l’importance des enjeux, le Cigref joue désormais de plus en plus la carte du lobbying auprès des pouvoirs publics et de l’Europe, tout en poursuivant son rôle de contre pouvoir clé face au poids trop important de certains vendeurs de solutions.
« Bien souvent, les montées de versions logicielles provoquent artificiellement de l’obsolescence matérielle »
Côté sécurité numérique, c’est l’Etat qui doit réagir selon le Président du Cigref dont on peut confirmer qu’il a raison au vu de la maigreur des effectifs disponibles à la justice et chez la police. « La neutralisation des acteurs malveillants nécessite des moyens suffisants techniques de police et de justice, dont il appartient à l’Etat de se doter en quantité et en qualité » demande-t-il.
Il faut rapidement un label de Cloud de confiance
Côté confiance, le Cigref plaide pour l’émergence rapide d’un label de Cloud de confiance, afin de protéger les données en France et en Europe. « Il faut une impulsion des pouvoirs publics, une évolution de la réglementation, et des initiatives industrielles, pour qu’émergent des offres compatibles avec ces nouvelles exigences » dit-il.
Il y a un grave désintérêt des femmes pour la filière informatique en France, et cela dès le plus jeune âge
Au final, le Cigref souhaite se positionner sur la ligne de crête de l’autonomie, contre les extrémismes de tous bords, affirme son nouveau Président. « Contre ceux qui estiment que la colonisation numérique de l’économie européenne est inéluctable voire souhaitable, et contre ceux qui veulent plonger l’Europe et son économie dans un superbe isolement numérique, au nom d’un principe de souveraineté souvent mal compris, et parfois dévoyé » conclut-il. Des propos qui résonnent avec les débats actuels menés dans le cadre de la campagne présidentielle française pour l’élection d’avril 2022.