Le comité exécutif de la Poste soutient l’usage du Cloud pour la transformation du groupe


La Poste prend résolument le virage du Cloud. Cet été, Le groupe choisira son prestataire de Cloud de type Iaas pour la Banque Postale. A l’automne, ce sera le choix d’un Cloud public de messagerie pour ses 270 000 postiers.

Le Comex de La Poste est désormais convaincu des atouts du Cloud Computing. Résultat,  le groupe bascule résolument vers le Cloud pour ses services informatiques. Cet été, La Poste choisira son prestataire de Cloud de type Iaas (Infrastructure as a service) pour la Banque Postale. Et à la rentrée, La Poste fera appel au marché pour des services collaboratifs et de messagerie dans le Cloud public pour l’ensemble de ses 270 000 collaborateurs.


Le Cloud promu devant le Comex

Au final, en 2020, la majorité du système d’information de La Poste devrait fonctionner en mode Cloud. C’est ce qu’a annoncé Michel Delattre, DSI du groupe La Poste, sur la scène de l’événement EuroCloud organisé à la Tour Eiffel, le 22 Mai. « Le Cloud ce n’est pas qu’un sujet technique, c’est un sujet d’entreprise, c’est ce que j’ai dit au Comex du groupe, et qu’il fallait que l’on s’engage dans cette voie-là » martèle le DSI.



De plus, « ces évolutions doivent être portées par le business. C’est une conviction profonde pour nous. Il y a des projets d’infrastructure et technologiques, mais cela doit être tiré par le business, par les usages » insiste-t-il. « C’est à l’occasion de projets business et de transformation des usages, que nous changerons de modèle. Ce n’est pas l’inverse » décrit-il.

Une vision adoptée par le Comex


« C’est ce que j’ai expliqué au Comex du Groupe, comme c’est le cas avec la distribution bancaire pour la Banque Postale, pour transformer l’expérience client, et transformer les usages. Tout cela est une vision du Groupe, pas celle des DSI, elle est partagée par le Comex » dit-il. Un point sera d’ailleurs fait régulièrement avec le Comex sur ces transformations car elles sont centrales pour La Poste.

« Le système d’information de demain sera en Cloud privé puis hybride (à la fois privatif et avec une partie publique) et de plus en plus Saas » pronostique Michel Delattre. Il restera une part incompressible du système d’information traditionnel, par exemple le système industriel des centres de tri et le système Legacy de La Banque Postale qui fonctionne sur grand système. L’évolution se fera au rythme des projets des refontes des systèmes d’information de chaque branche.

Il faut des partenaires

« On estime que l’on a la taille critique à La Poste pour avoir en interne des solutions qui soient compétitives, et hybrides, parce que l’on est convaincu que l’on ne fera pas tout seul. Il nous faut des partenaires » poursuit-il. Ce sera un Cloud communautaire parce qu’il sera partagé entre plusieurs branches du groupe, mais avec une hybridation avec des partenaires externes. « Quant au Saas, il va se développer de façon très rapide » annonce le DSI.

Arbitrer selon la sensibilité des informations

« Il y a parties du système d’information qui sont sensibles et stratégiques, et on n’imagine pas de les confier à l’extérieur, et il y a inversement celles que l’on imagine confier à l’extérieur. On essaye de faire ce partage » précise-t-il. Les domaines sensibles seront gérés via le Cloud privé, et les non sensibles via le Cloud public.

Le Cloud est présent dans plusieurs chantiers structurants du système d’information du Groupe La Poste. La Banque Postale va disposer d’un Cloud Iaas (Infrastructure as a Service) en synergie avec l’ensemble du groupe.

Le Cloud représente également un formidable enjeu d’évolution des compétences des informaticiens. La DSI du Groupe La Poste représente 5000 personnes en interne et elle gère un budget de 1,6 milliard d’euros.  « Il y a un gros chantier d’évolution des compétences qui a été lancé en parallèle, car certaines seront moins nécessaires dans le futur. C’est crucial » reconnaît le DSI.

