En proposant un ciblage sur des catégories d’acheteurs plutôt que sur des données socio-démographiques, TF1 publicité annonce de meilleures performances des ventes, de 5% à 10%. Une expérimentation en cours devrait confirmer ces chiffres. Rendez-vous en mars.
Une page se tourne chez TF1 Publicité. Oubliée la ménagère de moins de 50 ans, la chaîne s’intéresse à ce que ses téléspectateurs achètent par catégories de produits, du chocolat au shampoing. Résultat, une meilleure efficacité des campagnes publicitaires et des ventes plus importantes, de 5% à 10% par rapport à l’usage des traditionnelles données socio-démographiques.
DGA marketing TF1 Publicité
C’est ce qu’expose Fabrice Mollier, DGA en charge du marketing chez TF1 Publicité. Il a répondu aux questions de La Revue du Digital, le 16 décembre, à l’occasion d’un événement sur la convergence des médias. Cette meilleure performance n’est pas facturée plus chère pour autant. « Nous ne vendons pas plus cher pour le moment car nous voulons vraiment que ce soit un choix, une mutation du marché, » statue le DGA.
L’expression ménagère de moins de 50 ans est bannie chez TF1
La ménagère de moins de 50 ans risque désormais de passer définitivement à la trappe lors des ciblages publicitaires. La chaîne de télévision exploite depuis plusieurs mois un nouveau mode de ciblage de ses téléspectateurs basé sur leurs achats réels. Et les premiers résultats sont là. En faisant passer les ciblages publicitaires de données socio-démographiques à des données « qu’achetez-vous, » cela donne une meilleure efficacité des ventes.
5% à 10% de ventes supplémentaires
« On accroît les ventes de 5% à 10%, » résume Fabrice Mollier. Pour cela, TF1 Publicité a créé la plateforme One Data il y a quelques mois afin que les annonceurs puissent mieux cibler une campagne. Pour modéliser les téléspectateurs, TF1 a marié les données de Médiamétrie et les données du panel Quantar World Panel. « Il s’agit de 20 000 foyers en France qui scannent tout ce qu’ils achètent, » précise Fabrice Mollier. La modélisation des nouvelles catégories de téléspectateurs a été réalisée par un grand groupe international qui tient à rester anonyme.
On approche les téléspectateurs selon ce qu’ils achètent et non selon leur données socio démo
« Tous les matins j’ai les audiences et je peux aussi savoir en quoi roulent les gens qui regardent The Voice, quelle marque de déodorant achètent ceux qui regardent Danse avec les stars, ou quels biscuits achètent ceux qui regardent le Mentaliste, » illustre Fabrice Mollier. Aux oubliettes la ménagère de moins de 50 ans – une expression que le responsable marketing refusera obstinément d’employer préférant parler de femmes de 25 à 49 ans responsables des achats – et fini les GRP homme ou femme.
Des cibles shampoings, dentifrice ou café
Avec ses annonceurs, TF1 a fabriqué des GRP shampoings, dentifrice, chocolat ou café. « Depuis quelques mois nous pouvons proposer à nos clients d’acheter des campagnes pour cibler les acheteurs de chocolat, on l’a même basculé dans des briefs. Nous avons déployé 36 cibles auprès des agences qui peuvent travailler sur ce type d’indicateurs, » complète-t-il.L’usage de ces catégories est efficace selon Fabrice Mollier. « On a montré que quand vous ciblez par exemple ciblez ‘acheteur de shampoing’ plutôt que l’es femmes de 25 à 49 ans’ vous augmentez votre efficacité, » déclare-t-il.
Les agences vont choisir les écrans selon le GRP shampoing ou café
Autre indicateur motivant pour TF1 : il compte une forte proportion d’acheteurs dans son public ce que valorise son GRP Data. « En moyenne quand vous faites 1 GRP sur les femmes de moins de 50 ans responsables des achats, vous faites 1,2 GRP sur TF1 sur les cibles data, » affirme Fabrice Mollier. Pourquoi ? « D’abord il n’y a pas que des femmes de moins de 50 ans qui achètent du café, ou du shampoing, et ensuite parce que le public de TF1 est très consommateur par nature. Le simple fait de cibler les acheteurs, vous augmentez vos performances de GRP de l’ordre de 20%. TF1 couvre mieux les acheteurs que la moyenne, » conclut-il.
Une efficacité en cours de démonstration sur le terrain
Afin de disposer d’indicateurs réels de comparaison entre un ciblage socio-démo et un ciblage selon les nouvelles catégories qu’il a définies, TF1 mène actuellement une expérimentation sur le terrain. « Je compare la même campagne en faisant une différence entre les ciblages, je suis en train de le faire avec un marché test, » expose Fabrice Mollier, DGA Marleting de TF1 Publicité. Les chiffres devraient être disponibles en mars prochain. Le partenaire de TF1 est Marketing Scan qui réalise des décrochages locaux.