Le basculement sur internet des commerces de proximité loin du compte

Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie et des Finances

C’est un Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie et des Finances, soucieux et à l’écoute des besoins des commerçants, des industriels, des artisans et des indépendants qui a répondu durant 1 h 30 sur le plateau de BFM, le 9 novembre, aux questions qui se posent aux professionnels durant ce second confinement.

Un fusil à bouchon pour basculer sur internet

Autant, il semble simple de répondre rapidement aux besoins des grandes entreprises, autant le soutien des commerces de proximité apparaît plus complexe de par l’émiettement des questions qui se posent. De plus, le ministre apparaît muni d’un fusil à bouchon quand il s’agit d’aider les commerces à se servir d’internet et du e-commerce, en particulier lorsqu’il annonce un financement de 500 € par commerce pour se numériser et disponible en janvier 2021. Il déclare même que cette numérisation coûte 1500 €. Un chiffre qui est bien loin du compte.

« Je lance un appel à tous les bailleurs. Renoncez à votre loyer de novembre, petit bailleur ou grande foncière »

Les sommes en jeu apparaissent nettement plus importantes lorsqu’il appelle les bailleurs, qu’il s’agisse des petits ou des grandes foncières, à ne pas percevoir les loyers des commerçants en novembre car ceux-ci n’arriveront pas à payer. « Je lance un appel à tous les bailleurs. Renoncez à votre loyer de novembre, petit bailleur ou grande foncière. L’état prend 30% des loyers à sa charge, je suis même prêt à regarder s’il faut prendre davantage.  Vous avez des dizaines de milliers de commerces qui ne s’en sortent pas et qui ne vont pas arriver à payer leur loyer. La solidarité passe par un geste de solidarité collective. Les grandes foncières peuvent annoncer d’ici quelques jours qu’en novembre elles ne percevront pas leurs loyers » demande-t-il.

Par ailleurs, il annonce des discussions à venir sur la prise en charge des stocks qui ne pourront pas être écoulés à cause de la fermeture des magasins qu’il s’agisse de la mode hiver et des jouets en particulier. Dans la rivalité avec les géants d’internet, il se tient à distance en ce qui concerne le « Black Friday ». « Le Black Friday est une opération promotionnelle d’ordre privée, je n’ai pas de possibilité de l’interdire, j’invite les commerçants et les distributeurs à voir entre eux quelle est la meilleure solution. S’il faut étaler ou décaler le Black Friday » présente-t-il. Il rappelle que sa responsabilité concerne les soldes. « J’ouvre des consultations semaine prochaine. Les soldes permettent de vendre à perte » rappelle-t-il.

Des conditions sanitaires durcies pour réouvrir les commerces

Il souhaite aider les commerçants à gagner le moindre euro de chiffre d’affaire qu’il est possible de gagner que ce soit en « click and collect » ou par une prise de rendez-vous en boutique en attendant une réouverture qu’il souhaite la plus rapide possible. Il sera lors possible de bénéficier d’horaires élargis et de travail le dimanche afin de rattraper l’activité. Cela passera probablement par des conditions sanitaires durcies, par exemple en obligeant à disposer de 8 m2 par client contre 4 m2 actuellement.

Wynd a installé une plateforme e-commerce en 1 semaine à la mairie de Saint Flour, ce qui a permis aux commerçants de continuer à vendre

Face à l’objectif de numériser l’activité des commerces, avec un basculement en e-commerce, il soutient le passage par les communes qui peuvent jouer le rôle de support. Il en veut pour preuve le cas de l’éditeur Wynd, dont la solution omni-canal est employée par Carrefour. La solution s’appliquerait également pour constituer des plateformes de commande en ligne pour les petits commerçants. Wynd a installé une telle plateforme en 1 semaine à la mairie de Saint Flour, ce qui a permis aux commerçants de continuer à vendre et l’éditeur a identifié des centaines de mairies où sa solution conviendrait, ce qui représente à chaque fois une dizaine de commerçants. L’initiative est subventionnée par la banque des territoires.

« C’est un enjeu majeur. Vous avez 1 commerce sur 3 qui est digitalisé. C’est du ‘phone & collect’ quand il n’y a pas de site internet, sinon c’est du ‘Clic & Collect’. Une bonne solution est de passer par les communes pour les commerçants. Elles font une plateforme et sur la plateforme elles référencent tous les commerces de la ville. Pour inciter toutes les villes à accélérer cette digitalisation et mettre en place des plateformes. Nous avons recensé toutes les solutions sur clique-mon-commerce.gouv.fr » annonce le ministre. Il cite Nice, Evreux et Angers comme ayant mis en place cette démarche.

Coût de la numérisation de 1500 € par commerce

« Nous allons apporter une aide directe aux commerçants qui veulent se digitaliser eux mêmes. Cela coûte cher, 1500 € en moyenne. Nous apporterons une aide de 500 € qui sera disponible début janvier 2021 pour les commerces qui seront fermés » annonce-t-il. Au bout du compte, Bruno Lemaire mise sur une sortie rapide du confinement. « Les Français vont consommer massivement et j’espère qu’il y aura un rattrapage. Les Français pourront le faire au même moment dans le petit commerce et la grande distribution » conclut-il.



Aucune étude scientifique ne guide le gouvernement sur les lieux de contamination du virus

Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie et des Finances

C’est un aveu sur l’absence d’information chiffrée précise sur les lieux de contamination du virus Covid-19 que passe Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie et des Finances. Le gouvernement n’a pas d’idée scientifique précise sur les lieux de contamination et finalement il ne voit pour l’instant d’autre solution que de freiner sa propagation en freinant la circulation des personnes.

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