En 2020, le système d’information majoritairement en Cloud

A l’horizon 2020, Michel Delattre a présenté une infographie des modes de délivrance des services du systèmes d’information du groupe La Poste. La répartition exacte n’est pas connue mais on trouve environ trois grandes catégories. Tout d’abord, le système d’information de la Poste conservera un mode traditionnel, Legacy. Pour une deuxième grosse partie, il aura recours à du Cloud Iaas et Paas.

Ce Cloud sera alors communautaire et hybride. Une moitié sera délivrée en Cloud privé (en interne) et l’autre moitié en mode Cloud hybride (c’est-à-dire à la fois privatif et public). Le reste sera du Saas public. « Les enjeux concerneront alors la manière de faire évoluer tout cela, toutes ces couches qui existeront nécessairement dans les années qui viennent, et d’assurer leur intéropérabilité. Ce n’est pas si facile que cela » relève le DSI.

Une forte présence du Saas

Certaines applications sont d’ores et déjà en mode Saas. On peut citer Salesforce pour la relation client, la gestion des Ressources humaines sur SuccessFactors, et la plateforme de formation à distance LMS. . Par ailleurs, La Poste elle-même pourra proposer ses propres services en mode Cloud pour ses clients, tels que les services de Docapost ou de tiers de confiance.

Cette démarche du groupe La Poste prend place dans un cadre plus vaste. Pour La Poste, le numérique est à la fois une menace dans le sens où les métiers du courrier vont être affectés par le numérique. Mais c’est aussi une fantastique opportunité de développement  et de croissance dans les années qui viennent, veut croire le DSI.

Le métier historique qui est le courrier est confronté à une révolution numérique qui fait que très concrètement, le volume de courrier en France et dans le monde entier, baisse d’environ 6% ou 7 % par an. « C’est inéluctable, c’est structurel, et il faut absolument que nous trouvions des relais de croissance par rapport à ça » rappelle le DSI. Afin de rebondir, la Poste va publier le 26 juin son nouveau plan stratégique « La poste 2020 : Conquérir l’avenir. » Le Cloud sera un levier d’action afin de réussir ce plan.

Photo, Michel Delattre, DSI du groupe La Poste, le 22 Mai. 

 

Le Cloud pour le time-to-market et variabiliser les coûts 

Le Cloud doit apporter trois gros avantages à la Poste : standardiser les composants informatiques, réduire le time-to-market et variabiliser les coûts. « Le Cloud est un vecteur de standardisation et de normalisation d’un certain nombre de composants, qui sont parfois aujourd’hui différents entre les branches du Groupe » relève Michel Delattre, DSI du groupe La Poste. « Nous allons standardiser, normaliser plus vite qu’avant » annonce-t-il.

La Poste va aussi s’appuyer sur le Cloud  pour répondre des enjeux de time-to-market, de mise sur le marché, d’agilité et de réactivité. « Avant même de baisser les coûts, c’est un moyen d’une plus grande agilité vis-à-vis d’un marché qui évolue très vite, et d’une demande qui évolue très vite » se félicite le DSI.

Le Groupe La Poste souhaite également disposer d’une « variabilisation » des coûts en fonction de l’usage. « Il s’agit de passer de Capex à l’Opex. Pour la situation financière de La Poste, c’est un enjeu aussi très important du Cloud » relève Michel Delattre. Cela passe par le choix d’un broker de services de Cloud privé/privatif et public, en cogestion.

Le Cloud devra permettre une « commoditization» du matériel, afin de réduire le coût total des infrastructures en utilisant des architectures x86, de la virtualisation et de l’Open Source. Le DSI souhaite aussi découpler le cycle de vie des infrastructures de celui des applications, et pouvoir accélérer les rythmes de mise en service des applications. Le Paas doit permettre une adaptation du nombre de serveurs à l’activité transactionnelle réelle, et la possibilité de déborder du privé vers le privatif, ou le Cloud public.

Les contraintes réglementaires du Groupe imposeront d’observer de près la question de la confidentialité des données, la localisation des Clouds privatif  et public et le chiffrement des données.  « Ce n’est pas un frein, on l’intègre, ce sont des exigences que l’on a vis-à-vis des fournisseurs et cela s’inscrit dans des contrats » prévient Michel Delattre.

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